Shaoteng Li est économiste-expert au département de la Stabilité financière de la Banque du Canada. Spécialiste de la microéconomie appliquée, il s’intéresse aux questions liées à l’organisation industrielle, à la situation financière des ménages et aux activités bancaires. M. Li est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université Queen’s.
Dans plusieurs pays, les prix des logements ont augmenté beaucoup plus rapidement que les revenus, ce qui a entraîné une crise de l’accès au logement. En exploitant des données canadiennes au niveau des prêts et la variation quasi expérimentale générée par les contraintes fondées sur le ratio du service de la dette hypothécaire, nous constatons que les accédants à la propriété ont de plus en plus recours à la cosignature de leurs parents pour l’obtention d’un prêt hypothécaire. Nous montrons que cette aide financière parentale peut être un moyen efficace de pallier les contraintes d’accès au crédit, et ce, potentiellement même pour les emprunteurs plus à risque.
Cette étude s’intéresse à la façon dont les courtiers hypothécaires aident les emprunteurs à obtenir des offres de prêt hypothécaire et à y être admissibles. Nous constatons qu’en moyenne les emprunteurs qui font appel à un courtier obtiennent un taux d’intérêt moins élevé. Cependant, dans environ 15 % des cas, les emprunteurs sont orientés vers des prêts assortis de périodes d’amortissement plus longues par rapport au choix qu’ils auraient fait par eux-mêmes. Puisqu’une période d’amortissement plus longue entraîne des coûts d’intérêt totaux plus élevés sur la durée du prêt, une telle recommandation s’avère coûteuse.
Pendant la pandémie de COVID-19, les institutions financières canadiennes ont offert des mesures d’allègement financier pour aider les emprunteurs à composer avec les pertes d’emploi et l’incertitude économique. Nous nous penchons sur les faibles taux de recours à ces mesures et constatons que pour être efficaces, celles-ci doivent être bien connues et faciles à utiliser.
Les interactions répétées entre emprunteurs et prêteurs ouvrent la porte à un processus dynamique de fixation des prix : les prêteurs se livrent une concurrence féroce en offrant de bas prix susceptibles d’attirer de nouveaux emprunteurs, puis augmentent ces prix après que les emprunteurs ont souscrit un contrat. Cette tendance s’observe sur le marché hypothécaire canadien.