Dans un discours prononcé au lendemain de la décision de la Banque du Canada de relever son taux directeur, la sous-gouverneure Sharon Kozicki fait le point sur l’économie. Elle explique aussi comment la Banque améliore sa transparence.

Écoutez le discours de la sous-gouverneure Kozicki à l’Institut de développement urbain du Québec. Lisez le discours complet.

Hausse du taux directeur de 50 points de base

Nous avons décidé de relever le taux directeur pour l’établir à 4¼ %. De plus, nous poursuivons notre politique de resserrement quantitatif.

Le point sur l’économie

Même si l’inflation est descendue à 6,9 % depuis son sommet de 8,1 % atteint en juin, elle reste trop élevée. Les prix de nombreux biens et services que les gens consomment régulièrement, comme les aliments, augmentent encore beaucoup.

Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, la Banque recourt davantage à des enquêtes et à des données à haute fréquence pour avoir un meilleur portrait des tendances émergentes. En combinant ces données, on peut mieux voir les effets de nos mesures de politique monétaire sur l’économie.

  • La croissance globale a ralenti juste un peu au troisième trimestre, mais la consommation de biens a quant à elle beaucoup baissé.
  • Il y a une forte baisse de la demande du côté des activités sensibles aux taux d’intérêt – comme les reventes de logements. On constate aussi un ralentissement de la demande dans certains secteurs où la distanciation est difficile.

Malgré certains signes qui indiquent que le resserrement de la politique monétaire fonctionne, la demande reste excédentaire. La surchauffe de la demande de certains services – dont ceux de l’hôtellerie et de la restauration – continue de faire monter les prix. Cela dit, des signes précurseurs montrent que l’évolution à court terme de l’inflation change, puisque les taux de variation sur trois mois ont baissé.

Nous surveillons les choses de près pour nous assurer que les attentes d’inflation élevées ne s’enracinent pas dans l’esprit des consommateurs et des entrepreneurs. Si les années 1970 nous ont appris une chose, c’est qu’une telle situation nuit à l’économie, et qu’il en coûterait alors beaucoup plus pour rétablir la stabilité des prix.

À l’avenir, nous allons évaluer s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur pour ramener l’offre et la demande en équilibre, et l’inflation à la cible. Nous continuons aussi d’analyser : l’efficacité du resserrement de la politique monétaire pour ralentir la demande; la résolution des problèmes d’approvisionnement; et la réaction de l’inflation et des attentes d’inflation.

On est déterminés à ramener l’inflation à sa cible de 2 % et à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiens. » 

Accroître sans cesse notre transparence

Depuis que nous avons adopté notre régime de ciblage de l’inflation dans les années 1990, nous avons pris des mesures concrètes pour continuer à gagner la confiance de la population. Nous tenons avant tout à parler plus ouvertement du travail que nous accomplissons tous les jours pour améliorer le bien-être économique des Canadiens.

L’automne dernier, nous nous sommes portés volontaires pour participer à un examen pilote de nos pratiques générales de transparence, aux termes du nouveau code pour la transparence des banques centrales du Fonds monétaire international. Notre objectif était de voir nos points forts et ce que nous pourrions améliorer.

L’examen a permis de conclure que nous faisons preuve d’un niveau élevé de transparence, globalement, et que notre cadre de politique monétaire est complet, transparent et compréhensible. Une des recommandations d’amélioration est de publier un résumé des délibérations après chacune de nos décisions concernant le taux directeur. Et nous commencerons à le faire en janvier 2023.

Notre nouveau résumé va fournir des détails sur les questions abordées pendant les délibérations, et sur la façon dont le Conseil de direction est arrivé à un consensus. »

Regardez la sous-gouverneure Kozicki répondre aux questions des médias après son discours.

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