La conduite de simulations de crise macrofinancière se distingue, entre autres, par l'emploi de modèles macroéconomiques dans la conception et le déroulement des scénarios. Il est généralement admis que ces scénarios doivent illustrer des événements « rares mais plausibles » qui ont déjà causé des vulnérabilités ou pourraient le faire.
Dans les analyses historiques, on associe généralement les crises financières aux périodes d'expansion du crédit et aux déséquilibres de prix sur le marché des actifs. Par conséquent, un groupe de variables réunissant à la fois des mesures du crédit et du prix des actifs pourrait-il servir à prévoir les crises?
La conduite de simulations de crise (stress testing) sert de façon générale à évaluer la performance d'une entité dans des conditions de fonctionnement anormales.
Les modifications de l'appétit des investisseurs pour le risque ont été invoquées pour expliquer toute une gamme de phénomènes observés sur les marchés d'actifs.
Les changements de la perception du risque ont servi à expliquer dans divers contextes l'évolution à court terme des marchés financiers, les phénomènes d'amplification des fluctuations sur ces marchés ainsi que les périodes d'« exubérance irrationnelle ».
Bien que d'aucuns considèrent qu'elle prête à controverse, la thèse selon laquelle les variations des prix des actifs s'expliquent par des modifications exogènes de la propension à prendre des risques connaît une certaine popularité au sein des milieux financiers et soulève l'intérêt des universitaires qui se penchent sur les causes des crises financières récentes. Les versions opérationnelles de cette thèse se fondent sur l'hypothèse voulant que les variations des prix des actifs soient imputables en partie aux modifications du niveau de risque des actifs et en partie à celles du degré d'aversion pour le risque, et que ces effets puissent être quantifiés isolément.
Dans une étude récente qui tente d'expliquer l'énigme de la prime de risque rattachée aux actions dans le cadre d'un modèle à agent représentatif, Cecchetti, Lam et Mark (2000) écartent l'hypothèse des anticipations rationnelles pour utiliser à sa place l'hypothèse de la distorsion des croyances. L'auteur montre que le pouvoir explicatif du modèle de distorsion des croyances est dû à une incohérence intrinsèque et que tenter de l'éliminer revient à supprimer le pouvoir explicatif du modèle.