Le sous-gouverneur Lawrence Schembri explique comment le marché du travail canadien a changé durant la pandémie. Il explique en quoi de meilleurs outils pour mesurer l’état de santé de ce marché aideront la Banque du Canada à mener une politique monétaire qui appuie la reprise.

Regardez la diffusion Web du discours du sous-gouverneur Schembri, prononcé devant l’Association canadienne de science économique des affaires. Lisez le discours complet.

Les incertitudes entourant le marché du travail sont en hausse

Déjà avant la pandémie, des facteurs tels que la mondialisation, les changements technologiques et le vieillissement de la population modifiaient la façon de travailler des Canadiens, ce qui complique l’évaluation de la santé du marché du travail. La pandémie a accéléré certains de ces changements et en a suscité de nouveaux.

Les incertitudes touchent deux aspects en particulier :

  • le niveau d’emploi durable maximal;
  • la relation entre les conditions du marché du travail et l’inflation.

Il est primordial de connaître le niveau maximal que l’emploi peut atteindre sans provoquer de tensions inflationnistes, car cela permet à la Banque de déterminer comment soutenir au mieux l’économie pendant la reprise post-pandémie.

Bien que la politique monétaire ne puisse pas neutraliser l’incidence de ces forces sur le marché du travail, elle doit composer avec l’incertitude qui en découle. »

De nouveaux outils pour nous aider à évaluer le marché du travail

Comme les outils servant habituellement à mesurer l’emploi ne sont plus aussi utiles que par le passé, la Banque examine de nouveaux moyens d’évaluer les capacités excédentaires sur le marché du travail. Elle a élaboré de nouveaux outils pour mesurer les répercussions de la pandémie sur les travailleurs et les employeurs canadiens. Notre objectif est de mieux évaluer comment la reprise de l’emploi varie selon les divers types de travailleurs et de déterminer si les Canadiens travaillent autant d’heures qu’ils le souhaiteraient en occupant des postes qui correspondent à leurs compétences.

Globalement, le marché du travail se redresse bien. Les groupes où il y a eu le plus de pertes d’emploi, tels que les femmes et les jeunes, regagnent les emplois perdus. Mais, il subsiste des sources de capacités excédentaires : certains travailleurs sont au chômage depuis longtemps, et la croissance des salaires reste à la traîne.

La connaissance des capacités excédentaires nous aide à formuler la politique monétaire

L’objectif de la Banque est de favoriser une forte croissance de l’emploi et de la production en maintenant l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. Ces derniers mois, l’inflation a dépassé la fourchette cible de 1 à 3 % définie par la Banque à cause des effets transitoires de la hausse des prix de l’énergie et des contraintes d’approvisionnement à l’échelle internationale, mais les attentes d’inflation sont restées relativement bien ancrées.

En mesurant la santé du marché du travail, la Banque peut savoir si :

  • la demande de biens et services n’est pas équilibrée avec ce qui est offert dans l’économie;
  • les pressions inflationnistes augmentent ou baissent.

La reprise économique va bon train, mais il subsiste une certaine marge de capacités excédentaires. En comprenant mieux ce phénomène, la Banque est plus à même de formuler une politique monétaire qui favorise une reprise complète et inclusive en ramenant l’inflation à la cible de 2 % de façon durable.

Il nous incombe de relever les défis que posent ces incertitudes entourant le marché du travail. Les Canadiens comptent sur nous pour continuer d’innover et de renforcer notre conduite de la politique monétaire. Et c’est ce que nous faisons. »

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