Dans son discours de fin d’année, le gouverneur Tiff Macklem parle des leçons que la Banque du Canada a tirées de la pandémie et explique comment elle se prépare pour un avenir plus incertain que d’ordinaire.

Le gouverneur Macklem, à la Chambre de commerce du Grand Vancouver. Lisez le discours complet.

Apprendre du passé

Faire le bilan de la pandémie peut nous aider à préparer l’avenir. Durant cette période, nous avons fait face à des pressions inattendues – qu’il s’agisse des chocs sur les marchés financiers, des perturbations des chaînes d’approvisionnement ou de la poussée inflationniste qui s’en est suivie. Voici quelques exemples de leçons que nous en avons tirées :

  • Notre réaction rapide et ferme a permis d’éviter des conséquences plus graves. Rappelons toutefois qu’il faut un événement majeur pour recourir à des mesures de politique monétaire exceptionnelles, comme l’assouplissement quantitatif. Et il doit en rester ainsi.
  • La politique monétaire a toujours été axée sur la demande. Mais l’offre est tout aussi importante pour comprendre les déséquilibres économiques. Dans les années à venir, il nous faudra de meilleurs éléments d’information et d’analyse sur l’offre.
  • Quand l’inflation est basse et stable, les entreprises hésitent à augmenter leurs prix. Mais quand leurs coûts grimpent et que la demande est très forte, elles sont plus enclines à monter leurs prix pour suivre le rythme des hausses de coûts. Nos modèles et prévisions doivent intégrer cette réalité.

Autre constat : les gens détestent l’inflation lorsqu’elle est forte – nous le savions déjà, mais avions peut-être oublié à quel point. Et malgré le retour de l’inflation à la cible, les prix demeurent beaucoup plus élevés qu’avant la pandémie. Cela a miné la confiance des gens dans le système économique.

Préparer l’avenir en ces temps incertains

La Banque se prépare pour un monde plus incertain où les chocs seront plus présents. La meilleure façon de préserver le bien-être financier et économique de la population canadienne est en maintenant l’inflation à un niveau bas et stable. C’est dans cette optique que nous avons établi trois priorités pour 2025.

D’abord, nous collaborerons avec nos partenaires internationaux dans des dossiers économiques d’intérêt commun. Grâce à nos efforts conjoints, nous avons réussi à faire reculer l’inflation. Mais l’intensification des conflits dans le monde et le protectionnisme pourraient raviver le risque d’inflation. En tant que pays hôte du G7 en 2025, le Canada a l’occasion de définir les priorités pour une réussite partagée.

Ensuite, nous allons améliorer nos capacités d’analyse. C’est pourquoi nous investissons dans de l’information plus complète et de nouveaux modèles économiques. Nous avons aussi élargi nos enquêtes pour y faire participer plus d’entreprises et de consommateurs au Canada. Ces changements nous aideront à mieux réagir au prochain choc économique.

Enfin, nous veillerons à disposer du meilleur cadre de politique monétaire possible pour remplir notre mandat. Tous les cinq ans, nous procédons à un examen de notre cadre. Nous définissons ensuite le cadre avec le gouvernement fédéral pour les cinq prochaines années. En ce moment, nous réfléchissons aux enjeux à aborder en priorité dans l’examen de 2026.

L’avenir semble plus incertain et plus sujet aux chocs qu’on le voudrait. Nous devons être prêts. Et notre préparation a commencé. »

Assurer la stabilité des prix

La politique monétaire a permis de réduire l’inflation et de la ramener à la cible de 2 %. Cela dit, il nous reste du pain sur la planche : maintenant notre objectif est de la stabiliser à ce niveau.

Au cours des prochains mois, certains facteurs agiront sur l’inflation, comme le congé temporaire de taxe sur certains biens et services. Ajoutons à cela des résultats économiques plus faibles que prévu – il faut que la croissance et l’emploi s’accélèrent pour que l’inflation reste centrée sur la cible de 2 %.

En gros, c’est en maintenant une inflation basse et stable que la Banque pourra apporter une plus grande certitude.

Maintenant que l’inflation est revenue à 2 %, nous sommes mieux placés pour faire face à toute éventualité. Nous voulons garder l’inflation près de la cible – c’est ainsi que nous pourrons assurer la stabilité des prix pour la population canadienne. »

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