Le marché canadien des obligations de sociétés a connu un regain de vigueur ces dernières années, à la faveur du faible taux d'inflation, de la diminution des emprunts du secteur public et des taux d'intérêt à long terme les plus bas qu'on ait observés depuis une génération. Dans cet article, les auteurs examinent les facteurs qui agissent sur l'évolution du marché des obligations de sociétés et comparent le marché canadien à ceux d'autres pays.
L'augmentation de l'activité sur le marché s'est accompagnée de l'apparition de nouveaux produits et d'un intérêt plus marqué des investisseurs envers les instruments offrant un rendement supérieur attribuable au risque de crédit plus élevé qu'ils présentent. Il y a lieu de se réjouir du dynamisme accru du marché canadien des obligations de sociétés puisque celui-ci offre une source de financement de rechange aux emprunteurs, notamment les entreprises qui, jusqu'ici, faisaient généralement appel aux banques et au marché obligataire américain pour les emprunts comportant un risque de crédit plus élevé.
Depuis 1983, la Banque du Canada mène des enquêtes triennales sur l'activité du marché des changes au Canada. La dernière, qui a eu lieu en avril 1995, s'est étendue aux produits dérivés. Les banques centrales de la plupart des autres pays industrialisés ayant des marchés des changes et de produits dérivés actifs ont également effectué des enquêtes similaires. C'est la première fois que les banques centrales menaient une enquête systématique et approfondie sur les opérations hors bourse visant les produits dérivés.
Même si dans l'ensemble le volume quotidien de l'activité sur le marché canadien des changes, y compris les produits dérivés de change, a continué de croître rapidement (d'environ 36 % ou 30 milliards de dollars É.-U.) depuis la dernière enquête, il n'en reste pas moins que l'activité progresse moins vite qu'au cours des années 80. Les contrats de change et de taux d'intérêt ont dominé l'activité sur les marchés des produits dérivés, alors que les contrats d'actions et de marchandises ont été relativement négligeables. Au cours du mois d'avril 1995, le volume quotidien de l'activité sur les marchés des contrats de change et des contrats de taux d'intérêt au Canada, constitués en majeure partie d'opérations à terme et de swaps, a avoisiné en moyenne 19 milliards de dollars É.-U. et 15 milliards de dollars É.-U. respectivement.