Nous évaluons comment la variation de la part des ménages canadiens sous fortes contraintes financières a pu influer sur l’efficacité de la politique monétaire après la récession causée par la pandémie de COVID-19.
Nous explorons l’idée selon laquelle le secteur financier peut faire peser des risques non fondamentaux sur le reste de l’économie. Nous nous demandons aussi si les politiques publiques peuvent permettre de réduire ces risques, que ce soit en augmentant l’offre d’actifs sûrs garantis par l’État ou en faisant baisser la demande d’actifs sûrs.
Nous étudions la politique monétaire optimale dans un modèle néokeynésien à agents hétérogènes résoluble analytiquement. Dans ce modèle, la banque centrale est incitée à réduire les inégalités de consommation, en plus de maintenir l’activité économique à son niveau optimal et l’inflation stable.
La baisse tendancielle des taux d’intérêt réels représente un défi pour la politique monétaire, laquelle se retrouve plus fréquemment contrainte par la borne zéro sur le taux d’intérêt nominal. Une hausse de l’offre d’actifs sûrs permet de réduire les pressions à la baisse sur le taux d’intérêt naturel. Il est alors possible de réaliser les objectifs de stabilité des prix et de plein emploi visés par la politique monétaire – au prix, cependant, d’un investissement moindre.
Nous montrons que des changements du niveau de confiance des agents économiques, sans lien avec les facteurs fondamentaux, peuvent engendrer des fluctuations macroéconomiques persistantes, alors même que tous ces agents se comportent de manière rationnelle. Ces changements peuvent aussi influencer la manière dont les chocs fondamentaux se répercutent sur l’équilibre macroéconomique.