Jabir Sandhu est économiste principal au département des Marchés financiers de la Banque du Canada. Il s’intéresse principalement à la liquidité des marchés des titres à revenu fixe et à la gestion des actifs. Il est titulaire d’une maîtrise en gestion des risques financiers de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto.
Nous constatons qu’au cours d’une journée donnée, près de la moitié des opérations sur obligations du gouvernement du Canada effectuées par les clients des courtiers peuvent être compensées par celles d’autres clients, y compris durant la période de turbulences de mars 2020. Nos résultats montrent que, sous certaines conditions, les clients pourraient négocier directement entre eux. Ils constituent une étape importante pour comprendre la pertinence d’une plus large négociation ouverte à tous dans le marché des obligations du gouvernement du Canada.
Les fonds de couverture effectuent habituellement des transactions d’obligations du gouvernement du Canada de sens opposé à celles des autres participants au marché, mais, au plus fort des turbulences de mars 2020, ils ont vendu ces obligations tout comme les autres. Cela montre que ces fonds peuvent parfois contribuer au caractère unilatéral des marchés et amplifier les baisses de la liquidité.
Les coûts d’emprunt des bons du Trésor du gouvernement du Canada sur le marché des pensions s’expliquent principalement par la relation entre les deux parties à la transaction. Certaines paires effectuent la plupart de leurs opérations de pension sur des bons du Trésor plutôt que sur des obligations, et à un coût d’emprunt relativement élevé. Nous supposons que ces paires ont établi une relation de service mutuellement avantageuse, où l’une des parties reçoit régulièrement des bons du Trésor, et l’autre, de l’argent comptant à un taux d’intérêt relativement bas.
Nous présentons une nouvelle variable d’approximation de la liquidité des obligations de sociétés fondée sur le prix des fonds négociés en bourse qui détiennent ce type de titre. Cette variable mesure la liquidité quotidienne moyenne de 900 obligations de sociétés, soit beaucoup plus que le nombre pris en compte par les autres variables d’approximation utilisées dans l’analyse précédente de la Banque du Canada. La nouvelle variable brosse néanmoins un tableau très similaire des conditions de la liquidité, et confirme le résultat précédent, à savoir que la liquidité des obligations de sociétés s’est améliorée en général depuis 2010.
Les prix des obligations du gouvernement du Canada en circulation qui génèrent des flux de trésorerie très semblables peuvent être différents. Nous étudions ce qui explique cet écart. Les obligations qui se négocient plus souvent et qui produisent des revenus élevés sur le marché des pensions ont tendance à se vendre plus cher. Les prix des obligations dont l’échéance et la durée résiduelle sont longues ont tendance à être plus bas. Ce contraste entre les obligations chères et bon marché est important, parce que le volume des transactions et les revenus associés aux opérations de pension peuvent changer rapidement, contrairement à l’échéance et à la durée résiduelle, qui demeurent stables.
Nous nous intéressons aux communiqués de la Banque du Canada qui ont le plus vivement fait réagir le marché des changes. Nous constatons que la volatilité augmente après l’émission des communiqués, mais cette hausse de la volatilité est passagère et disparaît quasiment au bout d’une heure, en moyenne. Ensuite, l’effet rappelle celui des communiqués portant sur d’autres données économiques, comme les chiffres de l’inflation ou de la croissance.
Dans cette note analytique, nous déterminons la fiabilité de certaines mesures approximatives de la liquidité sur les marchés obligataires canadiens. Nous constatons que, dans le cas des obligations de référence du gouvernement du Canada, les mesures approximatives de l’incidence sur les prix et de l’écart entre les cours acheteur et vendeur dressent un tableau de l’évolution des conditions de liquidité qui est semblable à celui obtenu à partir de mesures de liquidité plus complètes.