Le rôle de la Banque du Canada dans le maintien de la stabilité financière
La stabilité financière et la stabilité macroéconomique sont interdépendantes. Un système financier stable et résilient favorise la prestation de services essentiels au bon fonctionnement de l’économie, tant en circonstances normales qu’en période de tensions financières. La stabilité financière réduit le besoin pour les autorités d’intervenir en période de tensions. Elle favorise également la transmission efficace de la politique monétaire dans l’économie pour maintenir l’inflation à un niveau bas et stable.
La Banque est l’une des nombreuses institutions fédérales et provinciales qui favorisent la stabilité financière du pays. À cet égard, elle :
- mène et publie des recherches et des analyses sur la stabilité financière
- fournit des liquidités au système financier en période de tensions
- assure la surveillance des infrastructures de marchés financiers désignées comme étant d’importance systémique et agit à titre d’autorité de résolution de ces infrastructures
Les prix des actifs et la santé financière des ménages, des entreprises et des intermédiaires financiers peuvent varier, parfois même de façon importante. Ces variations n’entravent généralement pas la capacité du système financier de donner accès à des fonds et à des services financiers essentiels. Toutefois, certaines conditions préexistantes – comme les forts niveaux de levier financier ou la mauvaise évaluation des risques – peuvent amplifier les chocs et les propager dans l’ensemble du système financier, menaçant ainsi sa stabilité. C’est particulièrement le cas lorsque ces conditions sont présentes chez une institution financière d’importance systémique ou sur un marché de financement essentiel.
Les participants au système financier sont aussi fortement interconnectés. Les tensions qui touchent un participant peuvent se propager dans le système :
- soit directement, par des expositions de bilan
- soit indirectement, par :
- des expositions communes, et des modèles d’affaires et pratiques de gestion des risques similaires
- les effets sur la confiance
Il est donc crucial de renforcer la résilience individuelle des secteurs du système financier et celle des institutions d’importance systémique pour préserver la stabilité financière.
Évaluation de la stabilité financière
Dans le cadre de son mandat qui consiste à favoriser la stabilité et l’efficience du système financier, la Banque assure une surveillance continue des principaux secteurs du système :
- Ménages et entreprises – Étant donné que les ménages et les entreprises sont les ultimes fournisseurs et utilisateurs des fonds au sein du système financier, un changement notable de leur santé financière peut avoir d’importantes répercussions sur la stabilité financière et macroéconomique. Leurs actions peuvent entraîner des risques de financement et de crédit pour les institutions financières.
- Banques et autres institutions de dépôt (comme les coopératives de crédit) – En plus de faire circuler des fonds des épargnants jusqu’aux emprunteurs, les banques agissent comme intermédiaires sur les marchés des titres à revenu fixe en achetant et en vendant des titres. Si les banques et autres institutions de dépôt devaient réduire leurs activités de prêt ou les services qu’elles offrent aux marchés, de graves conséquences pourraient se faire sentir sur le système financier et sur l’économie.
- Intermédiaires financiers non bancaires – Les intermédiaires financiers non bancaires (comme les gestionnaires d’actifs et les prêteurs non bancaires) constituent une option intéressante comme source de financement autre que les banques pour l’économie. Principaux acteurs de ce secteur, les gestionnaires d’actifs comptent sur les marchés de financement essentiels pour répondre à leurs besoins de liquidité. Lorsque combinées, leurs actions peuvent influer sur le fonctionnement de ces marchés.
Des marchés financiers qui fonctionnent bien – au sein desquels les investisseurs, les émetteurs et les intermédiaires achètent et vendent des instruments financiers – sont essentiels pour préserver la stabilité financière. Ils favorisent l’établissement efficace des prix des actifs, ce qui réduit le risque de corrections soudaines des prix. Ce bon fonctionnement permet également aux gouvernements et aux entreprises d’obtenir du financement au besoin, tout en diminuant l’incertitude. La Banque surveille étroitement les marchés financiers et évalue les risques pour leur stabilité, plus particulièrement en ce qui a trait à leur liquidité.
Les tensions financières dans l’un ou l’autre des secteurs que la Banque surveille sont une source de préoccupation. Toutefois, dans son évaluation de la stabilité financière, la Banque accorde une attention particulière aux mécanismes de rétroaction et aux liens entre ces secteurs pouvant entraîner des tensions systémiques susceptibles de nécessiter l’intervention des autorités.
Communications à propos de la stabilité financière
La Banque diffuse régulièrement de l’information au sujet de questions liées à la stabilité financière. Une fois par année, elle présente son évaluation globale de l’état de la stabilité financière au Canada dans le Rapport sur la stabilité financière. Cette publication a pour objectif de mieux faire connaître les risques pour la stabilité financière dans les principaux secteurs et pour le système dans son ensemble. Les membres du Conseil de direction de la Banque font également le point sur les risques pour la stabilité financière lors de leurs discours publics.
Aucune évaluation de la résilience des infrastructures de marchés financiers et des fournisseurs de services de paiement n’est présentée dans le Rapport. Compte tenu de ses mandats de surveillance et de supervision à l’égard de ces entités, la Banque en parle dans les rapports annuels qui se trouvent sur son site Web.
Le Rapport porte surtout sur les risques qui pèsent sur le système financier et qui évoluent en fonction de la vigueur de l’économie en général. Il peut inclure des analyses de la façon dont les changements structurels – comme les progrès technologiques (y compris les cyberrisques et les cryptoactifs) ou les changements climatiques – pourraient exercer des tensions sur l’ensemble du système. Ces risques ont tendance à évoluer de manière indépendante des cycles économiques et financiers. Des analyses portant sur ce sujet, ainsi que sur la structure et l’efficience du système financier, sont régulièrement publiées dans le portail sur le système financier de la Banque.