The Role of the International Monetary Fund in the Post-Crisis World
Le Fonds monétaire international (FMI ou Fonds) a connu une série de réformes et de changements d’orientation importants dans la foulée de la crise financière mondiale. Le fait le plus notable a été la ratification par les élus américains d’un amendement en décembre 2015, dont l’approbation avait été longtemps retardée et qui vise à renforcer la représentation des pays en développement au sein des organes de gouvernance du Fonds. La réforme essentielle des quotes-parts qui a été réalisée permet enfin de reprendre les discussions sur la question plus vaste et de plus en plus incontournable du rôle stratégique du FMI dans le monde d’après-crise. Notre étude se propose de relancer le débat en évaluant les récents changements et réformes, en circonscrivant les domaines où les progrès doivent se poursuivre et en soumettant des solutions. S’il est vrai que la direction du Fonds et le reste de son personnel ont accompli beaucoup depuis la crise financière mondiale, l’institution ne peut toutefois rester pertinente dans un système économique et financier en rapide évolution qu’au prix d’autres réformes portées par les États-membres. Les pays émergents sont encore sous-représentés et continuent à soupçonner le FMI d’avoir un parti pris contre eux. Cette méfiance diminue la valeur accordée à ses conseils, malgré l’augmentation des quotes-parts de ces pays et les actions entreprises pour accroître la qualité, l’efficience et l’impartialité de la surveillance exercée par le FMI et de son activité de prêteur. Dans les économies avancées, où le Fonds a eu en général peu d’influence sur les politiques nationales, l’institution est confrontée à la double difficulté de gérer et de faire valoir son indépendance dans des programmes auxquels participent de grands actionnaires. Les réformes que nous proposons sont destinées à améliorer la représentation des États, à donner au FMI une véritable indépendance opérationnelle et à rehausser son rôle mobilisateur.