Le sous-gouverneur Tim Lane parle de la façon dont la Banque a pris ses décisions durant les bouleversements sans précédent causés par la pandémie de COVID‑19.
Nous avons réagi rapidement et fermement
Au début de la pandémie, le produit intérieur brut (PIB) du Canada s’est fortement contracté, trois millions de Canadiens ont perdu leur emploi et l’inflation est tombée à près de zéro. La Banque du Canada a réagi rapidement pour :
- éviter d’autres répercussions, comme une chute des dépenses et des investissements des ménages et des entreprises;
- soutenir les marchés financiers et rétablir le fonctionnement des marchés.
Maintenant que notre économie s’est nettement redressée, nous avons mis fin à toutes les mesures exceptionnelles – comme l’assouplissement quantitatif et les indications prospectives – que nous avions prises pour permettre à l’économie canadienne de traverser cette période de turbulences.
L’incertitude peut inciter à être prudent et mesuré lorsqu’on entre en territoire inconnu, mais comme la pandémie l’a montré, il vient un temps où les décideurs doivent agir avec aplomb. »
La pandémie a remis en question notre façon de penser
Les manuels d’économie ne donnent pas de recette à suivre pour sortir d’une pandémie et gérer les effets de multiples fermetures économiques. Dans ce contexte d’incertitude, la Banque est intervenue vigoureusement pour éviter le pire – une contraction marquée de l’économie et une spirale déflationniste. Nous avons combiné une réponse ferme et une stratégie de sortie claire pour que les Canadiens comprennent comment la Banque réagirait aux évolutions futures.
Aujourd’hui, le PIB et l’emploi dépassent leur niveau d’avant la pandémie. En fait, les entreprises ont du mal à trouver des travailleurs qualifiés pour pourvoir les postes disponibles. L’inflation est inconfortablement élevée, en raison surtout des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales qui ont accompagné un déplacement considérable de la demande des services vers les biens.
Nos interventions ont évolué avec la situation
Conformément à ses principes de base, la Banque a adopté une approche flexible et agile pour gérer la situation en constante évolution. Nous avons regardé au-delà de nos propres champs d’expertise pour rester au fait des nouveaux développements.
- Nous nous sommes tournés vers de nouvelles sources pour brosser un tableau plus complet de ce qui se passait dans l’économie et dans l’ensemble du pays. Par exemple, nous avons étudié les données sur les réservations de restaurant en ligne et les données de paiement d’Interac pour dresser un portrait du comportement d’achat des consommateurs. Nous avons consulté des épidémiologistes pour obtenir l’information la plus récente sur l’évolution possible du virus.
- Nous avons élargi notre évaluation du marché du travail pour en apprendre davantage sur les répercussions de la pandémie sur différents groupes de travailleurs – en particulier les plus touchés par les fermetures économiques, comme les petits salariés et les femmes.
- Nous avons élargi le bassin de parties prenantes que nous consultons pour écouter divers pans de la population et enrichir nos perspectives sur l’économie.
Même s’il est impossible d’éliminer l’incertitude, oser prendre des risques dès le début de la pandémie a porté ses fruits. Et nos communications claires ont donné confiance aux Canadiens en notre capacité à gérer une situation sans précédent.
Nous savons que les Canadiens comptent sur nous pour prendre les bonnes décisions malgré l’incertitude et les changements incessants. Et nous continuerons de travailler sans relâche pour nous montrer dignes de cette confiance. »