James Kyeong est un économiste au sein du département des Marchés Financiers à la Banque du Canada. Ses principaux domaines de recherche concernent la macroéconomie, l’impact des politiques monétaires internationales sur le prix des actifs nationaux et l’économétrie appliquée. James détient un baccalauréat en administration des affaires ainsi qu’une maîtrise en économie de l’Université Queen’s.
Au moyen de notre nouvel outil quantitatif, nous montrons comment les risques pesant sur les perspectives d’inflation et de croissance ont évolué au cours de 2023.
Après avoir atteint un creux le 23 mars, les grands indices boursiers se sont redressés pour s’établir à un niveau environ 10 % inférieur à leurs sommets. Cependant, les actions plus sensibles aux cycles économiques n’ont pas affiché un aussi bon rendement pendant cette remontée des marchés. On peut donc en déduire que les prix sur les marchés boursiers sont fondés sur une reprise économique plus lente et plus modeste.
Bon nombre de rapports et d’analyses portent surtout sur l’effet de surprise causé par la publication de nouvelles données économiques (inflation globale, croissance du PIB réel, taux de chômage, etc.). Or, nous constatons que les nouvelles qui font les manchettes sont loin d’expliquer à elles seules les fluctuations des prix sur les marchés après la diffusion de nouvelles informations. En fait, les marchés réagissent en général plus fortement aux nouvelles imprévues qui ne se trouvent pas dans les gros titres (composition de la croissance du PIB, qualité des emplois créés, révisions apportées aux données antérieures, etc.). Il est donc essentiel de suivre l’incidence de ce type d’informations le jour de leur diffusion pour pouvoir analyser comment les marchés interprètent les nouvelles données économiques et y réagissent.
Nous établissons un parallèle entre l’augmentation spectaculaire des variations systématiques des taux de change et les prêts bancaires internationaux. Nous constatons que, lorsque la part des variations systématiques de la monnaie d’un pays est importante, les flux de prêts bancaires internationaux vers le pays en question deviennent plus sensibles aux prêts bancaires à l’échelle mondiale et donc plus systématiques. Ce parallèle s’observe surtout parmi les grands pays exportateurs de produits de base, dont le Canada. L’intermédiation financière internationale pourrait ouvrir un nouveau canal entre l’économie réelle et les taux de change.
Dans la présente note, nous établissons que les participants au marché réagissent à un changement imprévu de ton dans les déclarations de la Banque du Canada sur la politique monétaire. Quand le marché considère que l’institution a l’intention de resserrer (ou bien d’assouplir) la politique monétaire plus tôt qu’il ne l’avait d’abord escompté, le dollar canadien s’apprécie (ou se déprécie) et le rendement à long terme des obligations de l’État canadien augmente (ou diminue). Le ton des déclarations revêt une importance particulièrement grande pour le marché dès lors que le taux directeur est resté inchangé pendant un certain temps.
Les flux d’investissements étrangers dans les obligations du gouvernement du Canada ont fortement augmenté depuis la crise financière. D’après notre analyse empirique, entre 2009 et 2012, les flux de capitaux étrangers, qui se chiffraient à 150 milliards de dollars, ont eu pour effet d’abaisser de 100 points de base le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada à dix ans.
Cette étude quantifie les risques extrêmes présents dans les perspectives d’inflation et de croissance du PIB réel au Canada en estimant leur distribution conditionnelle quotidienne. Nous montrons que les probabilités de matérialisation de ces risques calculées à partir des distributions conditionnelles reflètent fidèlement les résultats obtenus au cours de la période de 2002 à 2022.