Présence internationale
En 2021, la Banque a centré ses efforts internationaux sur ce qui suit :
- les mesures macroéconomiques mondiales qui sont prises devant l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID‑19
- des politiques de portée internationale liées aux changements climatiques et à la numérisation de l’économie
- l’avenir du système monétaire et financier international
- la promotion et le renforcement de la résilience du système financier international
Guider la reprise économique dans le monde
Dans l’optique de soutenir la stabilité des prix et la reprise économique mondiale dans le contexte de la pandémie, la Banque a fait valoir l’importance de trouver le bon équilibre entre les politiques publiques.
La Banque a collaboré avec ses homologues internationaux1 pour mettre en évidence la nécessité de :
- surveiller de près la dynamique de l’inflation
- faire abstraction des pressions transitoires
- prendre les mesures nécessaires pour accomplir leur mandat
- communiquer clairement au sujet de l’orientation de leur politique monétaire
Collaborer pour résoudre des enjeux mondiaux communs
Les décideurs ont réaffirmé leur volonté de renforcer la collaboration multilatérale à l’heure où plusieurs défis mondiaux doivent être relevés.
- Changements climatiques : Pour la première fois, les présidences du G7 et du G20 ont toutes deux inclus les mesures climatiques parmi leurs priorités stratégiques internationales. Les travaux de la Banque sur des scénarios de transition climatique montrent l’importance de financer cette transition dans tous les secteurs afin d’assurer un passage en douceur à une économie faible en carbone. Le G20 a convenu qu’une analyse plus systématique est nécessaire pour évaluer les risques macroéconomiques découlant des changements climatiques.
- Numérisation : La vive augmentation de l’activité numérique pendant la pandémie a mis en évidence la nécessité de prendre des mesures dans tous les pays pour tirer parti des avantages de la numérisation et veiller à ce que ces avantages bénéficient au plus grand nombre.
- La Banque a mis à profit les travaux de recherche de son personnel sur l’automatisation pour démontrer que la numérisation pourrait aussi réduire le nombre d’emplois et accroître les licenciements, ce qui illustre le besoin d’instaurer des politiques de soutien pour les personnes perdant leur emploi.
- La Banque a continué de présider le groupe de travail chargé de la numérisation au sein du G7. Les membres ont examiné :
- la probabilité que les changements comportementaux en faveur du numérique entraînés par la pandémie (par exemple, la généralisation du travail à distance) se maintiennent dans le temps
- l’incidence de ces changements sur les estimations que font les banques centrales en ce qui concerne la capacité de production et le marché de l’emploi
- Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 ont discuté de leurs priorités collectives pour ce qui est des travaux visant à promouvoir la cybersécurité et la résilience du secteur financier, des questions dont l’importance croît à mesure que le monde se numérise.
- Le G7 a publié une déclaration sur les principes communs des membres relativement à la monnaie numérique de banque centrale et aux paiements numériques.
Appeler à l’action au sujet du système monétaire et financier international
Dans son premier discours à l’étranger, le gouverneur Macklem a appelé à une coopération internationale en ce qui concerne un des enjeux les plus tenaces pour les banques centrales : l’avenir du système monétaire et financier mondial.
Le gouverneur a appelé la communauté internationale à veiller à ce que la gestion des crises du moment ne se fasse pas au détriment des ajustements nécessaires à long terme pour hausser la productivité et le niveau de vie. Accroître la prospérité à long terme requiert des progrès constants en termes de libéralisation et un engagement à établir des cadres macroéconomiques et financiers robustes.
Le gouverneur a également souligné que le système doit évoluer de manière à faciliter la gestion des changements futurs, notamment :
- le retrait des mesures de politique monétaire exceptionnelles
- la transition vers la carboneutralité
- la numérisation éventuelle du système monétaire international
Ces démarches seront fondamentales dans l’après-pandémie.
Le 7 octobre, le gouverneur Tiff Macklem prononcera un discours virtuel devant le @CFR_org sur les règles du système monétaire et financier international. #économie #éconcan https://t.co/brVWATUm5I pic.twitter.com/ANBUc4xyA4
— Banque du Canada (@banqueducanada) October 4, 2021
https://twitter.com/banqueducanada/status/1445099410950656003
Favoriser la résilience du système financier
À la suite de la crise financière mondiale de 2007‑2009, les autorités se sont attaquées aux principales vulnérabilités du système bancaire en réformant le cadre réglementaire international. Les normes de Bâle III sont les plus récentes réformes visant à améliorer la résilience des banques partout dans le monde face aux tensions financières2.
Dans ce contexte, la Banque assure la coprésidence du groupe de travail sur les évaluations (Task Force on Evaluations), qui relève du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Ce groupe analyse l’efficacité des réformes de Bâle III.
En 2021, le groupe a publié un rapport d’évaluation sur la façon dont les réformes introduites par le dispositif de Bâle III ont contribué à réduire les tensions que la pandémie a engendrées pour le secteur bancaire mondial3. La Banque a également collaboré à la publication du rapport final d’évaluation des réformes visant les institutions financières jugées trop importantes pour faire faillite, réformes que le G20 avait avalisées après la crise financière mondiale4.
Le gouverneur Macklem est un membre actif du Comité permanent d’évaluation des vulnérabilités du Conseil de stabilité financière (CSF). Ce comité surveille et évalue les vulnérabilités touchant le système financier mondial. En 2021, le Comité a publié un nouveau cadre de surveillance visant à cerner les vulnérabilités financières mondiales5.
Les perturbations des marchés survenues en mars 2020 ont mis en lumière le besoin de renforcer la résilience de l’intermédiation financière non bancaire (IFNB). Cette démarche favoriserait une plus grande stabilité des flux de financement au sein de l’économie et réduirait la nécessité pour les banques centrales de recourir à des mesures exceptionnelles. En 2021, la Banque a participé activement à plusieurs volets du plan de travail ambitieux du CSF sur l’IFNB6.
Renforcer l’écosystème des paiements
La Banque a participé à la préparation de la feuille de route internationale pour l’amélioration des paiements transfrontières. En 2021, elle a continué de jouer un rôle actif dans la mise en œuvre de cette feuille de route. L’objectif de cet effort mondial est de rendre les paiements transfrontières moins coûteux, plus rapides, plus inclusifs et plus transparents.
La Banque a également collaboré avec des partenaires internationaux afin de favoriser la solidité des cryptomonnaies stables utilisables à l’échelle mondiale. En effet, elle assure la présidence du groupe de travail du CSF sur les questions réglementaires touchant les cryptomonnaies stables, qui formule des recommandations relativement à leur réglementation, à leur surveillance et à leur contrôle. En 2021, la Banque a participé à l’évaluation des progrès réalisés par rapport aux recommandations formulées en 2020. Elle a aussi collaboré à la préparation d’un rapport consultatif sur l’application des Principes pour les infrastructures de marchés financiers établis conjointement par le Comité sur les paiements et les infrastructures de marché et l’Organisation internationale des commissions de valeurs aux cryptomonnaies stables utilisables à l’échelle mondiale7, 8.
Nous collaborons avec des partenaires d’ailleurs dans le monde en vue d’éliminer les irritants liés aux paiements transfrontaliers. Pour atteindre cet objectif, nous nous engageons à travailler avec les secteurs public et privé pour faire les changements qui s'imposent au Canada. Mai 31, 2021
https://twitter.com/banqueducanada/status/1399458182095851528
Activités à venir
En 2022, la Banque continuera à :
- donner la priorité aux activités internationales à forte valeur ajoutée qui tirent parti des atouts canadiens
- intégrer davantage les résultats de recherche à ses travaux d’analyse des politiques internationales
- explorer la possibilité d’établir des alliances avec divers partenaires afin de rehausser l’influence du Canada dans le monde
- prôner un investissement accru dans le renforcement du système monétaire et financier mondial pour gérer ou faciliter les transitions futures
- piloter les efforts internationaux en vue d’évaluer l’efficacité des réformes de Bâle III pour la résilience du secteur bancaire
- soutenir la mise en œuvre de la feuille de route du CSF pour améliorer les paiements transfrontières
Renseignements complémentaires
Progress Report on Adoption of the Basel Regulatory Framework
- 1. Présidence italienne du G20 (2021), Fourth G20 Finance Ministers and Central Bank Governors Meeting, communiqué, 13 octobre.[←]
- 2. T. Gomes, S. King et A. Lai (2017), « Donner des assises solides à un système bancaire plus résilient : la mise en place de Bâle III », Revue du système financier, Banque du Canada, novembre, p. 39-48.[←]
- 3. Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (2021), Early Lessons from the COVID‑19 Pandemic on the Basel Reforms, Banque des Règlements Internationaux, juillet.[←]
- 4. Conseil de stabilité financière (2021), Evaluation of the Effects of Too-Big-to-Fail Reforms: Final Report, mars.[←]
- 5. Conseil de stabilité financière (2021), FSB Financial Stability Surveillance Framework, septembre.[←]
- 6. Conseil de stabilité financière (2021), Enhancing the Resilience of Non-Bank Financial Intermediation: Progress Report, novembre.[←]
- 7. Conseil de stabilité financière (2021), Regulation, Supervision and Oversight of “Global Stablecoin” Arrangements: Progress Report on the Implementation of the FSB High-Level Recommendations, octobre.[←]
- 8. Comité sur les paiements et les infrastructures de marché et Conseil de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (2021), Application of the Principles for Financial Market Infrastructures to Stablecoin Arrangements, Banque des Règlements Internationaux et Organisation internationale des commissions de valeurs, octobre.[←]