Les auteurs évaluent empiriquement l'efficacité du mécanisme de prise en pension à plus d'un jour de la Banque du Canada pour réduire les pressions sur les marchés du financement bancaire à court terme, en prenant pour mesure l'écart entre le taux CDOR et le taux des swaps indexés sur le taux à un jour.
La récente crise a été caractérisée par une dégradation généralisée des conditions de financement ainsi que par un dysfonctionnement du mécanisme normal de redistribution des liquidités au sein du système financier. Les banques centrales ont réagi par des mesures exceptionnelles. Cet article examine les apports de liquidités des banques centrales durant la crise et comment ces dernières ont adapté leurs outils et en ont créé de nouveaux, tout en veillant à encourager un retour aux sources de financement privées et à contenir l’aléa moral. Une analyse de cette période illustre à quel point il importe que les interventions obéissent à des principes clairement définis, que le cadre opérationnel soit flexible, que les communications des banques centrales soient limpides et que leurs politiques soient coordonnées entre elles. En faisant ressortir le fort degré d’interdépendance des institutions financières et des marchés, la crise a mis en lumière la nécessité de réformes destinées à renforcer l’infrastructure à la base des marchés de financement essentiels et la situation de trésorerie de chacune des institutions.