La lutte contre les changements climatiques est un enjeu mondial. Même si le gouvernement du Canada est le principal responsable de la politique sur les changements climatiques au pays, la Banque du Canada reconnaît l’importance de tenir compte de telles considérations dans ses travaux visant à favoriser la prospérité économique et financière des Canadiens.

  • Pour remplir son mandat en matière de politique monétaire, qui consiste à maintenir l’inflation à un niveau bas et stable, la Banque doit comprendre les impacts potentiels des changements climatiques sur la macroéconomie et la stabilité des prix. Les changements climatiques et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ou carboneutre auront des effets macroéconomiques importants qui toucheront l’ensemble des régions et secteurs des économies canadienne et mondiale. Ils auront aussi une incidence sur les transformations structurelles, la croissance de la production potentielle et la stabilité des prix.
  • La Banque a également pour mandat de promouvoir la stabilité et l’efficience du système financier. L’augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat ainsi que la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ou carboneutre présentent des risques notables pour le système financier. En élaborant des outils pour mesurer les risques climatiques et en faisant avancer leur utilisation, la Banque compte aider les marchés à évaluer ces risques. Elle contribue ainsi à une affectation efficiente des capitaux à des investissements plus durables et favorise la stabilité du système financier.
  • En tant que banque centrale du pays, la Banque doit notamment faire preuve de leadership dans la façon dont elle gère les risques climatiques liés à ses propres opérations. Par ses actions, la Banque veut amener les participants aux marchés financiers canadiens et d’autres entreprises à assurer une meilleure gestion des enjeux climatiques.

Dans ce contexte, la Banque s’engage à prendre les mesures concrètes suivantes :

1. Évaluer les effets des changements climatiques sur la macroéconomie et la stabilité des prix

  • La Banque élaborera de nouveaux modèles et de nouvelles sources de données pour mieux comprendre les effets physiques des changements climatiques et l’incidence de la transition découlant de ces changements sur l’économie canadienne. Elle évaluera, entre autres choses, les implications des perturbations plus fréquentes causées par des phénomènes météorologiques violents. Elle s’intéressera aussi à l’incidence de la transition vers une croissance sobre en carbone sur la production potentielle, le marché du travail et l’inflation. Les résultats de ces évaluations seront communiqués dans des publications de la Banque, notamment le Rapport sur la politique monétaire.

2. Évaluer l’exposition du système financier canadien aux risques climatiques et renforcer les capacités de gestion de ces risques

  • La Banque aidera les autorités et les institutions financières du pays à mieux comprendre, et à pouvoir mieux cerner et mesurer, les risques et les possibilités associés aux changements climatiques. En s’appuyant sur son analyse de scénarios climatiques liée à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ou carboneutre, la Banque collaborera avec le Bureau du surintendant des institutions financières pour évaluer l’incidence sur le système financier des risques physiques des changements climatiques ainsi que les effets combinés de ces risques et de ceux liés à la transition.
  • En outre, la Banque évaluera les principales vulnérabilités et les principaux risques auxquels est exposé le système financier, notamment les risques climatiques, dans sa publication annuelle, la Revue du système financier. Elle diffusera également des comptes rendus de ses recherches et analyses dans le portail sur le système financier.

3. Mesurer, atténuer et communiquer les risques opérationnels de la Banque liés aux changements climatiques

  • La Banque adoptera les pratiques exemplaires d’autres banques centrales et du secteur financier pour mesurer et divulguer les émissions de carbone générées par ses diverses activités. De plus, elle poursuivra ses efforts pour verdir ses opérations.
  • La Banque fera également rapport sur ses risques financiers liés au climat suivant les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques.
  • Conformément à ses mandats en matière de politique monétaire et de stabilité financière, la Banque examinera ses opérations sur les marchés financiers pour tenir compte des risques et des possibilités d’ordre financier liés aux changements climatiques. Elle prévoit d’analyser diverses options pour modifier ses politiques relatives aux marchés financiers et de mener des consultations à ce sujet afin de renforcer la résilience du système financier canadien.

4. Échanger et collaborer avec nos partenaires nationaux et internationaux

  • En tant que membre du groupe de coordination du secteur public au sein du Conseil d’action en matière de finance durable, la Banque travaillera en partenariat avec les autres membres pour favoriser la croissance d’un marché financier viable qui fonctionne bien au Canada. Elle mettra l’accent notamment sur la divulgation d’informations relatives aux changements climatiques, sur les renseignements connexes utiles à la prise de décisions et sur la taxonomie de la finance durable.
  • À titre de membre du comité directeur et de l’assemblée plénière du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), la Banque aidera à orienter les travaux du NGFS, surtout ceux concernant les effets de la transition vers une économie sobre en carbone sur les pays qui ont de grands secteurs des ressources, comme le Canada. Elle participera à l’élaboration d’outils et de guides du NGFS, y compris à l’analyse de scénarios.
  • En outre, la Banque prendra part aux efforts déployés par des entités internationales. Elle contribuera notamment aux travaux du Conseil de stabilité financière sur les risques climatiques pesant sur la stabilité financière ainsi qu’à ceux du groupe de travail du G20 sur la finance durable qui consistent à élaborer et à exécuter une feuille de route pour assurer la croissance d’une finance durable à l’appui de la transition vers des économies à faibles émissions de carbone ou carboneutres.
Type(s) de contenu : Médias, Communiqués