Résultats de l’enquête du 4e trimestre | Vol. 5.4 | 20 janvier 2025
La présente enquête a été menée auprès d’un panel en ligne du 31 octobre au 20 novembre 2024. Des entrevues de suivi ont été réalisées par téléphone du 25 novembre au 3 décembre 2024.
Vue d’ensemble
- Selon les résultats de l’enquête du quatrième trimestre de 2024, les consommateurs avaient l’impression que leur santé financière s’était améliorée depuis le trimestre précédent. Ces perceptions plus positives tenaient en grande partie aux récentes réductions de taux d’intérêt et au fait que les répondants anticipaient de nouvelles baisses. Cela a contribué au regain de confiance observé.
- Moins de consommateurs ont déclaré réduire ou prévoir réduire leurs dépenses. Pour la première fois depuis 2021, ils ont dit que leurs attentes quant à leurs dépenses étaient plus élevées que leurs attentes d’inflation. Selon eux, les prix élevés de nombreux biens et services, l’incertitude économique et les coûts élevés du logement continuent néanmoins de peser sur les décisions en matière de dépenses.
- La confiance des consommateurs à l’égard du marché du travail s’est affaiblie au quatrième trimestre et s’inscrit maintenant un peu en dessous de la moyenne de l’enquête. Les résultats montrent que les jeunes consommateurs et ceux possédant au plus un diplôme d’études secondaires percevaient une faiblesse plus marquée du marché du travail que les autres répondants. Les attentes de croissance des salaires restent inchangées par rapport au trimestre précédent, mais demeurent supérieures à leurs niveaux prépandémiques.
- Les attentes d’inflation des consommateurs sont essentiellement de retour à leurs niveaux habituels. Mais les perceptions à l’égard de l’inflation demeurent élevées et les consommateurs restent très divisés à propos de la trajectoire de l’inflation au cours de la prochaine année.
La confiance des consommateurs s’est améliorée, mais reste modérée
L’enquête révélait que les consommateurs ont l’impression d’être en meilleure posture financière (graphique 1, ligne noire). Par rapport au trimestre précédent, moins de répondants pensaient que leur situation financière avait empiré au cours des 12 derniers mois. En outre, davantage de consommateurs ont dit qu’il était plus facile qu’avant d’obtenir du crédit, et ils étaient plus nombreux à penser que cela allait continuer de s’améliorer. Ces évolutions favorables, généralisées tant chez les locataires que chez les propriétaires, tiennent en partie aux récentes réductions de taux d’intérêt et au fait que les répondants anticipent de nouvelles baisses. En revanche, malgré cette amélioration générale des perceptions de santé financière, les répondants pensaient qu’ils étaient plus à risque de manquer un remboursement de dette. C’est surtout le cas pour les locataires qui, selon les résultats de l’enquête, rencontrent généralement plus de problèmes d’abordabilité des logements que les propriétaires. Ce résultat reflète l’évaluation faite au printemps dernier par la Banque du Canada dans le Rapport sur la stabilité financière – 2024, selon laquelle les signes d’intensification des tensions financières semblaient plus concentrés chez les locataires.
Graphique 1 : L’amélioration de la confiance des consommateurs tient en partie aux niveaux de tensions financières plus faibles
Dans l’ensemble, les détenteurs d’un prêt hypothécaire (environ un tiers des répondants) continuaient de montrer des signes d’optimisme concernant le renouvellement de leur prêt. Les propriétaires s’attendant à des taux d’intérêt plus bas, ils étaient moins nombreux qu’au trimestre précédent à dire qu’ils anticipent une augmentation de leurs paiements au moment du renouvellement. De plus, ceux qui prévoient des versements plus élevés demeurent plus confiants dans leur capacité à faire face à cette hausse. Lors d’une entrevue de suivi, une personne a déclaré : « Ma situation financière ne devrait pas changer dans la prochaine année, mais j’espère qu’elle va s’améliorer dans deux ans, parce que mes versements hypothécaires devraient normalement avoir baissé à ce moment-là. »
Les consommateurs étant moins pessimistes qu’au trimestre précédent quant à leur situation financière et ils faisaient état de projets de dépenses plus importants. La proportion de ceux qui disaient réduire ou prévoir réduire globalement leurs dépenses compte tenu de leurs attentes relatives à l’inflation et aux taux d’intérêt avait encore diminué au quatrième trimestre (graphique 2). Dans une entrevue de suivi, un répondant a dit : « Les taux baissent, ce qui est une bonne chose, et j’espère qu’ils vont continuer à baisser parce que ça va vraiment nous aider. »
Graphique 2 : Les consommateurs s’estimant en meilleure posture financière, ils sont moins nombreux à vouloir continuer de réduire leurs dépenses
En outre, pour la première fois depuis 2021, les attentes des consommateurs quant à la croissance de leurs dépenses sont plus élevées que leurs attentes d’inflation (graphique 3).
Graphique 3 : Les consommateurs s’attendent à ce que leurs dépenses progressent plus vite que les prix
Tout comme au trimestre précédent, les consommateurs ont indiqué avoir la ferme intention d’augmenter leurs dépenses liées aux achats essentiels et aux frais de logement au cours des 12 mois suivants (graphique 4). Les intentions d’accroître les dépenses non essentielles – comme les biens durables (p. ex., meubles, appareils électroménagers et véhicules automobiles), les repas au restaurant et les vacances – restaient faibles, mais elles avaient tout de même augmenté depuis le trimestre précédent. Ces catégories sont généralement sensibles aux variations de taux d’intérêt.
Graphique 4 : Les consommateurs prévoient augmenter leurs dépenses
Anticipant d’autres baisses des taux d’intérêt, les consommateurs étaient plus nombreux qu’à l’enquête précédente à envisager l’achat d’une maison ou d’un condo (graphique 5). Ces résultats montrent que ces intentions d’achat étaient soutenues par le fait que les répondants constataient un assouplissement des conditions de crédit et s’attendaient à ce que cela se poursuive. Toutefois, le moment exact de ces achats demeure incertain pour bon nombre d’entre eux – ceux qui planifient d’acheter une habitation au cours des 12 mois suivants estimaient à environ 50 % la probabilité de réaliser ces plans.
Graphique 5 : Les intentions d’achats de logements ont augmenté
Malgré ces améliorations dans les projets de dépenses, les consommateurs ont indiqué que différents facteurs continuent de peser sur leurs décisions d’achat – plus particulièrement, les prix élevés de nombreux biens et services, l’incertitude économique et les coûts élevés du logement (graphique 6). De plus, près de la moitié des répondants disaient encore qu’ils s’attendent à une récession au cours de la prochaine année, et la plupart d’entre eux (58 % ce trimestre et 60 % au dernier) demeurent incertains de la trajectoire de l’économie. Mais les résultats de l’enquête montrent que les sources de cette incertitude ont changé; elles sont passées des taux d’intérêt et des politiques gouvernementales aux tensions mondiales, y compris celles qu’entraîne la nouvelle administration américaine. Durant les entrevues de suivi, les consommateurs ont continué de mentionner les manières dont ils s’ajustent à ces facteurs pour prendre leurs décisions, notamment en changeant leurs comportements en matière d’achat.
Graphique 6 : Les prix élevés, l’incertitude et les coûts du logement continuent de peser sur les dépenses de consommation
La confiance des consommateurs à l’égard du marché du travail s’est encore affaiblie
Même s’ils sont plus positifs à l’égard de leur santé financière et de leurs intentions d’achats, les répondants estimaient que le marché du travail s’était encore affaibli. En particulier, la probabilité de perte d’emploi dont ont fait état les répondants a augmenté par rapport au trimestre précédent (graphique 7). Dans les entrevues de suivi, certains consommateurs semblaient inquiets pour leur emploi. Une personne a déclaré : « La sécurité d’emploi est très faible parce qu’il y a tellement de gens qui peuvent faire le même travail. ». De plus, les personnes à la recherche d’un emploi y avaient consacré plus de temps au quatrième trimestre qu’au trimestre précédent.
Les perceptions des consommateurs quant aux conditions du marché du travail variaient d’un groupe démographique à l’autre dans cette enquête. Les jeunes et les personnes possédant au plus un diplôme d’études secondaires y percevaient plus de faiblesse que les autres consommateurs.
En même temps, les résultats de l’enquête montrent que la probabilité de quitter volontairement un emploi a augmenté comparativement au trimestre précédent. Les travailleurs à faible revenu et ceux du secteur privé, en particulier, ont signalé des intentions plus fortes que les autres de changer d’emploi pour un meilleur salaire.
En général, la confiance des consommateurs à l’égard des conditions du marché du travail est tombée juste en dessous de la moyenne de l’enquête.
Graphique 7 : Les consommateurs trouvent que le marché du travail est plus faible qu’au dernier trimestre
Selon les résultats de l’enquête, les attentes de l’ensemble des travailleurs à l’égard de la croissance des salaires n’avaient pas changé par rapport au trimestre précédent et restaient proches du sommet recensé dans l’enquête (graphique 8, ligne noire). Les répondants disaient que les ajustements au coût de la vie demeurent le facteur qui contribue le plus à leurs attentes de croissance des salaires. C’est surtout vrai chez les travailleurs du secteur public, plus dépendants des conventions collectives que les autres travailleurs. Les attentes de croissance des salaires des travailleurs du secteur public avaient baissé pour le deuxième trimestre consécutif parce que ces travailleurs pensaient que le rythme d’ajustement au coût de la vie avait ralenti.
Graphique 8 : Les attentes des consommateurs quant à la croissance des salaires n’ont pas beaucoup changé depuis le dernier trimestre
Les attentes d’inflation des consommateurs sont essentiellement de retour aux niveaux prépandémiques
Les attentes d’inflation des consommateurs ont continué de diminuer. Celles des 12 prochains mois ont baissé de façon importante depuis la dernière enquête et elles sont maintenant près de leurs niveaux habituels (graphique 9, ligne bleue). Les attentes d’inflation à l’horizon de deux et de cinq ans sont également de retour à leurs niveaux prépandémiques et elles concordent avec la cible d’inflation de la Banque (graphique 9, lignes jaune et verte).
Dans les entrevues de suivi, certains répondants ont affirmé que l’inflation revient à la normale. Une personne a déclaré : « C’est encourageant que ce soit finalement sous contrôle, qu’on soit revenu à un taux d’inflation raisonnable. » Une autre a dit : « L’inflation n’est pas aussi forte que durant la pandémie; je pense qu’elle se stabilise. »
Graphique 9 : Les attentes d’inflation sont essentiellement de retour aux niveaux d’avant la pandémie de COVID-19
Les attentes des consommateurs à l’égard des augmentations des prix des aliments et de l’essence sont demeurées près de la moyenne de l’enquête au quatrième trimestre, tandis que les attentes d’augmentation des loyers ont encore baissé. Toutefois, les consommateurs continuaient de penser que les loyers allaient progresser à un rythme un peu plus rapide qu’avant la pandémie (graphique 10).
Graphique 10 : Les attentes relatives à la croissance des prix de certains biens et services clés se rapprochent des moyennes de l’enquête
La situation n’est pas entièrement de retour à la normale. Les perceptions des consommateurs à l’égard de l’inflation actuelle restent plus élevées qu’avant la pandémie (graphique 9, ligne noire). En outre, leurs impressions quant à la trajectoire de l’inflation au cours des 12 prochains mois demeurent plus diversifiées qu’en temps normal, davantage de personnes s’attendant à une déflation ou à des niveaux très élevés d’inflation.
L’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada recueille l’opinion des ménages au sujet de l’inflation, du marché du travail et de leur situation financière. Des précisions sur le questionnaire et les réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada. Les résultats de l’enquête constituent un condensé des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.