Résultats de l’enquête du 1er trimestre | Vol. 1.1 | 6 avril 2020

L’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada porte sur les opinions des ménages au sujet de l’inflation, du marché du travail et de leur situation financière. L’enquête du premier trimestre de 2020 a été réalisée entre le 29 janvier et le 19 février 2020. Les résultats ont donc été obtenus avant que la COVID‐19 ne devienne une source de préoccupation majeure pour les Canadiens et qu’elle n’assombrisse leurs perspectives. Il s’agit de la deuxième publication trimestrielle des résultats de cette enquête, qui est menée depuis le quatrième trimestre de 2014.

Vue d’ensemble

  • Les attentes d’inflation des consommateurs aux horizons d’un an et de cinq ans avaient augmenté légèrement au premier trimestre de 2020, compensant en partie les baisses observées le trimestre précédent. Pour ce qui est des attentes à l’horizon de deux ans, elles n’avaient pratiquement pas changé depuis le début de 2018.
  • Les opinions concernant le marché du travail s’étaient quelque peu améliorées par rapport à celles du quatrième trimestre, ce qui concordait avec un marché du travail résilient. La probabilité de départ volontaire indiquée par les répondants avait continué de s’accroître au premier trimestre de 2020 pour atteindre un nouveau sommet. Par ailleurs, la probabilité de perte d’emploi dont ils ont fait état avait un peu diminué, tandis que les attentes à l’égard de la croissance des salaires s’étaient inscrites en légère hausse.
  • Dans l’ensemble, les attentes des consommateurs à l’égard de la croissance du revenu de leur ménage avaient augmenté de façon modeste au premier trimestre de 2020. Le rythme attendu de progression des dépenses de leur ménage au cours de l’année à venir avait continué de monter légèrement. Il était d’ailleurs demeuré supérieur au rythme attendu de la croissance du revenu, ce qui indique que les consommateurs ne devenaient pas plus prudents dans leurs dépenses.
  • De façon générale, les attentes des consommateurs relatives à la croissance des prix des logements avaient connu une légère hausse au pays. Elles s’étaient intensifiées en Ontario et au Québec, mais s’étaient stabilisées en Colombie-Britannique et étaient demeurées faibles en Alberta et en Saskatchewan.

Inflation

Au premier trimestre de 2020, les attentes d’inflation des consommateurs à l’horizon d’un an avaient augmenté légèrement, passant de 2,2 à 2,5 % (graphique 1)1, 2. Celles à l’horizon de cinq ans s’étaient également accrues, ce qui a compensé la baisse observée au trimestre précédent. Les attentes d’inflation à l’horizon de deux ans, elles, étaient demeurées stables, bien en deçà du sommet atteint au milieu de 2018. Les perceptions de l’inflation relatives aux douze mois précédents n’avaient pas changé. La plupart des répondants s’attendaient à ce que l’inflation reste à l’intérieur de la fourchette cible ou juste au-dessus (graphique 2). Comme les attentes d’inflation peuvent varier selon les caractéristiques démographiques (âge, niveau de scolarité et revenu), il est plus utile d’analyser leur dynamique que leur niveau pour bien saisir l’ensemble des pressions inflationnistes.

Graphique 1 : Attentes d’inflation



Graphique 2 : Distribution des attentes d’inflation

Marché du travail

Les attentes des consommateurs à l’égard de la croissance de leur salaire au cours de l’année à venir étaient un peu plus élevées qu’à l’enquête précédente, les hausses salariales escomptées dépassant légèrement 2,0 % (graphique 3). Ces attentes restaient un peu en deçà des attentes d’inflation et sous les niveaux prévus au premier semestre de 2018. D’autres indicateurs laissaient également entrevoir une certaine amélioration de l’état du marché du travail. D’abord, la probabilité de départ volontaire indiquée par les répondants avait continué de s’accroître au premier trimestre de 2020 pour atteindre un nouveau sommet (graphique 4). Cet accroissement donne à penser que les répondants avaient une meilleure opinion des conditions à venir sur le marché du travail, et tient peut-être à un regain de confiance dans leur capacité de trouver un emploi plus satisfaisant. Ensuite, la probabilité de perte d’emploi dont ils ont fait état avait un peu diminué, mais restait près d’un niveau record. Cette probabilité avait fortement augmenté tout au long de 2018, mais était demeurée stable depuis le début de 2019. Pour ce qui est de la probabilité de trouver un emploi en cas de perte de l’emploi principal, les résultats n’avaient pas changé au premier trimestre. Dans l’ensemble, selon les réponses recueillies, les perceptions des consommateurs à l’égard des conditions du marché du travail s’étaient améliorées de façon modeste par rapport au trimestre précédent. Ces résultats concordent avec le contexte d’un marché du travail résilient avant les répercussions associées au choc de la COVID-19.

Graphique 3 : Attentes à l’égard de la croissance des salaires



Graphique 4 : Roulement de la main-d’œuvre

Situation financière des ménages, crédit et prix des logements

Tout comme les attentes des consommateurs à l’égard de la croissance de leur salaire, celles concernant la croissance du revenu de leur ménage avaient un peu augmenté au premier trimestre de 2020, mais restaient en deçà du sommet atteint au premier semestre de 2018 (graphique 5). Les attentes à l’égard de la croissance des dépenses avaient légèrement progressé et continuaient de dépasser celles liées à la croissance du revenu, laissant présager une diminution de l’épargne ou encore une hausse du recours à l’emprunt. Ces attentes donnent peu de signes que les consommateurs, dans l’ensemble, commençaient à se montrer plus prudents dans leurs dépenses. Les attentes des consommateurs à l’égard des taux d’intérêt aux horizons de deux ans et de cinq ans s’étaient accrues, la hausse la plus marquée portant sur les taux à l’horizon de deux ans (graphique 6). Cette augmentation s’explique probablement par le fait que les attentes concernant les taux d’intérêt ont été recueillies entre le 29 janvier et le 19 février 2020, soit avant la montée des préoccupations au sujet de la COVID-19. Les attentes relatives au rythme de croissance des prix des logements avaient un peu augmenté au premier trimestre à l’échelle du pays (graphique 7). Ces attentes s’étaient intensifiées en Ontario, même si elles restaient au-dessous des sommets atteints en 2018. La croissance attendue des prix des logements s’était aussi accentuée au Québec, mais s’était stabilisée en Colombie-Britannique et était demeurée faible en Alberta et en Saskatchewan.

Graphique 5 : Attentes relatives au revenu et aux dépenses des ménages


Graphique 6 : Attentes à l’égard des taux d’intérêt


Graphique 7 : Attentes relatives à la croissance des prix des logements


  1. 1. Nous nous concentrons sur la médiane des anticipations plutôt que sur leur moyenne pour éviter les asymétries pouvant être associées à des valeurs extrêmes. Pour des précisions sur le mode de calcul de la médiane des attentes d’inflation et d’autres données faisant l’objet du présent rapport, se reporter au document Enquête sur les attentes des consommateurs au Canada – Vue d’ensemble.[]
  2. 2. Comme dans d’autres pays, au Canada, les anticipations d’inflation des ménages ont tendance à être un peu supérieures à l’inflation observée. Il est donc plus utile de s’intéresser davantage aux variations des attentes au fil du temps qu’à leurs niveaux. Pour des précisions à ce sujet, voir M.‑A. Gosselin et M. Khan (2015), « Une enquête sur les attentes des consommateurs pour le Canada », Revue de la Banque du Canada, automne, p. 15-26; et Center for Microeconomic Data (2019), Survey of Consumer Expectations, Banque fédérale de réserve de New York, décembre.[]

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