Helliwell relate les transformations qu'a subies la Banque du Canada depuis le début des années 1960, période où s'est amorcée la relation soutenue que l'auteur entretient avec l'institution et les membres de son personnel. Évoquant d'abord son passage à la Commission royale d'enquête sur le système bancaire et financier (Commission Porter), Helliwell poursuit avec le récit des 40 années suivantes, en s'intéressant tout particulièrement aux activités d'analyse et de recherche de la Banque. Tout en prenant soin de reconnaître l'utilité de différentes méthodes d'analyse et de collecte de renseignements, comme la vaste enquête que lui et ses collègues ont menée par courrier et par des entrevues dans le cadre de la Commission Porter, Helliwell s'attarde aux activités de modélisation économétrique de l'institution, commencées avec les modèles RDX1 et RDX2 à la fin des années 1960 et au début de la décennie suivante. Il cite quelques-uns des obstacles internes et externes que la banque centrale a dû surmonter afin de poursuivre ses efforts de modélisation et explique comment les nouvelles tendances au sein de la profession posaient parfois des défis. En conclusion, l'auteur affirme que ces avancées ont aidé la Banque à parvenir à maturité et à devenir l'un des grands foyers internationaux de recherche empirique.
Les données récentes indiquent que les échanges économiques à l'intérieur d'un même pays et entre les pays n'ont absolument pas la même intensité : les liens sont beaucoup plus étroits à l'intérieur des frontières nationales qu'entre les pays. Toutefois, ces résultats ne signifient pas nécessairement que les frontières et les monnaies nationales constituent d'importants obstacles au commerce qu'il faut éliminer, puisqu'ils concordent également avec l'hypothèse voulant que les échanges intérieurs soient plus efficients parce que les producteurs nationaux sont mieux en mesure de répondre aux besoins et aux goûts des consommateurs locaux, grâce à la présence d'institutions communes ainsi que de réseaux sociaux et informationnels locaux. Mettant l'accent principalement sur les liens commerciaux à l'intérieur du Canada et des États-Unis ainsi qu'entre les deux pays, les auteurs passent en revue les données disponibles concernant l'effet négatif des frontières nationales sur l'étroitesse des liens économiques internationaux, en ce qui touche surtout le commerce des biens et des services, et en évaluent l'incidence sur le bien-être du pays. Ils examinent également les données relatives aux conséquences de l'utilisation de monnaies communes pour le commerce et le bien-être. Comme les modèles empiriques employés jusqu'à maintenant ne permettent pas de cerner l'explication appropriée, les auteurs estiment qu'il n'est pas encore possible de tirer des conclusions définitives pour la mise en oeuvre des politiques.