Thibaut Duprey est le directeur principal au Département de la Stabilité Financière. Il était préalablement conseiller principal en recherches et directeur de la modélisation et des recherches de ce même département. Au fil des années, il a contribué aux travaux de politique, de modélisation et de recherche à la fois pour les cycles de la politique monétaire et pour les publications liées au system financier. Ses sujets d’intérêt comprennent le nexus stabilité financière et politique monétaire, les interactions avec la politique macroprudentielle, les indicateurs avancés de crise financière, les tests de résistance du system financier, les conséquences macroéconomiques des désastres naturels… Avant de rejoindre la banque, il était économiste à la Direction de la Stabilité Financière de la Banque de France et a travaillé à la Banque Centrale Européenne. Il est titulaire d’un doctorat en économie de l'École d'Économie de Paris et d’une double licence en droit et en économie de l’Université de Lorraine.
Les catastrophes naturelles sont plus fréquentes que par le passé, ce qui peut plonger les ménages en situation de détresse financière. Nous étudions l’interrelation entre les vulnérabilités financières des ménages et les phénomènes météorologiques violents.
Nous utilisons un ensemble de modèles d’évaluation des risques pour examiner l’incidence possible d’une correction hypothétique des prix des logements concentrée dans les régions de Toronto et de Vancouver. Nous supposons aussi que les tensions financières amplifient considérablement les effets macroéconomiques du recul des prix.
Les vulnérabilités du système financier accentuent les risques à la baisse pour les perspectives de croissance du PIB. Le resserrement des politiques macroprudentielles réduit considérablement les risques pour la stabilité financière liés à ces vulnérabilités. Les autorités monétaires doivent opérer un arbitrage entre les risques pour la stabilité financière et les risques macroéconomiques.
Lorsque les vulnérabilités du système financier sont élevées, elles peuvent faire peser des risques asymétriques sur les perspectives économiques. Pour illustrer cet énoncé, j’examine les perspectives économiques présentées dans la livraison d’octobre 2017 du Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada dans le contexte de deux grandes vulnérabilités du système financier, à savoir le niveau élevé d’endettement des ménages et les déséquilibres sur le marché du logement.
Au cours des dernières années, la Banque des Règlements Internationaux a constaté que l’écart du ratio crédit/PIB du Canada s’est accentué et dépasse les seuils signalant des tensions à venir dans le système bancaire.
Cette note présente un indicateur composite des vulnérabilités du système financier canadien, le baromètre des vulnérabilités. Il vise à compléter l’évaluation des vulnérabilités de la Banque du Canada en ajoutant un aspect quantitatif et synthétique à l’analyse présentée dans la Revue du système financier, laquelle est plus granulaire et davantage portée sur l’évolution des distributions.
Nous nous appuyons sur l’expérience du Canada pour examiner comment les politiques monétaire et macroprudentielle interagissent et peuvent se compléter pour atteindre leurs objectifs respectifs en matière de stabilité des prix et de stabilité financière.
De graves perturbations sur les marchés financiers, comme celles observées durant la crise financière mondiale de 2008 ou la pandémie de COVID-19, peuvent nuire à la stabilité de l’ensemble du système financier et aggraver les ralentissements macroéconomiques.
Nous étudions l’incidence macroéconomique des entreprises dont les activités ont été mises en veilleuse – c’est-à-dire des entreprises qui ont été fermées temporairement – sur les prix d’équilibre sectoriels après un choc de demande négatif. Nos résultats indiquent que les mesures budgétaires ayant permis des fermetures temporaires pendant la pandémie pourraient avoir allégé les pressions inflationnistes.
Nous analysons les chocs attribuables à des catastrophes naturelles sur une période de 40 ans en utilisant un cadre de projection locale pour évaluer leurs répercussions sur les marchés du travail provinciaux au Canada. Nous constatons que les catastrophes ont pour effet de réduire le nombre d’heures travaillées dans la semaine qui les suit et de réduire la croissance des salaires à moyen terme. Notre étude indique que les catastrophes naturelles touchent les travailleurs vulnérables par l’entremise du canal du revenu.
La pandémie de COVID-19 a fait ressortir le besoin pour les décideurs de suivre au plus près les perturbations dans les secteurs de la vente au détail et de la restauration. Nous présentons une nouvelle méthode pour mesurer les taux d’ouverture et fermeture d’entreprises en utilisant des données en temps réel de Google Places, la base de données sur laquelle repose Google Maps.
Les politiques mises en œuvre par les banques centrales et les gouvernements peuvent-elles influer sur les risques qui entourent les perspectives de croissance du produit intérieur brut (PIB)? Nous constatons que les mesures de relance budgétaire augmentent davantage les chances d’avoir une forte croissance du PIB – surtout lorsque la politique monétaire est contrainte – qu’elles ne font baisser les risques d’avoir une faible croissance du PIB. La relance budgétaire devrait donc accélérer la reprise après la pandémie de COVID-19.
La plupart des modèles de prévisions macroéconomiques ne tiennent pas compte du risque de crise, soit le risque d’une baisse marquée et soudaine du produit intérieur brut (PIB). Pourtant, les décideurs se préoccupent de ce type de risque extrême étant donné les coûts socioéconomiques substantiels qui en découleraient.
Cette étude vise à prévoir les phases des cycles financiers grâce à une mesure de l’intensité des tensions financières intégrée dans un modèle de Markov avec changement de régime. Le ratio du service de la dette et les variables liées au marché de l’immobilier annoncent une transition vers un régime caractérisé par de fortes tensions financières.
L’efficience de la production et la stabilité financière ne vont pas nécessairement de pair. Dans un contexte d’hétérogénéité entre les banques quant à leur capacité à sélectionner les entrepreneurs, il s’opère une segmentation du marché du crédit et un phénomène d’autoconcurrence apparaît. Lorsque l’hétérogénéité s’accroît, les marges intensive et extensive ont des effets opposés.
L’article qui suit présente une nouvelle méthode permettant de dater les événements porteurs de tensions financières systémiques de façon transparente, objective et reproductible. Le cycle financier est représenté par un indice mensuel de tensions financières propre à chaque pays.
Nous présentons un nouveau modèle de défaillance des entreprises, un des fondements de l’infrastructure de la Banque du Canada permettant de soumettre les banques à des tests de résistance. Le modèle est utilisé pour prévoir les pertes sur prêts aux entreprises que le secteur bancaire canadien est susceptible de subir en période de tension.
Nous utilisons des modèles pour mieux comprendre et évaluer l’incidence éventuelle des risques sur le système financier. Dans notre scénario hypothétique, une correction des prix des logements et des tensions financières élevées pèsent sur l’économie. Un plus grand nombre de ménages et d’entreprises ont de la difficulté à rembourser leurs prêts. Néanmoins, les grandes banques demeurent résilientes.
« Timely Business Dynamics Using Google Places » (2023). AEA Papers and Proceedings, 113, pages 135-139. Avec la collaboration de Daniel E. Rigobon, Artur Kotlicki et Philip Schnattinger.