Les auteurs cherchent à établir si la restructuration du secteur public a contribué au fait que la reprise cyclique a été plus lente au Canada qu'aux États-Unis au cours des années 1990. Ils analysent à cette fin l'évolution de l'emploi dans le secteur public.
L'un des éléments clés du potentiel de croissance d'une économie est le taux d'augmentation de sa population active, lequel est fonction à la fois de la croissance démographique et de la variation du taux d'activité. Des facteurs cycliques liés à la conjoncture économique, tout comme les facteurs structurels et les tendances démographiques, peuvent influencer considérablement le taux d'activité. Du milieu des années 1970 à la fin des années 1980, le taux d'activité a progressé presque continuellement pour atteindre le chiffre record de 67,5 %. En revanche, entre 1990 et 1995, il a plongé pour se stabiliser autour de 65 % depuis 1995.
Dans cet article, l'auteure analyse la participation selon le groupe d'âge et le sexe pour mieux comprendre les causes des variations du taux d'activité et l'incidence de ces variations sur l'évolution future du taux d'activité global. On peut assigner aux facteurs cycliques le recul du taux d'activité dans les années 1990, mais les facteurs structurels tels que la hausse du taux de fréquentation scolaire et l'utilisation accrue de l'ordinateur, ainsi que les tendances démographiques (vieillissement de la population) ont également joué un rôle important à cet égard. L'auteure en conclut que, bien qu'une certaine remontée du taux d'activité soit à prévoir, il est peu probable que le taux d'activité global retrouve son pic de 1989 au cours de la prochaine décennie.