L'écart entre les taux d'intérêt à court terme et ceux à long terme s'est avéré un excellent indicateur avancé des fluctuations de l'activité économique au Canada. En règle générale, on a observé que, lorsque les taux d'intérêt à long terme sont beaucoup plus élevés que les taux à court terme, la production augmente fortement dans les douze mois environ qui suivent; en revanche, lorsque la courbe des rendements est inversée pendant une période prolongée, l'activité économique connaît ensuite un ralentissement.
Le même phénomène a été observé dans d'autres pays, dont les États-Unis. Cependant, bien que les taux d'intérêt canadiens et américains évoluent généralement assez près l'un de l'autre, la courbe des rendements au Canada a été un bien meilleur indicateur de l'évolution future de la production que ne l'a été la courbe des rendements aux États-Unis.
À cet égard, un élément d'explication avancé est que l'écart des taux d'intérêt reflète à la fois les conditions monétaires observées, qui ont une incidence sur les taux d'intérêt à court terme, et le rendement réel attendu des investissements ainsi que les attentes relatives à l'inflation, qui sont les principaux facteurs qui déterminent les taux d'intérêt à long terme.
Cet article est essentiellement un sommaire des travaux d'économétrie réalisés à la Banque. Il s'inspire en outre de quelques-unes des nombreuses études menées ces derniers temps sur la question.