Job Applications and Labour Market Flows

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Les technologies de recherche d’emploi se sont considérablement améliorées depuis les années 1980, ce qui permet aux travailleurs de présenter davantage de demandes d’emploi au fil du temps. Malgré cette augmentation des candidatures, le taux d’obtention d’un emploi (probabilité de passer du chômage à l’emploi) aux États-Unis est resté relativement inchangé, tandis que le taux de cessation d’emploi (probabilité de passer de l’emploi au chômage) a considérablement diminué. Dans notre étude, nous soutenons que le principal avantage de l’envoi d’un plus grand nombre de demandes d’emploi est d’augmenter non pas la probabilité de trouver un emploi, mais plutôt la probabilité de trouver un appariement de qualité, et donc plus durable, entre travailleurs et emplois. Cet avantage est illustré par la baisse du taux de cessation d’emploi.

Nous mettons au point un modèle d’équilibre pour le marché du travail qui comporte deux caractéristiques principales. Premièrement, les travailleurs peuvent postuler à de nombreux postes vacants, et les postes vacants peuvent attirer de nombreuses candidatures. Deuxièmement, l’information est coûteuse : les entreprises ne peuvent connaître les qualités des candidats que si elles paient pour cette information. Dans notre modèle, les entreprises sont plus disposées à acquérir des renseignements lorsqu’elles ont plus de candidats, car la probabilité d’avoir au moins un candidat de qualité est alors plus élevée. Ainsi, la hausse du nombre de candidatures fait augmenter à la fois la proportion d’entreprises détenant de l’information et le nombre d’appariements de haute qualité qui sont moins susceptibles d’entraîner des éliminations d’emplois.

En déposant plus de demandes d’emploi, les candidats se trouvent non seulement à contacter un nombre accru d’entreprises, mais aussi à influencer la probabilité qu’ils reçoivent une offre et, le cas échéant, qu’ils l’acceptent. En effet, plus le nombre de candidatures est élevé, plus la concurrence entre les travailleurs augmente et plus la probabilité de recevoir une offre baisse. En même temps, plus un travailleur a d’options, plus la probabilité qu’il accepte une offre diminue. Ces forces opposées compensent l’effet qu’un nombre accru de demandes a sur le taux d’obtention d’un emploi.

Notre modèle peut expliquer les changements observés dans les résultats des demandes d’emploi tels que les offres, le taux d’acceptation, la durée d’emploi et le salaire minimum qu’un candidat accepterait. De plus, la capacité de notre modèle à reproduire ces faits empiriques lui permet aussi de reproduire les tendances des flux de chômage dans le temps.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2021-49