Dans le cadre du renouvellement de l'accord de 2016, la Banque a concentré son examen et sa recherche dans trois domaines: le niveau de la cible d'inflation, les considérations de stabilité financière dans la formulation de la politique monétaire et la mesure de l'inflation de base. Pour en savoir plus sur ces trois priorités de recherche.
Priorités en matière de recherche
En prévision du renouvellement de l’entente en 2016, la Banque a axé ses examens et recherches sur les trois domaines suivants :
- Niveau de la cible d’inflation
- Considérations liées à la stabilité financière dans la formulation de la politique monétaire
- Mesure de l’inflation fondamentale
Ces trois sujets ont été abordés par la sous-gouverneure Agathe Côté lors d’un discours prononcé en 2014 : Le ciblage de l’inflation en période d’après-crise. Le document Renouvellement de la cible de maîtrise de l’inflation : Document d’information – octobre 2016 résume l’analyse que fait la Banque de ces questions et les conclusions qui en découlent.
1. Niveau de la cible d’inflation
Le Canada vise un taux d’inflation de 2 %, soit le point médian d’une fourchette de maîtrise de l’inflation allant de 1 à 3 %. Depuis 2011, les taux d’intérêt près de la valeur plancher affichés dans les économies avancées ont entraîné une remise en question accrue de la cible de 2 %. La Banque a mené une analyse rigoureuse des coûts et avantages d’une modification de la cible.
Principaux documents de référence
Préparation prudente : l’évolution des politiques monétaires non traditionnelles
Forward Guidance at the Effective Lower Bound: International Experience
Quantitative Easing as a Policy Tool Under the Effective Lower Bound
The International Experience with Negative Policy Rates
The Optimal Level of the Inflation Target: A Selective Review of the Literature and Outstanding Issues
Les indications prospectives ne devraient‑elles pas être dépendantes du passé?
La politique monétaire et la reprise décevante
The Neutral Rate of Interest in Canada
Les politiques monétaires non traditionnelles : évolution des pratiques, effets et coûts potentiels
Is There a Quality Bias in the Canadian CPI? Evidence from Micro Data
Inflation and Growth: A New Keynesian Perspective
Les biais de mesure inhérents à l’indice des prix à la consommation canadien : une mise à jour
Unconventional Monetary Policy and the Great Recession: Estimating the Macroeconomic Effects of a Spread Compression at the Zero Lower Bound
L’expérience internationale du recours à une mesure de politique monétaire non traditionnelle : l’achat d’actifs par les banques centrales
Aggregate and Welfare Effects of Redistribution of Wealth Under Inflation and Price-Level Targeting
Inflation, Nominal Portfolios, and Wealth Redistribution in Canada
Trend Inflation, Wage and Price Rigidities, and Welfare
2. Considérations liées à la stabilité financière dans la formulation de la politique monétaire
En 2011, la Banque a conclu que la politique monétaire devrait être la dernière ligne de défense contre les déséquilibres financiers. Plus récemment, elle a commencé à prendre en compte les risques planant sur la stabilité financière dans un cadre de conduite de la politique monétaire axé sur la gestion des risques. Afin de mieux saisir les circonstances dans lesquelles il conviendrait de recourir à la politique monétaire dans l’intérêt de la stabilité financière, la Banque a poursuivi ses recherches sur la meilleure manière d’intégrer les considérations liées à la stabilité des prix et à la stabilité financière, l’efficacité des instruments de politique macroprudentielle et la combinaison optimale des outils d’intervention.
Principaux documents de référence
Housing Market Dynamics and Macroprudential Policy
On the Nexus of Monetary Policy and Financial Stability: Is the Financial System More Resilient?
On the Nexus of Monetary Policy and Financial Stability: Effectiveness of Macroprudential Tools in Building Resilience and Mitigating Financial Imbalances
Politique monétaire et stabilité financière : à la recherche des bons outils
On the Nexus of Monetary Policy and Financial Stability: Recent Developments and Research
L’héritage de la crise financière : ce que nous savons et ce que nous ne savons pas
La mise en oeuvre de Bâle III : vers un secteur bancaire plus sûr
La politique monétaire comme outil de gestion des risques
La politique monétaire et le canal de la prise de risque : éclairage apporté par le comportement de prêteur des banques
La crise financière de 2007-2009 et le maintien ultérieur des taux d’intérêt réels à des niveaux historiquement bas ont ressuscité le débat autour de la propension des agents économiques à accepter des risques plus importants lorsque les taux d’intérêt restent longtemps bas. Cet appétit accru pour le risque, qui pousse les agents à rechercher des placements et des stratégies d’investissement plus lucratifs, constitue ce qu’on appelle le canal de la prise de risque liée à la politique monétaire. De récents travaux semblent indiquer que les politiques de prêt suivies par les banques dans un contexte de faibles taux d’intérêt ne sont pas incompatibles avec l’existence d’un tel canal en Europe, en Amérique du Sud, aux États-Unis et au Canada. Plus précisément, ces travaux donnent à voir que les conditions des prêts accordés aux emprunteurs à risque sont moins contraignantes lorsque les taux d’intérêt sont bas. Le canal de la prise de risque amplifie peut-être la transmission des effets de la politique monétaire par les canaux traditionnels, aboutissant à une offre excessive de crédit.
La place de la politique monétaire dans la lutte contre les déséquilibres financiers
3. Mesure de l’inflation fondamentale
Même si la Banque du Canada vise un taux d’inflation bas, stable et prévisible, elle devra toujours composer avec les fortes variations de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), lesquelles sont provoquées par des changements des prix volatils d’un nombre restreint de biens et services. Pour formuler la politique monétaire, la Banque cherche à faire abstraction des fluctuations transitoires de l’IPC; elle se sert ainsi de mesures de l’inflation fondamentale comme d’un guide afin de faciliter l’atteinte de la cible fixée pour l’inflation mesurée par l’IPC.
De 2001 à 2016, la Banque a privilégié l’IPCX comme mesure de l’inflation fondamentale. Les propriétés d’autres mesures de l’inflation fondamentale ont été réexaminées pour déterminer si la Banque devrait continuer de recourir à une mesure prééminente de l’inflation fondamentale dans la conduite de la politique monétaire et, le cas échéant, si l’IPCX devrait continuer de jouer ce rôle. La Banque a décidé qu’à partir de janvier 2017, elle cesserait d’utiliser l’IPCX comme mesure privilégiée de l’inflation fondamentale et le remplacerait par trois nouvelles mesures : l’IPC-tronq, l’IPC-méd et l’IPC-comm.