Selon le gouverneur de la Banque du Canada, M. Stephen S. Poloz, l’économie canadienne recèle un potentiel inexploité
L’économie canadienne recèle un potentiel inexploité qui pourrait prolonger l’expansion économique sans causer de pressions inflationnistes, a déclaré aujourd’hui le gouverneur, M. Stephen S. Poloz.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’Université Queen’s, le gouverneur a indiqué que l’économie canadienne se trouve actuellement au point du cycle économique où les entreprises doivent accroître leur capacité pour répondre à la demande croissante. « La croissance de leurs ventes passe par une hausse de leurs investissements, ce qui donne lieu à la création d’emplois et à l’augmentation de l’offre globale, a-t-il fait remarquer. De toute évidence, il s’agit d’une étape qu’il est bon d’alimenter. »
Le gouverneur Poloz a cité plusieurs sources offrant un potentiel de croissance inexploité, notamment la participation accrue des jeunes, des femmes, des Autochtones, des personnes handicapées et des nouveaux immigrants au marché du travail. Selon ses dires, « il n’est pas inimaginable de penser que la population active du Canada pourrait augmenter d’un demi-million de personnes de plus », ce qui hausserait de façon permanente la capacité du pays de croître sans causer de pressions inflationnistes.
D’après le gouverneur, une banque centrale dotée d’un régime de ciblage de l’inflation peut faciliter la création d’une production potentielle supplémentaire en conduisant une politique monétaire fondée sur une approche de gestion des risques. « Si l’offre créée dans l’économie est anormalement élevée, alors l’inflation sera soumise à un risque à la baisse. Par contre, si l’offre est moins élevée, l’inflation sera soumise à un risque à la hausse. Il nous appartient d’équilibrer ces risques, a-t-il expliqué. Nous ne pouvons pas savoir d’avance jusqu’où ira le processus de création de capacités, mais il nous revient de le laisser se développer. »
Le gouverneur a souligné que le potentiel inexploité du Canada s’étend à l’avenir du travail. Les investissements qu’effectuent aujourd’hui les jeunes entreprises et les entreprises déjà établies permettront d’exploiter les percées technologiques et créeront les emplois de demain dans des secteurs existants ou tout nouveaux, même si, a-t-il précisé, les technologies innovantes viennent perturber le fonctionnement de certaines filières. Beaucoup d’emplois sont créés dans des secteurs où les qualifications requises ne sont pas très différentes de celles que l’on retrouve dans les secteurs soumis à des bouleversements, a-t-il ajouté. « Historiquement, les progrès techniques ont toujours entraîné une augmentation de la productivité et des niveaux de vie, et ils ont toujours été à l’origine de plus de créations d’emplois que de pertes d’emplois. »