International Economic Sanctions and Third-Country Effects
Dans cette étude, nous étudions l’impact des sanctions économiques sur le commerce international et les variables macroéconomiques, ainsi que les pertes de bien-être associées, dans un modèle calibré à trois pays de l’économie mondiale. Nous supposons que chaque pays compte deux secteurs de production et que le pays sanctionné a un avantage comparatif dans la production d’une matière première (par commodité, le gaz naturel) requise pour fabriquer des biens de consommation finale différenciés. Nous considérons trois types de sanctions : les sanctions commerciales sur les biens de consommation finale, celles sur le gaz et les sanctions financières. Pour calibrer le modèle, nous nous basons sur un groupe de pays qui imposent actuellement des sanctions à la Russie (pays de l’Union européenne, Royaume-Uni et États-Unis), sur la Russie et sur un groupe de pays tiers (Chine, Inde et Turquie). Nous montrons que, au lieu de témoigner de l’efficacité des sanctions, les mouvements de taux de change reflètent le type de sanctions et la direction des réallocations sectorielles qui en résultent dans chaque pays. Selon notre analyse, si le groupe de pays tiers ne participe pas aux sanctions, les pertes de bien-être sont considérablement atténuées dans le pays sanctionné et sont amplifiées dans les pays qui imposent des sanctions, mais il est avantageux pour les pays tiers de ne pas prendre part aux sanctions. Ces résultats soulignent la nécessité, mais aussi la difficulté, de coordonner des sanctions à l’échelle internationale.