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Rapport sur la politique monétaire – Déclaration préliminaire à la conférence de presse

Bonjour. Je suis ravi d’être ici avec la première sous-gouverneure Carolyn Rogers pour parler du Rapport sur la politique monétaire de juillet, ainsi que de l’annonce concernant la politique monétaire.

Aujourd’hui, nous avons abaissé de nouveau le taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 4,5 %.

Cette décision reflète trois grandes considérations.

Premièrement, la politique monétaire est en train d’atténuer les pressions généralisées sur les prix.

Deuxièmement, puisque l’offre est excédentaire dans l’économie et qu’il y a des capacités inutilisées sur le marché du travail, l’économie a plus de marge pour progresser sans créer de pressions inflationnistes.

Troisièmement, à mesure que l’inflation se rapproche de la cible de 2 %, nous devons de plus en plus mettre en balance le risque que l’inflation soit supérieure aux attentes, et le risque que la croissance de l’économie et l’inflation soient inférieures aux attentes.

Nous nous attendons à ce que l’inflation continue de se modérer, même si la baisse sera probablement inégale au cours de la prochaine année. Cette prévision reflète les forces opposées qui s’exercent sur l’inflation. La faiblesse généralisée de l’économie tire l’inflation vers le bas. Mais, en même temps, les pressions sur les frais de logement et les prix d’autres services nuisent à sa baisse. Nous sommes de plus en plus convaincus que les ingrédients nécessaires pour ramener l’inflation à la cible sont réunis. Néanmoins, étant donné les effets contraires de ces forces opposées, la diminution de l’inflation sera probablement graduelle, et il pourrait y avoir des obstacles en cours de route.

Si l’inflation continue de ralentir de manière généralement conforme à notre prévision, il est raisonnable de s’attendre à d’autres réductions du taux directeur. Le moment de ces baisses dépendra de la façon dont nous pensons que ces forces opposées vont évoluer. Autrement dit, nous prendrons nos décisions de politique monétaire une à la fois.

Laissez-moi faire un survol de certaines des dynamiques économiques abordées plus en profondeur dans le Rapport.

Au Canada, l’expansion économique s’est raffermie, mais reste faible par rapport à la croissance démographique. On note aussi de la faiblesse du côté des dépenses des ménages. La demande refoulée pour des choses comme les voitures neuves et les voyages se dissipe. Et de nombreuses familles mettent de côté une plus grande partie de leur revenu pour payer leurs dettes, ce qui leur laisse moins d’argent pour les dépenses discrétionnaires.

Sur le marché du travail, l’emploi a continué de progresser plus lentement que la population active. Il faut maintenant plus de temps pour trouver du travail et le taux de chômage a monté à 6,4 %. Le taux de postes vacants a considérablement descendu et les pénuries de main-d’œuvre sont maintenant sous la normale, selon les entreprises. Globalement, les indicateurs donnent à penser qu’il y a des capacités inutilisées sur le marché du travail. La croissance des salaires montre aussi des signes de modération, mais demeure élevée.

La croissance économique devrait augmenter durant la deuxième moitié de 2024 et tout au long de 2025. Cela reflète un renforcement des exportations ainsi qu’une reprise des dépenses des ménages, sous l’effet de la baisse des coûts d’emprunt. Les investissements des entreprises devraient aussi se raffermir du fait du redressement de la demande, et une croissance robuste des investissements résidentiels est prévue. Dans l’ensemble, ce renforcement de l’économie permettra à l’offre excédentaire de se résorber l’an prochain et en 2026.

Après avoir augmenté en mai, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est modérée pour s’établir à 2,7 % en juin, et les pressions inflationnistes généralisées ont continué de s’atténuer. Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque sont sous la barre des 3 % depuis plusieurs mois déjà et l’étendue des hausses de prix parmi les composantes de l’IPC est proche de sa moyenne historique. Les pratiques d’établissement des prix des entreprises se sont en grande partie normalisées et les attentes d’inflation à court terme ont baissé, même si elles restent au-dessus de la normale. Toutefois, la hausse des frais de logement demeure forte. Des pressions inflationnistes sont également apparentes pour les services plus étroitement influencés par les salaires, comme la restauration et les soins personnels.

Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque devraient diminuer pour avoisiner 2½ % durant la deuxième moitié de 2024 et continuer de baisser en 2025. La Banque prévoit que l’inflation mesurée par l’IPC descendra en dessous de l’inflation fondamentale cet automne et s’établira durablement autour de la cible de 2 % l’an prochain, mais on ne peut vraisemblablement pas s’attendre à un parcours en ligne droite.

Comme toujours, des risques entourent les perspectives d’inflation. À l’échelle mondiale, l’incertitude géopolitique est élevée. Ici, au Canada, le plus grand risque à la baisse est la possibilité que les dépenses des ménages soient inférieures aux attentes. Pour ce qui est des risques à la hausse, l’augmentation des frais de logement et des prix d’autres services pourrait être plus persistante que prévu.

En conclusion, puisque les pressions généralisées sur les prix continuent de s’atténuer et que l’inflation devrait se rapprocher de la cible de 2 %, le Conseil de direction a décidé d’abaisser de nouveau le taux directeur de 25 points de base.

Ces derniers mois, nos efforts pour faire diminuer l’inflation ont continué de porter leurs fruits. Maintenant que nous avons la cible en vue et que l’offre excédentaire s’est accrue dans l’économie, les risques à la baisse deviennent plus importants dans nos délibérations de politique monétaire. Nous poursuivons nos efforts pour ramener l’inflation à la cible, mais en même temps, il faut que la croissance se redresse pour que l’inflation ne baisse pas trop.

Nous évaluons avec soin les pressions à la baisse qu’exerce l’offre excédentaire persistante sur l’inflation, ainsi que les forces qui nuisent à sa diminution, soit le logement et d’autres services. Les décisions de politique monétaire seront guidées par les nouvelles informations que nous recevrons et notre évaluation de leurs implications pour les perspectives d’inflation. La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne.

Sur ce, la première sous-gouverneure et moi répondrons avec plaisir à vos questions.

 

Rapport sur la politique monétaire – Juillet

Rapport sur la politique monétaire – Juillet 2024

La politique monétaire est en train de réduire les pressions qui s’exercent sur les prix dans l’économie canadienne. L’inflation fondamentale devrait ralentir progressivement, tandis que l’inflation mesurée par l’IPC suivra une trajectoire irrégulière. On prévoit un retour durable à la cible de 2 % dans la seconde moitié de 2025.

La Banque du Canada abaisse le taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 4½ %

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle abaisse le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 4½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 4¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 4½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de normalisation du bilan.

Conférence de presse : Rapport sur la politique monétaire – Juillet 2024

Publication du Rapport sur la politique monétaire – Conférence de presse donnée par le gouverneur Tiff Macklem et la première sous-gouverneure Carolyn Rogers. (vers 10 h 30, heure de l’Est)