Rapport sur la politique monétaire – Octobre 2024
La croissance économique au Canada devrait se redresser progressivement. L’inflation globale devrait demeurer aux environs de 2 %, et l’inflation fondamentale devrait ralentir.
Comparer les projections récentes de la Banque du Canada
Projection pour l’économie canadienne
La croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait se raffermir peu à peu au cours de la période de projection, tandis que la croissance de la production potentielle devrait se modérer.
2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|
Consommation | 0,9 (0,9) | 1,2 (1,1) | 0,7 (0,7) | 1,1 (1,4) |
Logement | -0,9 (-0,9) | 0,0 (0,1) | 0,5 (0,5) | 0,5 (0,5) |
Administrations publiques | 0,5 (0,5) | 0,7 (0,6) | 0,6 (0,7) | 0,4 (0,4) |
Investissements fixes des entreprises | -0,1 (-0,1) | -0,1 (-0,1) | 0,4 (0,4) | 0,5 (0,5) |
Total partiel : demande intérieure finale | 0,5 (0,5) | 1,8 (1,7) | 2,2 (2,3) | 2,5 (2,8) |
Exportations | 1,8 (1,8) | 0,4 (0,6) | 1,5 (1,2) | 1,0 (0,7) |
Importations | -0,3 (-0,3) | -0,2 (-0,4) | -1,1 (-1,0) | -1,2 (-0,9) |
Stocks | -0,8 (-0,8) | -0,8 (-0,7) | -0,5 (-0,4) | 0,0 (-0,2) |
PIB | 1,2 (1,2) | 1,2 (1,2) | 2,1 (2,1) | 2,3 (2,4) |
Pour mémoire (taux de variation) : | ||||
Fourchette de la production potentielle | 1,4–3,2 (1,4–3,2) | 2,1–2,8 (2,1–2,8) | 1,1–2,4 (1,1–2,4) | 0,9–2,2 (0,9–2,2) |
Revenu intérieur brut réel | -0,9 (-0,9) | 1,0 (1,1) | 1,5 (0,7) | 2,0 (2,0) |
Inflation mesurée par l’IPC | 3,9 (3,9) | 2,5 (2,6) | 2,2 (2,4) | 2,0 (2,0) |
- * Les chiffres entre parenthèses sont tirés des projections présentées dans le Rapport précédent.
- † Parce que les chiffres sont arrondis, la somme des éléments ne correspond pas toujours au total.
Sources : Statistique Canada et calculs et projections de la Banque du Canada
Projection trimestrielle
L’inflation globale devrait rester près de 2 % et l’inflation fondamentale, ralentir graduellement.
2024 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
T1 | T2 | T3 | T4 | T4 | T4 | T4 | T4 | ||
Inflation mesurée par l’IPC (taux de variation sur un an) | 2,8 (2,8) |
2,7 (2,7) |
2,1 (2,3) |
2,1 |
3,3 (3,3) |
2,1 (2,4) |
2,0 (2,0) |
2,0 (2,0) |
|
Inflation fondamentale (taux de variation sur un an)† | 3,1 (3,1) |
2,8 (2,7) |
2,5 (2,5) |
2,3 |
3,4 (3,4) |
2,3 (2,4) |
2,1 (2,0) |
2,0 (2,0) |
|
PIB réel (taux de variation sur un an) | 0,6 (0,5) |
0,9 (0,7) |
1,4 (1,5) |
1,8 |
1,0 (1,0) |
1,8 (2,0) |
2,3 (2,1) |
2,3 (2,5) |
|
PIB réel (taux de variation sur un trimestre, chiffres annualisés)‡ | 1,8 (1,7) |
2,1 (1,5) |
1,5 (2,8) |
2,0 |
- * Pour des précisions, voir Principaux éléments de la projection. Les chiffres entre parenthèses sont tirés des projections présentées dans le Rapport précédent.
- † L’inflation fondamentale est la moyenne de l’IPC-tronq et de l’IPC-méd.
- ‡ Le troisième et le quatrième trimestre de 2024 sont les seuls trimestres de la période de projection pour lesquels des données sur la croissance du PIB réel étaient disponibles au moment d’effectuer la projection. Les taux de variation sur un an au quatrième trimestre sont présentés pour fournir une perspective à plus long terme. Ils représentent les taux de croissance projetés de l’IPC et du PIB réel au cours d’une année donnée. Par conséquent, ils peuvent être différents des taux de croissance moyens annuels présentés au tableau 1.
Projection pour l’économie mondiale
L’économie mondiale devrait progresser à un rythme d’environ 3 % en 2025 et en 2026 (graphique 22).
Croissance projetée* (en pourcentage) | |||||
---|---|---|---|---|---|
Part du PIB mondial réel† (en pourcentage) | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
États-Unis | 16 | 2,9 (2,5) |
2,8 (2,3) |
2,4 (2,1) |
2,2 (2,2) |
Zone euro | 12 | 0,5 (0,6) |
0,7 (0,7) |
1,2 (1,3) |
1,6 (1,6) |
Japon | 4 | 1,7 (1,8) |
-0,1 (0,0) |
1,3 (1,1) |
1,0 (0,7) |
Chine | 18 | 5,2 (5,2) |
4,6 (4,7) |
4,3 (4,3) |
4,1 (4,0) |
Pays émergents importateurs de pétrole‡ | 34 | 3,9 (3,9) |
3,7 (3,9) |
4,0 (3,8) |
4,0 (3,9) |
Autres pays§ | 16 | 1,4 (1,4) |
2,0 (1,8) |
2,2 (2,5) |
2,2 (2,5) |
Monde | 100 | 3,2 (3,1) |
3,0 (2,9) |
3,1 (3,0) |
3,0 (3,0) |
- * Les chiffres entre parenthèses correspondent aux projections présentées dans le Rapport précédent.
- † La part de chaque pays ou groupe de pays est calculée d’après les estimations du Fonds monétaire international concernant les PIB mesurés en parité des pouvoirs d’achat pour 2022, publiées en octobre 2023 dans les Perspectives de l’économie mondiale. Parce que les chiffres sont arrondis, il se peut que la somme des pourcentages ne soit pas égale à 100.
- ‡ Le groupe des pays émergents importateurs de pétrole n’inclut pas la Chine. Il est composé des grands pays émergents d’Asie, d’Amérique latine, du Moyen-Orient, d’Europe et d’Afrique – comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud –, et de nouveaux pays industrialisés comme la Corée du Sud.
- § Le groupe « Autres pays » comprend des économies qui ne font pas partie des cinq premières régions. Il est composé des pays émergents exportateurs de pétrole (p. ex., Russie, Nigéria et Arabie saoudite) et des autres économies avancées (p. ex., Canada, Royaume-Uni et Australie).
Sources : sources nationales via Haver Analytics et calculs et projections de la Banque du Canada
Révisions des projections
Les révisions suivantes ont été apportées aux projections pour les économies canadienne et mondiale, à la lumière des nouvelles données obtenues depuis le Rapport de juillet.
Perspectives mondiales
Les perspectives de croissance de l’économie mondiale sont largement inchangées, malgré quelques différences compositionnelles à court terme. Les prévisions plus optimistes pour les États-Unis sont en grande partie contrebalancées par les perspectives de croissance plus faibles pour certains pays émergents, en particulier la Chine.
- Les perspectives de croissance de l’économie américaine ont été revues à la hausse pour 2024 et 2025, vu l’amélioration de la résilience de la consommation, de la croissance de la productivité et des conditions financières. Cette révision implique que la demande étrangère d’exportations canadiennes hors produits de base devrait être plus forte qu’escompté.
- Les perspectives à court terme pour la Chine ont été révisées à la baisse. La faiblesse de la demande intérieure chinoise persistera probablement en raison de la chute continue des prix de l’immobilier, ce qui aura un effet défavorable sur la confiance des consommateurs et des entreprises.
Perspectives au Canada
Les perspectives de croissance au Canada n’ont pratiquement pas changé depuis la parution du Rapport de juillet.
- La croissance au deuxième trimestre de 2024 a été environ un demi-point de pourcentage plus élevée que projeté, les dépenses publiques et les investissements des entreprises ayant dépassé les prévisions. Ces progrès ont été en partie contrebalancés par les résultats plus faibles que prévu aux chapitres de la consommation, de l’investissement résidentiel et des exportations.
- La Banque estime désormais que la croissance aux troisième et quatrième trimestres de 2024 sera un peu plus faible que ce qui était postulé.
- Les prévisions de croissance pour 2025 et 2026 sont généralement inchangées. En effet, la croissance devrait être freinée par la baisse des prix des produits de base tout en étant soutenue par la hausse de la demande étrangère, en particulier celle des États-Unis, et par l’assouplissement des conditions financières. Les perspectives d’expansion démographique demeurent identiques à ce qu’elles étaient.
- Les perspectives de croissance de la production potentielle sont aussi pratiquement les mêmes. Par conséquent, l’offre excédentaire au cours de la période de projection devrait évoluer essentiellement comme prévu dans le Rapport de juillet.
En ce qui concerne l’inflation, les perspectives à court terme ont été revues à la baisse, et on s’attend à ce qu’elle demeure près de 2 % durant la période de projection.
- L’inflation s’est révélée inférieure de 0,2 point de pourcentage à la projection de juillet au troisième trimestre de 2024, principalement en raison des prix plus bas de l’énergie. La progression des prix des biens hors aliments et énergie et des services hors logement a aussi été un peu plus faible que prévu.
- En 2025, l’inflation devrait être inférieure de 0,2 point de pourcentage à la projection de juillet, reflétant la révision à la baisse des hypothèses relatives à la trajectoire des prix de l’énergie. Les perspectives pour 2026 restent sensiblement les mêmes.
Principaux éléments de la projection
La projection de la Banque repose sur plusieurs éléments clés et sur des hypothèses concernant leur trajectoire future. La Banque réexamine périodiquement ces hypothèses et ajuste sa projection économique en conséquence.
- La Banque postule que le taux de croissance moyen de la population âgée de 15 ans et plus sera de 3,3 % en 2024 et de 1,7 % en 2025-2026. Les hypothèses concernant la politique d’immigration du Canada formulées dans le Rapport de juillet sont en grande partie conformes aux annonces récentes du gouvernement fédéral.
- Des risques tant à la hausse qu’à la baisse entourent les hypothèses de la Banque sur l’afflux futur net de résidents non permanents.
- La Banque révisera ses hypothèses de croissance démographique lorsque d’autres mesures seront annoncées et que les effets des changements à la politique d’immigration deviendront plus clairs.
- La croissance de la production potentielle au Canada devrait ralentir et passer d’à peu près 2,4 % en 2024 à environ 1,9 % en moyenne sur la période de 2025 et 2026, ce qui est conforme aux prévisions du Rapport de juillet.
- La Banque situe l’écart de production entre -0,75 et -1,75 % au troisième trimestre.
- La projection intègre les données des budgets publiés et des rapports budgétaires récents qui avaient déjà été déposés au moment de la rédaction du Rapport.
- Pour la période de projection, la Banque situe le prix du baril de pétrole à 75 $ US pour le Brent, à 70 $ US pour le West Texas Intermediate et à 55 $ US pour le Western Canadian Select. Ces prix sont 10 $ US en dessous de l’hypothèse formulée dans le Rapport de juillet.
- Par convention, la Banque ne fait pas de prévision sur le taux de change dans le Rapport sur la politique monétaire. Elle prend pour hypothèse que le dollar canadien demeurera à 73 cents américains pendant la période de projection, comme dans le Rapport de juillet.
- La Banque estime que le taux d’intérêt nominal neutre au Canada se situe dans une fourchette de 2¼ à 3¼ %. La projection repose sur l’hypothèse que le taux neutre correspond au point médian de cette fourchette. Le taux neutre réel correspond quant à lui au niveau que le taux directeur devrait atteindre à long terme lorsque la production se maintient durablement à son niveau potentiel et que l’inflation est à la cible (soit après dissipation de tous les chocs cycliques). Il s’agit d’un concept d’équilibre à moyen et à long terme. La Banque réexamine ses estimations du taux neutre chaque année en avril.