Tous les cinq ans, la Banque du Canada et le gouvernement fédéral passent en revue et renouvellent l’entente qui les lie relativement au cadre de conduite de la politique monétaire du pays. Notre examen est en cours, et le cadre sera renouvelé en 2026 pour une période de cinq ans.
Poursuivre sur des bases solides
Durant les 25 années qui ont précédé la pandémie de COVID-19, le régime flexible de ciblage a permis de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. La pandémie a mis à l’épreuve le cadre de politique monétaire comme jamais auparavant. L’économie canadienne a été confrontée à des chocs d’offre et de demande majeurs, à une profonde récession et à un rebond rapide. Lors de la réouverture de l’économie, l’inflation a monté en flèche, atteignant 8 %. Guidée par le cadre, la Banque a relevé le taux directeur énergiquement pour ramener l’inflation à la cible de 2 %.
Le cadre a été mis à l’épreuve – et il a démontré sa résilience. La réussite du cadre ne se mesure pas seulement par le fait que l’inflation est près de 2 %, mais aussi par les résultats qu’il donne lorsque des chocs surviennent.
Le renouvellement périodique du cadre de politique monétaire est une occasion d’examiner son efficacité, et de réfléchir à ce qui fonctionne bien et à ce qui pourrait être amélioré.
La politique monétaire dans un monde plus sujet à la volatilité
Selon l’entente actuelle, la pierre angulaire de notre cadre est une cible d’inflation de 2 % à l’intérieur d’une fourchette allant de 1 à 3 %. Lors des renouvellements précédents, depuis 1995, nous avons déterminé que le cadre était la meilleure approche pour maintenir la stabilité des prix.
À l’avenir, l’économie canadienne devra composer avec un monde de plus en plus sujet à la volatilité et aux chocs :
- Les forces structurelles actuelles – comme la démondialisation, la numérisation, la décarbonation et les changements démographiques – rendent notre économie plus vulnérable à la volatilité, tant au pays qu’à l’étranger.
- Les chocs d’offre – causés notamment par les conflits commerciaux, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les phénomènes météorologiques extrêmes – sont de plus en plus fréquents.
- Le Canada est aussi confronté à des problèmes d’offre structurels sur le marché du logement. Depuis des années, l’offre ne suit pas la demande et l’abordabilité des logements s’est détériorée.
Toutes ces tendances ont des répercussions sur la politique monétaire. Elles peuvent exercer une pression à la hausse plus forte sur l’inflation. Et un monde plus sujet aux chocs implique probablement une plus grande volatilité de l’inflation.
Durant le présent processus d’examen, nous nous concentrerons sur la meilleure façon d’utiliser notre cadre pour faire face à ces tendances. Nous examinerons plusieurs questions :
- Compte tenu de l’incidence des forces structurelles qui agissent sur notre économie et de la probabilité d’autres chocs d’offre à l’avenir, avons-nous besoin d’une stratégie de politique monétaire plus étoffée pour maintenir l’inflation à la cible?
- Dans un monde plus sujet à la volatilité, comment devrions-nous mesurer l’inflation sous-jacente? Il n’existe pas une mesure unique de l’inflation fondamentale qui est appropriée en toutes circonstances. Quelles sont les mesures les plus robustes en contexte de changements structurels? La hausse constamment élevée des frais de logement fausse-t-elle les mesures de l’inflation sous-jacente?
- L’abordabilité des logements est une préoccupation majeure pour la population canadienne et la hausse des coûts de logement fait monter l’inflation. Mais la politique monétaire ne permet pas d’augmenter l’offre directement. Quels sont les effets de la politique monétaire sur l’offre et la demande de logements, et comment le déséquilibre entre l’offre et la demande alimente-t-il la hausse des frais de logement?
Notre approche
Le processus de renouvellement nous donne l’occasion de réfléchir à ce qui fonctionne bien et à ce que nous pouvons envisager d’améliorer.
- Notre personnel de recherche explorera plusieurs questions économiques pour appuyer le renouvellement de l’entente relative au cadre de politique monétaire qui lie la Banque et le gouvernement du Canada.
- Le renouvellement nous donne l’occasion de consulter la population canadienne. Nous pourrons ainsi écouter les questions et les points de vue de nos parties prenantes et des gens de partout au pays.
- Au cours des deux prochaines années, nous ferons régulièrement le point afin de garder les Canadiennes et les Canadiens au courant de notre analyse.
Vers la fin de 2026, nous publierons un document d’information résumant nos recherches et ce que nous aurons entendu lors des consultations, ainsi que l’entente renouvelée sur le cadre de politique monétaire.
Discours
Droits de douane, changements structurels et politique monétaire
Le gouverneur Tiff Macklem discute des conséquences potentielles d’un conflit commercial avec les États-Unis. Il donne également le coup d’envoi de l’examen du cadre de politique monétaire de la Banque.