Testing for Financial Contagion with Applications to the Canadian Banking System
L'auteur propose un nouveau test de détection de la contagion financière, fondé sur une mesure non paramétrique de la corrélation intermarchés. Comme les données exploitées ne sont pas supposées issues d'une loi de probabilité donnée, le test offre une souplesse maximale en matière d'estimation. En outre, les simulations réalisées montrent que son niveau de signification et son pouvoir de détection sont satisfaisants et que le test de Forbes et Rigobon (2002) pêche par prudence puisqu'il a tendance à ne pas déceler de contagion là où il en existe. L'auteur a recours à son nouveau test pour analyser l'effet de propagation de crises financières récentes au système bancaire canadien. Les résultats empiriques font ressortir trois grands constats. Le premier concerne la crise des prêts hypothécaires à risque amorcée en 2007, dont les retombées sur le système bancaire canadien se révèlent plus persistantes et plus fortes que celles d'autres crises récentes comme le krach du marché boursier américain en 1987, la crise du peso mexicain en 1994 ou la crise asiatique de 1997. Deuxième constat : la crise qui a secoué l'Asie orientale en octobre 1997 a contaminé d'autres pays asiatiques et rapidement atteint l'Amérique latine et les pays du G7. Cette contagion, dont l'incidence fut moins aiguë au Canada que dans les économies émergentes, a pesé moins longtemps et moins lourd sur les banques canadiennes que ne le fait la crise actuelle du crédit hypothécaire. Troisièmement, rien n'indique que la crise du peso mexicain de 1994 se soit transmise au système bancaire canadien. La contagion a gagné l'Argentine, le Brésil et le Chili, mais elle ne s'est pas répandue hors d'Amérique latine.