Le cadre amélioré d’évaluation de la stabilité financière de la Banque du Canada montre que le système est robuste mais que des vulnérabilités subsistent dans le secteur du logement
La Banque du Canada a dévoilé aujourd’hui, dans sa livraison semestrielle de la Revue du système financier (RSF), un cadre amélioré servant à évaluer l’évolution des risques pesant sur la stabilité financière. La Banque estime que le système financier canadien est robuste, mais qu’il est encore confronté à des vulnérabilités considérables.
« Après avoir soupesé les risques planant sur la stabilité financière au moyen de notre cadre d’évaluation amélioré, nous sommes aussi à l’aise, en tant que décideurs publics, que nous l’étions il y a six mois, a déclaré le gouverneur Stephen S. Poloz. Notre analyse montre que les déséquilibres dans le secteur des ménages demeurent la vulnérabilité la plus importante et qu’ils pourraient amplifier l’incidence de chocs externes. »
Le nouveau cadre de la RSF met en relief d’importantes vulnérabilités touchant le système financier. La Banque continue d’observer que les déséquilibres sur le marché du logement et le crédit aux ménages évoluent de façon constructive. Toutefois, les prix sont surévalués, il y a de la surconstruction dans certains segments du marché de l’habitation et l’endettement des ménages demeure élevé. Le système financier est également exposé à des chocs externes potentiels compte tenu des liens économiques et financiers du Canada avec le reste du monde.
À la lumière de ces vulnérabilités, la Banque juge que le risque d’une correction marquée des prix des maisons reste moyennement élevé. La probabilité de ce risque est faible, étant donné les indications montrant que le marché du logement se dirige toujours vers un atterrissage en douceur, mais si ce risque se matérialisait, ses conséquences sur l’économie et le système financier seraient graves.
La Banque constate que le risque de tensions financières provenant de Chine et d’autres économies émergentes s’est accru depuis décembre, alors que le risque d’une recrudescence de la crise dans la zone euro a diminué. Le quatrième risque souligné par la Banque est une hausse abrupte des taux d’intérêt à long terme dans le monde.
Le nouveau cadre
La Banque du Canada s’attache à promouvoir activement la stabilité et l’efficience du système financier conformément à l’engagement qu’elle a pris de favoriser la prospérité économique et financière du pays. Du fait des liens d’interdépendance entre la stabilité économique et la stabilité financière, la Banque envisage conjointement les risques qui pèsent sur l’une et l’autre.
Le nouveau cadre d’évaluation des risques est conçu pour aider les Canadiens à mieux comprendre les forces en jeu au sein de l’économie. Il met en relief explicitement les vulnérabilités présentes dans le système financier canadien et la manière dont elles évoluent. Les vulnérabilités, et leurs interactions, déterminent la gravité des incidences au cas où un risque particulier se matérialiserait. Les principaux risques pour la stabilité financière sont ensuite évalués en fonction de leur probabilité et de leurs effets potentiels.
Rapports
La livraison de juin de la RSF renferme également trois rapports préparés par des spécialistes de la Banque sur certaines politiques touchant le secteur financier :
- La réforme des indices financiers de référence : une perspective internationale
- L’application des tests de résistance au système bancaire canadien : une approche systémique
- La mise en œuvre de Bâle III : vers un secteur bancaire plus sûr