Dans son premier discours de 2019, le gouverneur, Stephen S. Poloz, explique que la politique monétaire est un outil puissant pour favoriser notre prospérité économique. Mais il souligne qu’elle a aussi certaines limites qui doivent être mieux comprises étant donné l’incertitude qui règne.

Le ciblage de l’inflation a fonctionné

Depuis plus de 25 ans, nous cherchons à garder l’inflation à un niveau bas et stable. Plus précisément, nous visons à maintenir l’inflation à 2 %, en abaissant ou en relevant les taux d’intérêt pour stimuler ou ralentir l’économie.

La politique monétaire a fonctionné. Grâce à une inflation et à des taux d’intérêt moins élevés :

  • l’économie s’adapte plus vite aux événements imprévus;
  • les entreprises et les ménages peuvent faire des projets à plus long terme;
  • les négociations salariales sont plus prévisibles;
  • les cycles économiques se sont atténués;
  • le taux de chômage est plus faible en moyenne et varie moins.

Le fait que tant de gens n’aient plus conscience des graves problèmes que soulèvent une inflation et des taux d’intérêt élevés et variables est un signe de notre réussite. C’est en quelque sorte notre cadeau à la génération suivante : mes enfants ne paieront jamais des taux d’intérêt comme ceux que j’ai connus. »

Stephen S. Poloz, gouverneur

Les taux d’intérêt sont un outil imparfait

L’inflation est essentiellement maîtrisée, mais la politique monétaire a ses limites :

  • Nous n’avons qu’un seul outil, le taux d’intérêt directeur, pour une seule cible, l’inflation.
  • Maintenir les taux d’intérêt à un niveau bas peut inciter les emprunteurs à se surendetter.
  • Il y a tellement d’incertitude autour de la politique monétaire que cela limite son degré de précision.

Les très bas taux d’intérêt en vigueur depuis la crise financière de 2008 ont entraîné des niveaux d’endettement risqués pour l’économie tout entière.

De plus, les mouvements des taux d’intérêt mettent du temps à faire sentir tous leurs effets dans l’économie. Par conséquent, il nous faut une bonne dose de jugement pour déterminer l’évolution future de l’économie.

Le dosage des politiques est important

Heureusement, la politique monétaire ne fait pas cavalier seul.

Des mesures budgétaires et de nouveaux règlements financiers ont été mis en place après la crise, notamment des tests de résistance pour les prêts hypothécaires, afin d’améliorer les résultats économiques.

Il peut être dangereux de trop miser sur la politique monétaire. Si nous n’avions pas relevé les taux d’intérêt ces dernières années, non seulement l’inflation serait plus élevée, mais les Canadiens seraient aussi plus endettés et les prix des logements continueraient d’augmenter rapidement.

À cause de l’incertitude, nous apprenons au fur et à mesure

L’effet des taux d’intérêt plus élevés sur les Canadiens déjà très endettés est l’une des grandes incertitudes auxquelles nous devons faire face aujourd’hui.

À mesure que nous avons relevé les taux d’intérêt, nous avons surveillé la réaction des ménages à la hausse des coûts.

L’incertitude entourant l’avenir de l’environnement commercial international est aussi très forte présentement, ce qui brouille les perspectives des investissements des entreprises.

Nous allons donc surveiller les données à mesure qu’elles seront disponibles, et utiliser notre jugement pour réagir aux incertitudes et gérer les risques.

Étant donné le niveau d’endettement élevé, il est clair que la hausse des taux va se faire sentir sur l’ensemble de l’économie plus que par le passé. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons augmenté les taux d’intérêt de façon graduelle. »

Stephen S. Poloz, gouverneur

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S’adapter aux taux d’intérêt élevés

Dans un discours prononcé au lendemain de l’augmentation des taux d’intérêt, le sous-gouverneur récapitule les points considérés par le Conseil de direction dans sa décision. Il indique également en quoi les taux d’intérêt à long terme pourraient rester plus élevés qu’ils ne l’étaient avant la pandémie de COVID-19.

Ramener l’inflation à 2 %

Le gouverneur Tiff Macklem explique que les hausses de taux d’intérêt font bel et bien baisser l’inflation, mais prévient que le retour à la cible de 2 % pourrait prendre un certain temps. Il parle également des tensions observées récemment dans le secteur bancaire mondial, et de la façon dont la stabilité financière et la stabilité des prix sont interreliées.
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