La liquidité mondiale a une incidence considérable sur la stabilité financière et la croissance économique, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney
Les fluctuations importantes et brusques de la liquidité mondiale ont une incidence considérable sur la stabilité financière et la croissance économique du globe, a déclaré aujourd’hui le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce Canada–Royaume-Uni. « À moyen terme, la poursuite de tels cycles extrêmes de liquidité, si on ne s’emploie pas mieux à les atténuer, pourrait finir par menacer les marchés de capitaux ouverts et le système de libre-échange », a mis en garde M. Carney.
Le gouverneur Carney a précisé que les conditions de liquidité mondiale découlent d’interactions complexes entre plusieurs facteurs, dont les politiques macroéconomiques (comme l’orientation de la politique monétaire et le régime de change), la réglementation microprudentielle (par exemple, les règles sur les fonds propres et la liquidité), l’innovation sur les marchés financiers et l’appétit pour le risque.
Au cours des cinq dernières années, la liquidité mondiale a fluctué énormément, passant d’un « accroissement rapide » à une « diminution marquée » à un nouvel afflux de liquidités favorisé par les mesures massives de relance monétaire et budgétaire mises en œuvre, a mentionné M. Carney. « À présent, le cycle s’inverse de nouveau. La réduction en cours du levier d’endettement au sein du système bancaire européen fait reculer la liquidité mondiale. »
La volatilité de la liquidité mondiale, son intense procyclicité et l’incidence qu’elle exerce sur les économies nationales et mondiale font toutes ressortir « l’importance de politiques structurelles et cycliques pouvant atténuer ces cycles et canaliser les flux de capitaux vers leurs usages les plus productifs ».
Selon M. Carney, le Fonds monétaire international joue un rôle important dans les programmes s’adressant aux pays périphériques, qui pourraient être élargis au moyen de l’octroi de nouveaux prêts conventionnels et conditionnels si nécessaire. Les banques centrales sont encore les mieux placées pour affronter les poussées et pénuries futures de liquidités mondiales. Il insiste toutefois sur le fait que « l’amélioration de la surveillance et de la réglementation offre l’avantage de réduire la procyclicité de la liquidité mondiale et de rendre le système plus résilient ».
Une fois que le programme de réforme financière du G20 sera entièrement mis en œuvre, il atténuera les cycles mondiaux de la liquidité privée, a affirmé le gouverneur. « Les mesures destinées à accroître la résilience des institutions financières, telles que les nouvelles règles de Bâle III en matière de fonds propres et de liquidité, réduiront la probabilité et la fréquence des chocs de liquidité soudains. Celles qui diminuent la procyclicité du système financier contribueront à stabiliser les flux de liquidité mondiaux. »