Bon nombre de rapports et d’analyses portent surtout sur l’effet de surprise causé par la publication de nouvelles données économiques (inflation globale, croissance du PIB réel, taux de chômage, etc.). Or, nous constatons que les nouvelles qui font les manchettes sont loin d’expliquer à elles seules les fluctuations des prix sur les marchés après la diffusion de nouvelles informations. En fait, les marchés réagissent en général plus fortement aux nouvelles imprévues qui ne se trouvent pas dans les gros titres (composition de la croissance du PIB, qualité des emplois créés, révisions apportées aux données antérieures, etc.). Il est donc essentiel de suivre l’incidence de ce type d’informations le jour de leur diffusion pour pouvoir analyser comment les marchés interprètent les nouvelles données économiques et y réagissent.
Dans la présente note, nous établissons que les participants au marché réagissent à un changement imprévu de ton dans les déclarations de la Banque du Canada sur la politique monétaire. Quand le marché considère que l’institution a l’intention de resserrer (ou bien d’assouplir) la politique monétaire plus tôt qu’il ne l’avait d’abord escompté, le dollar canadien s’apprécie (ou se déprécie) et le rendement à long terme des obligations de l’État canadien augmente (ou diminue). Le ton des déclarations revêt une importance particulièrement grande pour le marché dès lors que le taux directeur est resté inchangé pendant un certain temps.