Le gouverneur Tiff Macklem explique comment – par des investissements dans les technologies et la main-d’œuvre – les entreprises peuvent favoriser une croissance non inflationniste de l’économie.

Regardez le gouverneur Macklem s’adresser par vidéoconférence à la Chambre de commerce du Canada. Lisez le discours complet.

Les investissements des entreprises font progresser le niveau de vie

La Banque du Canada prévoit une forte croissance économique au cours des deux prochaines années.

Mais face à un marché du travail tendu, nous aurons besoin d’améliorer la productivité – ce qui est produit par heure travaillée – si nous voulons continuer de faire croître l’économie tout en contenant l’inflation.

Une des façons pour les entreprises d’accroître la productivité consiste à investir dans les nouvelles technologies qui les rendront, elles et leurs travailleurs, plus efficientes. Et les gains de productivité peuvent faire monter les salaires et le niveau de vie.

L’augmentation de la productivité est une condition essentielle à l’expansion non inflationniste de l’économie et à l’amélioration du niveau de vie. À l’heure où l’inflation dépasse déjà largement la cible, cette croissance est plus essentielle que jamais. »

Les investissements des entreprises devraient commencer à se redresser

Si le Canada a plutôt bien tenu le coup durant la pandémie de COVID‑19, c’est en grande partie grâce aux investissements des entreprises.

Face à ce fléau, un grand nombre de personnes se sont mises à faire leurs achats en ligne et des millions sont passées au télétravail. Parallèlement, les investissements dans les technologies numériques ont permis de garder bien des entreprises – et l’économie – à flot. Malgré une contraction de l’activité en 2020, le secteur technologique s’est développé et a créé de nombreux emplois.

Ces investissements doivent se poursuivre et s’étendre à d’autres secteurs. Dans l’ensemble, les investissements des entreprises n’ont pas été aussi dynamiques au Canada qu’aux États-Unis durant la pandémie, ce qui ne date pas d’hier.

La Banque entrevoit cependant que les investissements des entreprises vont s’améliorer.

En effet, les entreprises affichent des bilans sains et nombreuses sont celles qui atteignent presque les limites de leur capacité. La demande devrait être forte au Canada, tout comme la demande de produits canadiens aux États-Unis.

Les conditions actuelles sont propices pour bâtir un pont entre les changements que les Canadiens ont fait à court terme pour composer avec la pandémie et les investissements durables qui vont stimuler notre économie et améliorer notre qualité de vie. »

Saisir les occasions porteuses d’avantages à long terme

Mis à part les investissements réalisés dans le numérique, le Canada a d’autres forces dont les entreprises peuvent tirer profit pour stimuler la productivité et faire progresser le niveau de vie.

Le pays peut compter sur une main-d’œuvre très instruite et d’une grande diversité, ainsi que sur des niveaux d’immigration élevés. Les entreprises peuvent miser sur ces atouts – de même que sur les régimes de travail flexibles – pour amener plus de gens à participer au marché du travail, en particulier ceux qui habitent loin des grands centres ou pour qui il est difficile de concilier les obligations personnelles avec les horaires habituels de travail ou les trajets quotidiens.

Il revient aussi dans une large mesure aux entreprises de préparer les travailleurs à l’adoption des nouvelles technologies, notamment par la formation. Et les travailleurs doivent pour leur part être disposés à garder leurs compétences à jour. Les établissements d’enseignement postsecondaires peuvent apporter leur contribution à cet égard, tandis que les administrations publiques peuvent faciliter les choses pour les entreprises, tout autant que pour les travailleurs, en créant des conditions favorables aux investissements.

Le gouverneur Macklem répond aux questions des journalistes après son discours.

La Banque a aussi un rôle à jouer

La responsabilité première de la Banque est de ramener l’inflation à un taux bas, stable et prévisible pour que les Canadiens puissent faire des projets et des investissements en toute confiance.

À l’heure actuelle, l’inflation est trop élevée. Comme nous le disions en janvier, un retour à notre cible de 2 % nécessite que les taux d’intérêt suivent une trajectoire à la hausse. Les entreprises peuvent s’attendre à ce que nous continuions de prendre des actions mûrement réfléchies et de communiquer clairement à ce sujet. Elles peuvent s’attendre aussi à ce que nous utilisions nos outils de politique monétaire pour maîtriser l’inflation.

Les Canadiens comptent sur la Banque du Canada pour maîtriser l’inflation. Et ils comptent sur les entreprises pour investir dans le capital physique et humain et ainsi faire croître notre économie. »

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