The COVID-19 Consumption Game-Changer: Evidence from a Large-Scale Multi-Country Survey

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L’expérience bouleversante du confinement pendant la pandémie de COVID-19 pourrait changer durablement la demande des consommateurs. Nous utilisons les données d’une enquête menée auprès de ménages en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne. Ces données ont été recueillies après le premier confinement, en juillet 2020, à un moment où les premières restrictions avaient été levées. Nous déterminons les facteurs sous-jacents des changements de consommation dans cinq secteurs : le tourisme, l’hôtellerie, les services, le commerce de détail et les transports publics.

Nous présentons cinq principaux résultats :

  • Par rapport à la période précédant l’éclosion de la COVID-19, de 38 à 66 % des ménages déclarent consommer moins qu’avant ou pas du tout.
  • La proportion de ménages ayant réduit leur consommation dépend, au niveau global, de la gravité de la crise sanitaire et, au niveau individuel, de l’expérience personnelle avec la COVID-19.
  • Bien que le risque d’infection soit la raison la plus citée pour justifier une réduction de la consommation, une part considérable de ménages déclare que leurs préférences ont évolué en raison du confinement. Beaucoup de ménages français, allemands et néerlandais indiquent que leur consommation d’avant ne leur manque pas, et une part importante de l’ensemble des ménages a délaissé le magasinage en personne au profit du magasinage en ligne.
  • L’épargne de précaution est un important facteur derrière le changement des habitudes de consommation en Espagne et en Italie.
  • Seulement une faible proportion des ménages cite les contraintes financières comme principale raison d’avoir réduit leur consommation.

Ces résultats ont trois principales implications pour les politiques publiques :

  • Les changements durables de la demande des consommateurs devraient être pris en compte dans la conception des programmes budgétaires destinés à soutenir les entreprises pendant la pandémie. Comme certaines pourraient devenir obsolètes, l’aide fournie pourrait ratisser trop large. Il serait donc important d’évaluer tout d’abord la viabilité future des entreprises dans la mesure du possible.
  • Les politiques générales visant à ramener la consommation aux niveaux d’avant la pandémie en faisant baisser les prix (p. ex., baisses de taxes gouvernementales) ont peu de chances d’être efficaces. Il vaudrait mieux que l’aide budgétaire cible les ménages les plus durement touchés par la crise et contribue à ce que les travailleurs déplacés puissent se recycler et trouver un nouvel emploi.
  • Les administrations publiques devraient considérer la protection des citoyens contre le virus comme une condition préalable à la préservation de la prospérité économique, ces deux objectifs étant complémentaires, et non pas contradictoires.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2021-57