Deux fois par an, la Banque du Canada effectue une enquête auprès d’experts en gestion des risques. Ces experts donnent leur avis sur les risques pesant sur le système financier canadien dans leur domaine respectif, sur la résilience du système, ainsi que sur les tendances naissantes en matière de pratiques et de produits financiers. Les résultats permettent de comparer les avis et les travaux d’analyse de la Banque avec des opinions externes, en plus d’aider le personnel de l’institution à trouver de nouveaux sujets de recherche et d’analyse.

L’enquête de l’automne, menée entre le 7 et le 24 septembre 2021 auprès de 60 répondants, comportait, en plus des questions récurrentes, un nouvel ensemble de questions concernant les répercussions des bas taux d’intérêt sur les stratégies et les risques. Certaines des questions récurrentes ont été modifiées afin d’améliorer la qualité des informations recueillies dans le cadre de l’enquête. Ces changements sont décrits dans l’encadré 1.

Points saillants

  • Les répondants estiment que le risque que survienne un choc susceptible de perturber le fonctionnement du système financier est bas. Toutefois, ils considèrent que ce risque est légèrement plus élevé à moyen terme qu’à court terme étant donnée la hausse attendue :
    • des taux d’intérêt;
    • de l’inflation;
    • des tensions géopolitiques.
    La confiance des répondants dans la résilience du système financier est tout de même à son plus haut niveau depuis la première enquête sur le système financier, en 2018.
  • Les cyberrisques demeurent le principal risque auquel les organisations sont confrontées. Les risques liés à l’évaluation du prix des actifs – les corrections potentielles du prix des actifs – représentent le deuxième risque le plus fréquemment évoqué. Ces principaux risques pesant sur les organisations s’appliquent aussi au système financier dans son ensemble, comme indiqué dans la Revue du système financier de 2021 de la Banque du Canada.
  • Globalement, la longue période de bas taux d’intérêt des dix dernières années a compromis la capacité des organisations à remplir les objectifs qu’elles se sont fixés en matière de profits et de rendements. Par conséquent, les gestionnaires d’actifs, les fonds de pension et les sociétés d’assurance ont augmenté leur exposition aux actifs plus risqués et pourraient avoir eu davantage recours au levier financier. Cependant, un grand nombre de répondants ont indiqué que leur profil de risque global n’a pas changé de façon notable.
  • En cas de réévaluation subite du prix des actifs risqués, la plupart des répondants chercheraient à :
    • accroître leur exposition aux espèces et à d’autres actifs très liquides;
    • diminuer leur exposition aux actifs plus risqués.
    En revanche, les fonds de pension réagiraient de manière contracyclique, considérant qu’une telle réévaluation représenterait une occasion d’acheter ces actifs à un prix avantageux.

Encadré 1 : Changements apportés aux questions récurrentes

Encadré 1 : Changements apportés aux questions récurrentes

Afin de mieux comprendre le point de vue des participants au marché sur les risques pesant sur le système financier, nous avons modifié deux questions récurrentes. Ces changements seront maintenus dans les enquêtes futures.

  • Nous avons cessé de demander aux répondants de classer par ordre d’importance les principaux risques menaçant le système financier puisque cette question ne fournissait pas le meilleur éclairage sur le sujet. Connaissant très bien les principaux risques de leur organisation, ces experts peuvent nous donner des points de vue uniques, qui nous permettront, en les agrégeant, de tirer des conclusions quant aux implications de ces risques pour l’ensemble du système financier.
  • Nous avons aussi modifié la question portant sur les chocs susceptibles de perturber le système financier. Désormais, nous demandons quelle est la probabilité qu’un choc survienne (graphique 1) et de quelle manière celle-ci a évolué depuis six mois (graphique 1-A). Cette nouvelle formulation nous permettra de mieux suivre les changements au fil du temps.

Graphique 1-A : Variation du risque à court et à moyen terme que survienne un choc susceptible de perturber le fonctionnement du système financier

Nota : Les répondants indiquent à quel point les risques ont changé au cours des six derniers mois. L’indice de la variation du risque mesure la variation moyenne signalée, et non le niveau de risque. Les pondérations de cet indice sont les suivantes : baisse importante : -2 points; légère baisse : -1 point; niveau inchangé : 0 point; légère hausse : 1 point; hausse importante : 2 points. Il n’y a pas eu d’enquête sur le système financier au printemps 2020 en raison de la pandémie de COVID‑19.
Source : Banque du Canada

Risques pesant sur le système financier

Risque global perçu et confiance

Les répondants sont d’avis que la probabilité que survienne un choc susceptible de perturber le fonctionnement du système financier est plus élevée à moyen terme (d’ici un à trois ans) qu’à court terme (dans moins d’un an) (graphique 1). Ils ont évoqué la hausse des taux d’intérêt, le dépassement de la cible d’inflation de la Banque et l’intensification des tensions géopolitiques pour expliquer la probabilité accrue d’un choc à moyen terme.

Graphique 1 : Risque à court et à moyen terme que survienne un choc susceptible de perturber le fonctionnement du système financier

Graphique 1 : Risque à court et à moyen terme que survienne un choc susceptible de perturber le fonctionnement du système financier

Nota : Les pondérations de l’indice de risque sont les suivantes : totalement improbable : 0 point; peu probable : 1 point; plutôt probable : 2 points; assez probable : 3 points; très probable : 4 points.
Source : Banque du Canada

Malgré tout, 97 % des répondants sont au minimum « plutôt sûrs » que le système financier canadien restera résilient (graphique 2). Ils présentent souvent les arguments suivants pour appuyer cette conviction :

  • la bonne dotation en capital du secteur bancaire;
  • la bonne réglementation du système financier;
  • les mesures prises par les autorités budgétaires et monétaires en réaction à la pandémie.

Un petit nombre de répondants croient que les autorités budgétaires et monétaires viendraient à nouveau soutenir les marchés en cas de grands chocs négatifs.

Graphique 2 : Confiance dans la capacité du système financier de résister à un choc important

Graphique 2 : Confiance dans la capacité du système financier de résister à un choc important

Nota : La pondération de l’indice de confiance est la suivante : pas du tout sûr : 0 point; pas très sûr : 1 point; plutôt sûr : 2 points; très sûr : 3 points; absolument sûr : 4 points. Il n’y a pas eu d’enquête sur le système financier au printemps 2020 en raison de la pandémie de COVID‑19.
Source : Banque du Canada

Les risques les plus importants

Les répondants à l’enquête devaient classer par ordre d’importance les trois risques qui, à leur avis, auraient les retombées les plus négatives sur leur organisation, si jamais ils se matérialisaient (graphique 3).

Graphique 3 : Principaux risques pour votre organisation

Graphique 3 : Principaux risques pour votre organisation

Nota : Les pondérations de l’indice de risque sont les suivantes : premier choix : 3 points; deuxième choix : 2 points; troisième choix : 1 point. Il n’y a pas eu d’enquête sur le système financier au printemps 2020 en raison de la pandémie de COVID‑19.
Source : Banque du Canada

Voici les trois principaux risques pour les organisations :

  1. Les risques externes – principalement les cyberrisques. Les répondants gèrent ces risques en investissant dans des dispositifs de cybersécurité (y compris logiciels, contrats avec des tiers et formation aux employés) ainsi que dans les infrastructures technologiques générales.
  2. Les risques liés à l’évaluation du prix des actifs – soit les risques qu’une correction importante du prix des actifs survienne après un choc, comme une hausse de l’inflation ou tout autre choc sur les marchés financiers. Les répondants gèrent ces risques en mettant en place de solides pratiques de gestion de la liquidité et des mécanismes de protection contre l’inflation ainsi qu’en diversifiant leurs expositions. Les gestionnaires d’actifs et les sociétés d’assurance considèrent ces risques comme étant les plus importants pour eux.
  3. Les risques liés à la politique budgétaire et à la politique monétaire du Canada et les risques macroéconomiques pour le Canada. Ces risques se sont classés ex aequo au troisième rang. Ils comprennent respectivement la hausse rapide des taux d’intérêt et le retrait des mesures de soutien monétaire, puis l’inflation élevée et la reprise plus lente que prévu de l’économie.

Les risques externes, qui faisaient également partie des principaux risques cités lors de l’enquête menée au printemps 2021, ont obtenu le plus haut indice de risque depuis la toute première enquête sur le système financier. Les risques liés à l’évaluation du prix des actifs et les risques macroéconomiques pour le Canada ont considérablement monté dans le classement depuis l’enquête du printemps, où ils étaient aux septième et huitième rangs, respectivement. Les deux risques qui ont le plus reculé sont :

  • les risques liés à l’immobilier, qui sont passés du deuxième au sixième rang;
  • les risques concernant la liquidité de marché, qui sont passés du quatrième au huitième rang.

Dans le cadre d’une évaluation systémique des risques, il est important de connaître ceux qui pèsent sur les activités d’une organisation. En effet, le système financier canadien étant interconnecté, toute perturbation ou difficulté au sein d’une organisation peut se propager rapidement aux autres. Ainsi, les deux principaux risques évoqués par les participants valent aussi pour le système financier dans son ensemble. Dans la Revue du système financier de 2021, nous avons souligné que :

  • les cybermenaces restent une vulnérabilité importante, puisque le système financier est fortement interconnecté;
  • une réévaluation mondiale du prix des actifs risqués pourrait provoquer une dégradation des conditions financières.

Changements naissants

Les répondants ont énuméré les changements naissants que leur organisation a commencé à surveiller dans la dernière année (graphique 4). Ces changements pouvant se transformer en risques, il est primordial de les comprendre tôt pour appuyer la Banque dans son évaluation des vulnérabilités touchant le système financier.

Graphique 4 : Principaux changements naissants que surveillent les organisations

Graphique 4 : Principaux changements naissants que surveillent les organisations

Nota : La catégorie « Autre » comprend les agences de notation, les coopératives de crédit, les bourses et chambres de compensation, les sociétés de financement et de fiducie, et les institutions publiques. Les « facteurs ESG » désignent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Source : Banque du Canada

Voici les deux principaux changements naissants :

  1. Les changements climatiques et les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le fait que ceux-ci se trouvent en tête des changements naissants cités concorde avec l’importance croissante des considérations liées aux changements climatiques sur les décisions de placement des participants au marché, comme indiqué dans la Revue du système financier de 2021. Selon les répondants, les changements climatiques et les facteurs ESG pourraient avoir des répercussions sur leur organisation via trois canaux, soit l’évaluation du prix des actifs, la réglementation et la réputation, ce qui cadre avec les résultats de l’enquête sur le système financier de l’automne 2019.
  2. L’inflation accrue. Les répondants estiment que la hausse de l’inflation pourrait exposer leur organisation à des risques liés à l’évaluation du prix des actifs. Cette position cadre avec le fait qu’une réévaluation des risques d’inflation à l’échelle mondiale pourrait provoquer une réévaluation du prix des actifs, comme mentionné dans la Revue du système financier de 2021.

Répercussions des bas taux d’intérêt sur les stratégies et les risques

Nous avons profité de l’enquête de l’automne 2021 pour mieux comprendre comment la longue période de bas taux d’intérêt a influencé les participants au marché. Nous leur avons demandé de nous parler :

  • des changements qu’ils ont apportés à leur stratégie ainsi que des risques et bénéfices qui accompagnent ces changements;
  • des circonstances qui pourraient entraîner une réévaluation subite du prix des actifs risqués et de la manière dont ils adapteraient leur stratégie face à ces circonstances, si elles se présentaient.

Incidence des bas taux d’intérêt des dix dernières années

En général, la longue période de bas taux d’intérêt a compromis la capacité des répondants à remplir les objectifs qu’ils se sont fixés en matière de profits et de rendements (graphique 5). Parmi les raisons citées, notons la baisse du rendement des titres à revenu fixe et la compression des marges de profit. Toutefois, les effets ont été inégaux. Les sociétés d’assurance, les fonds de pension et les banques ont eu le plus de difficultés à atteindre leurs objectifs relatifs aux profits et aux rendements. Les autres répondants y sont mieux arrivés grâce à l’appréciation des actifs réels et des actions ainsi qu’à la baisse des coûts de financement.

Graphique 5 : Effet du bas niveau des taux d’intérêt sur la capacité à remplir les objectifs en matière de profits et de rendements

Graphique 5 : Effet du bas niveau des taux d’intérêt sur la capacité à remplir les objectifs en matière de profits et de rendements

Nota : La catégorie « Autre » comprend les agences de notation, les coopératives de crédit, les bourses et chambres de compensation, les sociétés de financement et de fiducie, et les institutions publiques.
Source : Banque du Canada

Dans ce contexte, les répondants ont modifié leur exposition à différentes catégories d’actifs (figure 1). La question de l’enquête à ce sujet ne précisait pas si les participants devaient signaler les changements apportés à leurs expositions en termes absolus ou relatifs. La question semble avoir été interprétée de diverses façons, les banques et les courtiers indiquant une hausse dans toutes les catégories d’actifs. Cela dit, deux tendances sont apparues parmi :

  • les gestionnaires d’actifs, les fonds de pension et les sociétés d’assurance, d’une part;
  • les banques et les courtiers, d’autre part.

Ce n’est pas étonnant compte tenu des différences dans leurs modèles d’affaires et de la façon dont ils peuvent être touchés par un contexte de bas taux d’intérêt.

Figure 1 : La variation des expositions des actifs est surtout attribuable à la période prolongée de bas de taux d'intérêts ces dix dernières années

Figure 1 : La variation des expositions des actifs est surtout attribuable à la période prolongée de bas de taux d'intérêts ces dix dernières années

Gestionnaires d’actifs Fonds de pension Sociétés d’assurance Courtiers Banques
Espèces et quasi-espèces -0,9 -0,4 -0,7 1,3 0,6
Obligations fédérales et obligations garanties -1 -0,9 -0,3 0,8 0,6
Autres titres à revenu fixe des administrations publiques -0,8 -0,4 0,2 0,4 0,5
Titres d’emprunt de sociétés bien notées 0,8 -0,5 0,3 0,4 0,4
Titres d’emprunt à haut rendement de sociétés 0,8 0,8 0,6 0,5 0,3
Dette et prêt privés 0,8 1,2 1,2 0,5 0,5
Immobilier résidentiel 1 0,3 -0,3 0,8 1,2
Immobilier commercial 0,8 0,3 0,2 0,5 1
Infrastructures 0,8 1,1 1 0,5 0,7
Actions cotées en bourse 0,6 -0,5 -0,6 0 0,1
Actions de sociétés fermées 0,7 1,1 0,8 0,5 0,2

baisse importante

niveau inchangé

hausse importante

Nota : La pondération de l’indice de la variation de l’exposition est la suivante : baisse importante : -2 points; légère baisse : -1 point; niveau inchangé : 0 point; légère hausse : 1 point; hausse importante : 2 points.
Source : Banque du Canada

Gestionnaires d’actifs, fonds de pension et sociétés d’assurance

Au cours des dix dernières années, les gestionnaires d’actifs, les fonds de pension et les sociétés d’assurance se sont engagés dans une quête de rendement, en diminuant leur exposition aux actifs plus sûrs et en augmentant leur exposition aux actifs plus risqués. De plus, ils ont eu davantage recours au levier financier et ont allongé l’échéance de leurs actifs.

Les fonds de pension et les sociétés d’assurance ont réduit leur exposition aux actions cotées en bourse. Parallèlement, ils se sont davantage exposés aux actions de sociétés fermées. Ces changements ont été mis en place pour accroître les rendements tout en réduisant la volatilité et font partie d’une stratégie à long terme1. Ces répondants n’ont pas été grandement touchés par les mesures monétaires prises au pays et à l’étranger pour faire face à la pandémie.

Banques et courtiers

Ce sont les banques qui ont le plus augmenté leur exposition à l’immobilier et aux infrastructures. En contraste, les courtiers ont indiqué la plus forte hausse des expositions aux espèces et quasi-espèces, après la mise en œuvre du programme d’assouplissement quantitatif de la Banque du Canada, qui a accru de façon considérable la liquidité du système financier. Tant les banques que les courtiers ont allongé l’échéance de leurs actifs.

Effet global

En général, la plupart des répondants ont déclaré qu’ils sont davantage exposés aux actifs plus risqués, mais considèrent que leur niveau de risque n’a pas changé de façon importante. Combinée à la grande confiance des répondants à l’égard du système financier, qui s’explique en partie par les interventions des autorités en réaction à la pandémie, cette situation pourrait indiquer un aléa moral2. Autrement, elle pourrait signaler que de nombreux participants ont pris conscience de la robustesse du secteur bancaire et de la réglementation adéquate du système financier.

Circonstances et stratégies pouvant entraîner une réévaluation subite du prix des actifs risqués

Les participants croient que diverses circonstances pourraient provoquer une réévaluation subite du prix des actifs risqués (graphique 6).

Graphique 6 : Circonstances pouvant entraîner une réévaluation subite du prix des actifs risqués

Graphique 6 : Circonstances pouvant entraîner une réévaluation subite du prix des actifs risqués

Nota : La catégorie « Autre » comprend les agences de notation, les coopératives de crédit, les bourses et chambres de compensation, les sociétés de financement et de fiducie, et les institutions publiques.
Source : Banque du Canada

Les répondants ont notamment exprimé les inquiétudes suivantes concernant l’inflation élevée :

  • l’inflation accrue n’est peut-être pas temporaire;
  • l’inflation pourrait augmenter trop rapidement;
  • l’inflation plus élevée pourrait causer une stagflation.

Ceux ayant mentionné la hausse rapide des taux d’intérêt comme facteur susceptible de déclencher une réévaluation subite du prix des actifs risqués étaient préoccupés par l’inflation accrue et le resserrement de la politique monétaire.

Ceux ayant évoqué la COVID‑19 s’inquiétaient de l’apparition de nouveaux variants et de la prolongation de la pandémie qui pourraient entraîner une autre baisse de l’activité économique.

Nous observons trois nouvelles tendances distinctes concernant la réaction anticipée des répondants face à une réévaluation subite du prix des actifs risqués (figure 2) :

  • Les gestionnaires d’actifs, les courtiers et les banques augmenteraient leur exposition aux actifs plus sûrs et plus liquides, tout en réduisant leur exposition aux actifs plus risqués, se ruant ainsi vers des valeurs sûres.
  • Les fonds de pension réagiraient de manière contracyclique, profitant de l’occasion pour s’exposer davantage aux actifs plus risqués, vendus à un prix plus avantageux.
  • Certaines sociétés d’assurance se rueraient vers des valeurs sûres, tandis que d’autres agiraient de manière contracyclique.

Figure 2 : Changements prévus relativement à l’exposition aux différentes catégories d’actifs en cas de réévaluation subite du prix des actifs risqués

Figure 2 : Changements prévus relativement à l’exposition aux différentes catégories d’actifs en cas de réévaluation subite du prix des actifs risqués

Gestionnaires d'actifs Fonds de pension Sociétés d’assurance Courtiers Banques
Espèces et quasi-espèces 0,4 -0,2 0 0,3 0,6
Obligations fédérales et obligations garanties 0,3 -0,1 0,3 0,3 0,6
Autres titres à revenu fixe des administrations publiques 0,3 -0,1 0,2 1 0,4
Titres d’emprunt de sociétés bien notées 0,1 0,2 0 0,3 -0,5
Titres d’emprunt à haut rendement de sociétés 0 0,5 0,2 0 -0,5
Dette et prêts privés 0 0,3 0 -0,7 -0,3
Immobilier résidentiel 0 0,3 0 -0,3 -0,3
Immobilier commercial -0,1 0,3 0,2 -0,3 -0,1
Infrastructures 0 0,4 0,2 0 0,2
Actions cotées en bourse -0,2 0,8 -0,4 0 -0,6
Actions de sociétés fermées -0,1 0,4 0 -0,3 -0,2

baisse importante

niveau inchangé

hausse importante

Nota : La pondération de l’indice de la variation de l’exposition est la suivante : baisse importante : -2 points; légère baisse : -1 point; niveau inchangé : 0 point; légère hausse : 1 point; hausse importante : 2 points.
Source : Banque du Canada

Ces tendances laissent croire que les fonds de pension pourraient acheter les actifs vendus par les gestionnaires d’actifs, les banques et les courtiers. Cependant, le moment et la taille des achats et des ventes pourraient ne pas se compenser entièrement, et les marchés pourraient subir des tensions pour un certain temps. Par exemple, les participants au marché qui prévoient de se ruer vers des valeurs sûres pourraient vouloir vendre rapidement leurs actifs plus risqués. Par contre, les fonds de pension pourraient acheter des actifs de façon plus graduelle3.

Notes

  1. 1. Pour des précisions sur la manière dont les placements dans des actifs non traditionnels, comme les actions de sociétés fermées, peuvent réduire la volatilité liée à l’évaluation des actifs, voir S. Betermier, N. Byrne, J.‑S. Fontaine, H. Ford, J. Ho et C. Mitchell (2021), Rendement ou résilience? Un éclairage sur le changement de stratégie des gestionnaires de portefeuille des régimes de retraite au Canada, note analytique du personnel no 2021‑20, Banque du Canada.[]
  2. 2. Quelques répondants ont mentionné explicitement qu’ils estiment que les autorités viendraient à nouveau soutenir les marchés si un grand choc négatif se produisait dans l’avenir.[]
  3. 3. Pour comprendre comment la plupart des fonds de pension ont repoussé le rééquilibrage jusqu’en avril 2020 au lieu d’agir de manière contracyclique au début du choc de la COVID‑19 en mars 2020, voir G. Bédard-Pagé, D. Bolduc, A. Demers, J.‑P. Dion, M. Pandey, L. Berger‑Soucy et A. Walton (2021), COVID‑19 Crisis: Liquidity Management at Canada’s Largest Public Pension Funds, note analytique du personnel no 2021‑11, Banque du Canada.[]

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