Jun Yang est économiste-expert au département des Marchés financiers de la Banque du Canada. Il s’intéresse principalement au lien entre les décisions relatives à la structure du capital des entreprises non financières et les prix des actifs. Ses travaux portent entre autres sur le risque de crédit et le choix de l’échéance de la dette. Il est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Toronto.
Nous présentons une nouvelle variable d’approximation de la liquidité des obligations de sociétés fondée sur le prix des fonds négociés en bourse qui détiennent ce type de titre. Cette variable mesure la liquidité quotidienne moyenne de 900 obligations de sociétés, soit beaucoup plus que le nombre pris en compte par les autres variables d’approximation utilisées dans l’analyse précédente de la Banque du Canada. La nouvelle variable brosse néanmoins un tableau très similaire des conditions de la liquidité, et confirme le résultat précédent, à savoir que la liquidité des obligations de sociétés s’est améliorée en général depuis 2010.
Dans cette note analytique, nous examinons les coûts des programmes de rachat d’obligations et de rachat assorti d’une conversion de titres du gouvernement du Canada entre 1998 et 2016. Selon les résultats de notre analyse, le processus d’adjudication du programme de rachat a permis au gouvernement de rembourser sa dette en réduisant au minimum les coûts associés à l’incidence sur les prix et à l’atténuation des soumissions par rapport à la valeur véritable.
Depuis 2010, la liquidité des obligations de sociétés s’est améliorée, en moyenne, tandis que les activités de négociation de ces titres sont demeurées stables. Nous constatons que la liquidité et les activités de négociation des obligations plus risquées ou des obligations émises par les entreprises des divers secteurs ont aussi été stables. Cependant, la liquidité et les activités de négociation des obligations émises par les banques se sont accrues. Si nous observons des épisodes de détérioration de la liquidité ou des activités de négociation, ceux-ci ont été de courte durée.
Ces dernières années, la liquidité du marché secondaire des obligations des provinces canadiennes a préoccupé bon nombre de participants au marché. Nous constatons une légère détérioration d’une variable d’approximation de l’écart acheteur-vendeur depuis 2010. Par contre, une variable d’approximation de l’incidence sur les prix et des mesures de la valeur des transactions, du nombre de transactions et du taux de rotation sont restées stables ou se sont améliorées durant cette même période. Ce constat se vérifie tant pour les obligations émises par diverses provinces que pour des obligations d’âge et de taille variés. Le cas des obligations émises par l’Alberta est intéressant : après la chute des cours pétroliers en 2014 2015, la province a augmenté ses emprunts sur le marché obligataire et vu sa note de crédit abaissée. Pourtant, les opérations portant sur les obligations de cette province ont fortement augmenté. Nous considérons que, dans l’ensemble, nos résultats tendent à démontrer la résilience du marché des obligations provinciales.
Cette note vise à décrire les mesures de la liquidité qui servent à la Banque du Canada à évaluer les conditions de marché. Une analyse des récentes tendances qui se dégagent du comportement de la liquidité du marché des titres à revenu fixe du gouvernement du Canada est faite. D’après nos résultats, les mesures utilisées par la Banque se sont améliorées depuis la crise financière. Par ailleurs, la liquidité du marché des titres du gouvernement canadien s’est dégradée dans la foulée de plusieurs événements qui ont été porteurs de tensions : la crise de l’euro en 2011, l’épisode de forte volatilité qui a suivi les commentaires de Ben Bernanke en 2013 (taper tandrum) et le choc des prix du pétrole en 2015. Dans les trois cas, la détérioration observée est restée dans les normes, puis la liquidité a retrouvé son niveau habituel.
Les auteurs examinent l’incidence de la concurrence sur le marché des produits, et de la gouvernance d’entreprise sur le coût du financement par emprunt d’une part, et sur l’inclusion de clauses restrictives dans les contrats obligataires d’autre part. Ils constatent que l’existence de défenses anti-offre publique d’achat (OPA) en nombre accru est associée à un coût d’emprunt inférieur, mais seulement dans les secteurs où la concurrence est vive.
À l’aide d’un modèle dynamique de la structure de capital, les auteurs étudient le lien entre l’exposition des entreprises au risque systématique et l’échéance de leur dette, ainsi que les incidences conjointes de ces deux facteurs sur la structure par terme des écarts de crédit. Dans leur modèle, la structure des échéances peut varier dans le temps et être irrégulière. Les obligations à long terme sont moins sensibles au risque de refinancement que les titres à court terme, mais leur illiquidité a pour effet d’alourdir les coûts d’emprunt.
Les auteurs montrent, en modélisant des investisseurs aux préférences hétérogènes, que le rendement espéré d’actifs risqués dépend du coefficient bêta de coasymétrie idiosyncrasique, qui mesure l’évolution conjointe du rendement boursier et de la variance de chaque action.
L'auteur étudie les déterminants macroéconomiques des écarts de taux sur les titres de sociétés en l'absence de possibilités d'arbitrage. Il fait appel à un nouveau modèle keynésien pour identifier les chocs structurels.
Les auteurs étudient la relation non linéaire entre les prix des actions et les primes de swaps sur défaillance dans le cadre de trois modèles structurels qui formalisent le processus d'évolution du prix des actions et qui se différencient par leur spécification du seuil de défaillance.
Les auteurs étudient la dynamique combinée des variables macroéconomiques, des rendements obligataires et du taux de change dans le cadre d'un nouveau modèle keynésien empirique à deux pays, enrichi d'un modèle de structure des taux d'intérêt sans possibilités d'arbitrage. À partir de données canadiennes et américaines, ils analysent l'incidence des chocs macroéconomiques observés au Canada et aux États-Unis sur les courbes de rendement et le taux de change.
Partant du modèle de forme réduite de Jarrow et Turnbull (1995), les auteurs représentent l'évolution de la structure par terme des taux d'intérêt aux États-Unis selon la catégorie de notation et le secteur d'activité.
Depuis l'éclatement de la crise du crédit en 2007, les écarts de rendement sur obligations de sociétés se sont beaucoup élargis de par le monde. Les auteurs étudient les deux composantes principales – le risque de défaut et le risque de liquidité – des écarts relatifs aux obligations émises par les entreprises canadiennes sur le marché américain, et tout particulièrement leur évolution durant la crise. Ils constatent qu'au cours de cette période, la composante risque de liquidité a davantage augmenté pour les obligations de catégorie spéculative que pour celles de catégorie investissement, conformément au scénario d'une ruée vers les titres de qualité. De ces résultats découle une implication majeure : les politiques destinées à remédier aux difficultés que connaissent les marchés de crédit doivent tenir compte du fait que la composante risque de liquidité des écarts de rendement se comporte différemment de la composante risque de défaut, surtout en période de crise.