Déclaration préliminaire à la conférence de presse suivant la décision de politique monétaire

Bonjour. Je suis ravi d’être ici avec la première sous-gouverneure Carolyn Rogers pour parler de notre annonce concernant la politique monétaire.

Aujourd’hui, nous avons abaissé nos taux d’intérêt de 50 points de base. Cette cinquième baisse consécutive depuis juin fait passer le taux directeur à 3¼ %.

La politique monétaire a réussi à ramener l’inflation à la cible de 2 %. Notre objectif est maintenant de la garder près de cette cible.

Laissez-moi vous en dire plus sur les évolutions économiques que nous observons et leur place dans notre décision.

Aux États-Unis, l’économie continue d’afficher un dynamisme généralisé et l’inflation se situe à un niveau stable. Le dollar américain s’est apprécié comparativement à la plupart des autres monnaies, y compris le dollar canadien.

Au Canada, la croissance économique s’est établie à 1 % au troisième trimestre, légèrement sous notre projection. Des données récentes laissent penser qu’elle sera également plus faible que prévu au dernier trimestre de cette année.

Les investissements des entreprises, les stocks et les exportations ont tiré la croissance du produit intérieur brut (PIB) vers le bas au troisième trimestre. En revanche, les dépenses de consommation et l’activité sur le marché du logement ont remonté, ce qui semble indiquer que les taux d’intérêt plus bas commencent à stimuler les dépenses des ménages.

Le marché canadien du travail continue de ralentir. Les entreprises ont continué d’embaucher, mais le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a augmenté plus rapidement que le nombre d’emplois offerts. Le taux de chômage a monté à 6,8 % en novembre. Ce sont les jeunes et les personnes nouvellement arrivées au Canada qui ont le plus de difficultés à trouver du travail.  

Un certain nombre de mesures de politique publique annoncées récemment auront un effet sur les perspectives de croissance et d’inflation dans les mois à venir. La plus importante de ces mesures est la réduction des cibles d’immigration, qui donne à penser que, l’an prochain, la croissance du PIB sera en dessous de la prévision faite par la Banque en octobre. Les effets du ralentissement de la croissance démographique sur les perspectives d’inflation seront vraisemblablement moins prononcés, puisque la plus faible immigration freine tant l’offre que la demande dans l’économie. Nous en aurons plus à dire à ce sujet dans les prévisions que nous publierons en janvier.   

D’autres politiques fédérales et provinciales – notamment le congé temporaire de TPS sur certains produits de consommation, les paiements uniques aux particuliers et les modifications apportées aux règles de financement hypothécaire – auront sans doute une incidence sur la dynamique des dépenses des ménages et de l’inflation dans les mois à venir. Encore une fois, nous aurons plus d’information à ce sujet en janvier. Comme d’habitude, nous ferons abstraction des effets temporaires de ces mesures et nous nous concentrerons sur les tendances sous-jacentes pour guider nos décisions de politique monétaire.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) se situe à environ 2 % depuis l’été, et nous nous attendons à ce qu’elle se maintienne autour de la cible de 2 % en moyenne durant les deux prochaines années. Comme nous l’avions prévu, la forte augmentation des frais de logement a continué de se modérer et les pressions à la baisse sur l’inflation attribuables aux prix des biens se sont relâchées. Nous nous attendons à ce que le congé de TPS fasse temporairement descendre l’inflation autour de 1½ % en janvier, mais cette baisse sera inversée une fois ce congé terminé, à la mi-février. Nous observerons les mesures de l’inflation fondamentale pour nous aider à évaluer la tendance de l’inflation mesurée par l’IPC.

Bien que les pressions à la hausse et à la baisse sur les prix se soient modérées, des risques continuent de peser sur les perspectives d’inflation. De fortes hausses salariales combinées à une faible productivité pourraient faire monter l’inflation. Ou la croissance de l’économie pourrait rester en dessous de son potentiel, ce qui tirerait l’inflation vers le bas.

De plus, les perspectives économiques sont brouillées en raison de la possibilité que de nouveaux droits de douane soient imposés sur les exportations canadiennes vers les États-Unis. Personne ne sait ce qui va se passer dans les mois à venir – si les droits de douane seront imposés, si des exemptions seront consenties ou si des mesures de représailles seront prises. Cette situation constitue une nouvelle source importante d’incertitude.

En résumé, l’inflation est de retour à la cible de 2 % et les taux d’intérêt plus bas commencent à se traduire par des dépenses plus fortes des ménages. Mais l’économie demeure en situation d’offre excédentaire et les perspectives de croissance semblent maintenant plus faibles que dans notre prévision d’octobre.

Étant donné que l’inflation est revenue à la cible, nous avons abaissé notre taux directeur de 50 points de base à chacune de nos deux dernières décisions parce que la politique monétaire n’a plus besoin d’être clairement restrictive. Nous voulons que la croissance reprenne pour absorber les capacités inutilisées dans l’économie et ainsi garder l’inflation près de 2 %.

Le Conseil de direction a abaissé considérablement le taux directeur depuis juin, et les effets de ces baisses se feront sentir dans l’économie. À l’avenir, nous allons évaluer la nécessité de procéder à d’autres baisses une décision à la fois.

En d’autres mots, puisque le taux directeur est maintenant beaucoup plus bas, nous prévoyons une approche plus graduelle de la politique monétaire si l’économie évolue généralement comme prévu. Nos décisions seront guidées par les nouvelles informations que nous recevrons et par notre évaluation de leurs implications pour les perspectives d’inflation.

La Banque s’engage à maintenir la stabilité des prix pour la population canadienne en gardant l’inflation près de la cible de 2 %.

Sur ce, la première sous-gouverneure et moi répondrons avec plaisir à vos questions.

La Banque du Canada abaisse le taux directeur de 50 points de base pour le faire passer à 3¼ %

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle abaisse le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 3¼ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 3½ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3¼ %.

Conférence de presse : Annonce concernant le taux directeur – Décembre 2024

Annonce concernant le taux directeur — Conférence de presse donnée par le gouverneur Tiff Macklem et la première sous-gouverneure Carolyn Rogers (vers 10 h 30, heure de l’Est).