Facteurs à l’origine de la hausse du chômage

Rapport sur la politique monétaire – Octobre 2024 – Point de mire

La hausse du chômage depuis le début de 2023 est largement attribuable à la difficulté accrue de trouver un emploi. Les licenciements ont eu peu d’incidence sur le chômage.

Le taux de chômage a augmenté

Le taux de chômage est passé de 5 % au début de 2023 à 6,5 % en septembre 2024. Cette progression tient principalement au fait qu’une part de plus en plus grande de chômeurs ne parviennent toujours pas à trouver un emploi (graphique 23, barres vertes). Elle s’explique également par l’augmentation de la proportion de nouveaux membres de la population active sans emploi (graphique 23, barres rouges). Par contraste, les mises à pied n’ont pas beaucoup contribué à la hausse du chômage (graphique 23, barres jaunes).


Les facteurs suivants pourraient expliquer pourquoi les entreprises n’ont pas procédé à des licenciements à un rythme plus soutenu au cours du présent cycle :

  • Quand la demande était excédentaire, les entreprises se sont efforcées d’intensifier rapidement leur production. Au vu du ralentissement de l’activité économique, elles ont été à même d’éliminer des postes vacants non pourvus et de diminuer leur rythme d’embauche plutôt que de réduire la taille de leur effectif.
  • Si elles redoutent de ne pas pouvoir trouver de travailleurs lorsque l’économie reprendra de la vigueur, les entreprises pourraient conserver plus de main-d’œuvre qu’elles en ont actuellement besoin1.

La hausse du taux de chômage découle en grande partie des difficultés rencontrées par les groupes des nouveaux arrivants et des jeunes, pour qui il a été plus ardu de trouver du travail que pour d’autres membres de la population active (graphique 7, section Conjoncture). Bien que ces deux groupes représentent seulement environ un quart de la population active, ils comptent pour plus ou moins les trois quarts de la progression du taux de chômage depuis le début de 20232.

Il y a diverses raisons possibles pour expliquer pourquoi ces groupes sont les plus touchés :

  • Le rythme global de l’embauche a ralenti, car les hausses passées des taux d’intérêt ont éliminé la demande excédentaire dans l’économie. Ce ralentissement frappe beaucoup plus les nouveaux venus sur le marché du travail, comme les nouveaux arrivants et les jeunes.
    • Ces deux groupes ont tendance à travailler dans des secteurs où la progression de l’emploi est récemment restée faible, comme l’hébergement et la restauration.
  • Le nombre de nouveaux arrivants a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années, principalement en raison de l’afflux de résidents non permanents.
    • Les nouveaux arrivants représentaient en moyenne environ 11 % de la population active entre juillet et septembre 2024. À titre de comparaison, ils constituaient en moyenne 7 % de la population active au dernier trimestre de 2022 (graphique 24).

La croissance des salaires devrait se modérer

La croissance nominale des salaires au Canada avoisine 4 %, soit un niveau supérieur au rythme d’augmentation de la productivité majoré d’un taux d’inflation de 2 %. Le ralentissement du marché du travail devrait freiner la croissance des salaires au fil du temps. Cette prévision cadre avec les opinions exprimées par les entreprises, qui s’attendent à une modération de la croissance des salaires au cours de la prochaine année (graphique 25).


  1. 1. Ce facteur pourrait également être l’une des raisons de la lenteur de la croissance de la productivité au cours des dernières années.[]
  2. 2. On entend par « nouveaux arrivants » les résidents permanents et les citoyens naturalisés qui sont arrivés dans les cinq dernières années ainsi que les résidents non permanents.[]

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