La Banque du Canada laisse inchangé le taux cible du financement à un jour à 1¾ %
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1¾ %. Le taux officiel d’escompte demeure donc à 2 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1½ %.
De plus en plus de signes indiquent que les tensions commerciales continues ont un effet notable sur les perspectives économiques mondiales. La Banque avait déjà incorporé ces effets négatifs dans les livraisons précédentes du Rapport sur la politique monétaire (RPM) et, dans sa nouvelle prévision, a apporté d’autres ajustements à la lumière de l’affaiblissement de la confiance et de l’activité dans les grandes économies. Les conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine, en particulier, freinent l’activité manufacturière et les investissements des entreprises, et poussent les prix des produits de base à la baisse.
Les politiques s’adaptent au ralentissement : les banques centrales aux États-Unis et en Europe ont signalé qu’elles sont prêtes à mener une politique monétaire plus expansionniste, et de nouvelles mesures de relance ont été mises en œuvre en Chine. Dans ce contexte, les conditions financières mondiales se sont assouplies substantiellement. La Banque s’attend maintenant à ce que la croissance du PIB mondial atteigne 3 % en 2019 et se renforce pour avoisiner 3¼ % en 2020 et en 2021, la croissance de l’économie américaine ralentissant pour s’établir à un rythme proche de son potentiel. Une escalade des conflits commerciaux demeure le plus grand risque à la baisse pour les perspectives mondiales et canadiennes.
Après une faiblesse temporaire à la fin de 2018 et au début de 2019, la croissance de l’économie canadienne retourne autour de son potentiel, comme on s’y attendait. La croissance au deuxième trimestre semble avoir été plus forte que prévu en raison de certains facteurs temporaires, dont le redressement qui a suivi les ralentissements liés aux conditions météorologiques au premier trimestre et une forte hausse de la production de pétrole. La consommation est soutenue par un marché du travail sain. À l’échelle nationale, le marché du logement se stabilise, bien qu’il y ait encore des ajustements importants dans certaines régions. Une baisse notable des taux hypothécaires de long terme favorise l’activité dans le secteur du logement. Les exportations ont rebondi au deuxième trimestre et croîtront à un rythme modéré, la demande étrangère continuant d’augmenter. Cependant, les conflits commerciaux et les problèmes de compétitivité continus pèsent sur les perspectives des échanges et des investissements. La Banque prévoit que la croissance du PIB réel se chiffrera en moyenne à 1,3 % en 2019 et à environ 2 % en 2020 et en 2021.
L’inflation demeure autour de la cible de 2 %, ayant subi récemment des pressions à la hausse exercées par les prix plus élevés des aliments et des automobiles. Les mesures de l’inflation fondamentale se situent elles aussi près de 2 %. L’inflation mesurée par l’IPC devrait baisser temporairement cette année en raison de la dynamique des prix de l’essence et d’autres facteurs transitoires. À mesure que les capacités excédentaires au sein de l’économie se résorberont et que ces effets temporaires diminueront, l’inflation devrait retourner durablement à 2 % vers le milieu de 2020.
Les données récentes montrent que la croissance de l’économie canadienne est en train de retourner à son potentiel. Cependant, les perspectives sont assombries par les tensions commerciales persistantes. Compte tenu de ces éléments, le degré de détente monétaire qu’offre le taux directeur actuel demeure approprié. Le Conseil de direction continuera de suivre les nouvelles données, et portera une attention particulière à l’évolution du secteur de l’énergie et à l’incidence des conflits commerciaux sur les perspectives de croissance et d’inflation au Canada.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 4 septembre 2019. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 30 octobre 2019.