Third-Country Effects of U.S. Immigration Policy

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Dernière mise à jour : novembre 2024

Nous étudions les effets de mesures restreignant l’immigration de travailleurs qualifiés aux États-Unis sur l’économie canadienne et le bien-être des travailleurs américains. En 2017, les États-Unis ont mis en œuvre une politique qui durcissait les critères d’admissibilité à leurs visas. Cette mesure a été immédiatement suivie d’une rupture de tendance dans le nombre d’admissions d’immigrants qualifiés au Canada. En exploitant la variation quasi-expérimentale introduite par cette politique au fil du temps et parmi les groupes d’immigrants, ainsi que des données sur les demandes de visas américains et canadiens, nous montrons qu’en 2018, les demandes de visas de travailleurs souhaitant s’installer au Canada ont augmenté de 30 % par rapport à la période qui précédait l’imposition des restrictions. Nous étudions ensuite l’incidence de ces restrictions sur les entreprises canadiennes. Pour ce faire, nous employons des bases de données administratives canadiennes complètes recouvrant l’ensemble des dossiers employeurs-employés, des dossiers d’immigration, ainsi que des données sur le commerce international. Nous constatons que les entreprises canadiennes qui ont été relativement plus exposées à l’afflux d’immigrants ont augmenté leur production, leurs exportations et leur recours à des travailleurs canadiens. Enfin, nous analysons les répercussions des restrictions évoquées sur les travailleurs américains en intégrant la politique d’immigration dans un modèle de commerce international multisectoriel. Au regard des échanges internationaux, l’accroissement des mouvements migratoires vers d’autres pays causé par les restrictions touche les salaires aux États-Unis par les canaux des exportations américaines et des prix à la consommation. Nous étalonnons le modèle au moyen de notre nouvel ensemble de données et d’estimations de forme réduite. Nous constatons que les gains de bien-être pour les travailleurs américains qui devaient être protégés par la politique de 2017 sont jusqu’à 25 % plus importants dans une économie fermée que dans une économie ouverte avec les niveaux d’échanges observés.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2023-60