Analyse du contexte

L’établissement de nos priorités organisationnelles exige que nous tenions compte à la fois des facteurs qui influent sur l’environnement externe et des réalités internes propres à la Banque. Cet examen nous permet de repérer les possibilités nouvelles, qui sont autant d’occasions à saisir pour atteindre nos objectifs.

Environnement externe

En 2017, nous avons dégagé trois grandes forces agissant sur l’environnement externe : le contexte géopolitique en mutation, l’évolution des tendances sociales et la rapidité des progrès technologiques. Ces phénomènes d’envergure mondiale, qui transforment l’environnement dans lequel évoluent toutes les banques centrales, nous ont orientés dans l’établissement de notre plan à moyen terme (PMT) en nous aidant à cerner les domaines auxquels accorder la priorité.

Contexte géopolitique : changement d’attitude à l’égard du commerce et de la mondialisation

Le climat politique international en perpétuel changement et l’incertitude accrue qui en découle ont des effets sur tous les domaines d’intérêt de la Banque. Les situations suivantes doivent faire l’objet d’une attention particulière :

  • le changement d’attitude aux États-Unis en ce qui concerne le commerce, le climat, l’immigration et la coopération internationale;
  • l’état d’avancement des réformes de la réglementation financière;
  • l’influence grandissante de la Chine et son positionnement sur la scène internationale;
  • l’économie politique de l’Europe au lendemain du Brexit;
  • le risque accru de guerres commerciales, de guerres des monnaies et de conflits par procuration, sans oublier de terrorisme.

Tendances sociales : changement d’attitude envers les institutions et les médias

Nous devons accorder une plus grande attention aux enjeux sociaux qui auront une influence sur nos discussions visant la politique à mener, nos pratiques en matière de ressources humaines et nos communications. Les situations suivantes doivent faire l’objet d’une attention particulière :

  • les niveaux de surveillance et de confiance de la population envers le gouvernement, les médias et le milieu des affaires;
  • les attentes croissantes du public quant à sa participation aux décisions des institutions publiques;
  • l’évaluation du rôle et de l’indépendance des banques centrales;
  • l’attention croissante portée aux mesures visant à réduire les inégalités sociales et économiques;
  • les défis et les occasions associés au déclin des médias traditionnels au profit des médias sociaux.

Progrès technologiques : l’essor de modèles d’affaires perturbateurs

La vitesse à laquelle progressent les technologies devrait se traduire par d’importants gains sur les plans de l’efficience et des capacités d’analyse. Par contre, elle fait planer le risque que nous ne soyons pas en mesure de nous adapter aussi rapidement que ne le demanderaient de nouvelles évolutions, qu’il s’agisse de nos activités ou des rôles que nous jouons au chapitre des politiques publiques. Les situations suivantes doivent faire l’objet d’une attention particulière :

  • l’évolution des changements structurels fondamentaux dans l’économie engendrés par la technologie;
  • les avancées technologiques dans le domaine des services financiers, notamment l’essor des technologies financières, des chaînes de blocs et des cryptomonnaies;
  • la hausse des cybervulnérabilités et des risques de sécurité;
  • le recours aux mégadonnées et à l’analyse prédictive, et les difficultés de conservation et d’analyse de ces données;
  • le développement de l’intelligence artificielle, de l’automatisation et de la robotique;
  • les changements possibles dans la demande de billets de banque.

Environnement interne

Milieu de travail

Des facteurs internes influent aussi sur nos activités. Selon les résultats du Bilan de santé du milieu de travail (BSMT) réalisé en 2017, les employés sont motivés, mobilisés et font preuve de loyauté envers la Banque – des attitudes essentielles à la réalisation des priorités de notre ambitieux PMT.

Les résultats indiquent aussi les éléments sur lesquels nous devons axer nos efforts. Bien que la plupart des employés considèrent que la Banque est un milieu propice à leur épanouissement professionnel, ils souhaitent être mieux et davantage encadrés par leurs gestionnaires. L’importance qu’accorde la Banque à l’innovation est perçue favorablement, quoique certains employés estiment qu’il existe encore des obstacles, particulièrement en ce qui concerne les risques et la charge de travail.

Le BSMT joue un rôle crucial dans nos efforts de planification et de réflexion, et alors que s’amorce le nouveau PMT, nous comptons travailler de concert avec l’ensemble des employés afin de donner suite à leurs commentaires.

Hypothèses financières

La Banque doit concilier la nécessité d’investir dans son personnel et dans ses outils avec le fait qu’elle exerce ses activités au sein du secteur public. Pour la période couverte par le présent PMT, les hypothèses en matière de planification financière sont fondées sur un engagement de croissance de 2 % des charges liées aux activités essentielles entre 2019 et 2021, ce qui représente une croissance réelle nulle, compte tenu d’un taux d’inflation moyen de 2 %, soit la cible de la Banque. Nous nous sommes aussi engagés à nous acquitter de nos mandats actuels sans accroître l’effectif, à l’exception des postes qui seront créés pour appuyer le fractionnement des opérations sur les marchés et des opérations bancaires. Si de nouveaux mandats devaient être établis durant la période visée par le PMT, la Banque devra débloquer les ressources nécessaires.

En outre, l’institution procédera à des investissements stratégiques et fera appel à du personnel temporaire afin de renouveler ses façons de faire. Une des priorités consistera à renforcer la résilience de la Banque et celle du système financier canadien.

Occasions à saisir et équilibre à maintenir

Si ces évolutions entraînent des défis, elles sont aussi une source d’occasions formidables à saisir. Prenons les mégadonnées : elles offrent des possibilités infinies de mener des recherches novatrices et d’approfondir nos connaissances des rouages de l’économie. Les changements au sein de l’environnement de travail dans son ensemble signifient que des organisations stables et inclusives comme la nôtre sont bien placées pour attirer des talents spécialisés. Nous pouvons aussi nous imposer comme chef de file dans divers domaines, par exemple le développement des technologies financières, où nous avons déjà fait des progrès considérables.

L’enjeu consiste à trouver l’équilibre entre les occasions qui se présentent et les risques qu’elles posent; c’est-à-dire épouser l’innovation sans nuire à notre résilience, améliorer notre transparence sans compromettre notre sécurité, accroître notre agilité sans mettre en péril la stabilité.

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