Résultats de l’enquête du 1er trimestre de 2025 | Vol. 22.1 | 7 avril 2025

Les entrevues de l’enquête sur les perspectives des entreprises ont été menées en personne, par vidéoconférence et par téléphone entre les 6 et 26 février 2025. Le Pouls des leaders d’entreprise est une enquête mensuelle en ligne. Les résultats les plus récents sont ceux de janvier, février et mars 2025. La présente publication tient également compte des résultats des activités de rayonnement du Conseil de direction ainsi que de consultations spéciales auprès d’entreprises et d’organisations de secteurs sensibles aux échanges commerciaux. La période durant laquelle les enquêtes et les consultations se sont déroulées était caractérisée par une incertitude généralisée créée par les changements soudains et imprévisibles de la politique commerciale des États-Unis.

Vue d’ensemble

  • La confiance des entreprises s’est détériorée et l’incertitude est généralisée en raison du conflit commercial avec les États-Unis. Les entreprises élaborent des plans pour atténuer les effets des droits de douane sur leurs activités, mais elles entrevoient beaucoup de difficultés (encadré 1).
  • Les entreprises sont moins nombreuses qu’au trimestre précédent à anticiper une amélioration de la croissance des ventes au cours de l’année à venir. Elles estiment disposer de ressources suffisantes pour répondre à la demande prévue.
  • Dans le contexte économique actuel, beaucoup d’entreprises attendent d’avoir des perspectives plus claires pour prendre des décisions importantes, notamment en ce qui concerne l’investissement et l’embauche. Les intentions d’embauche sont faibles.
  • Les entreprises ne s’attendent plus à un ralentissement de la progression des prix de leurs intrants. Les deux tiers sont d’avis que des droits de douane généralisés feraient monter leurs coûts. Le cas échéant, de nombreuses entreprises augmenteraient leurs prix de vente.
  • Les attentes d’inflation à court terme sont plus élevées qu’au dernier trimestre, les entreprises estimant que les effets inflationnistes des droits de douane auront plus de poids que la baisse des pressions découlant de la faible demande.

Le conflit commercial brouille les perspectives des entreprises

L’indicateur de l’enquête, une mesure synthétique des résultats des principales questions, a inversé sa tendance à la hausse ce trimestre et se maintient sous la moyenne. Cette baisse s’explique surtout par la diminution des soldes des opinions concernant l’emploi, l’investissement et les mesures des ventes futures et, dans une moindre mesure, par une baisse des signalements de pressions importantes sur la capacité (graphique 1). Toutefois, ces réductions sont partiellement contrebalancées par des attentes plus élevées quant à l’augmentation des prix des intrants, les entreprises prévoyant une hausse des coûts en raison des droits de douane. Ce contexte fait suite à plus de deux années où le ralentissement de la progression des prix a apporté une contribution négative à l’indicateur de l’enquête.

Graphique 1 : L’indicateur de l’enquête a diminué surtout en raison des perspectives plus faibles pour l’activité commerciale

Graphique 1 : L’indicateur de l’enquête a diminué surtout en raison des perspectives plus faibles pour l’activité commercialeContributions à l’indicateur de l’enquête (unités standardisées)
Nota : L’indicateur de l’enquête est une mesure synthétique des résultats des principales questions de l’enquête. Les indicateurs de l’activité commerciale comprennent ceux liés aux baisses des ventes passées, à la croissance des ventes futures, aux indicateurs de ventes futures, à l’emploi et aux investissements. Les indicateurs de prix et de coûts sont ceux qui reflètent la croissance des prix des intrants et des prix de vente, et les conditions de crédit. Les indicateurs de capacité sont liés aux pénuries de main-d’œuvre, à l’intensité de ces pénuries et à la capacité de répondre à la demande.
Source : enquête sur les perspectives des entreprises

L’incertitude entourant les conditions financières, économiques et politiques demeure la principale préoccupation des entreprises, et elle s’est fortement intensifiée pendant le trimestre. Dans ce contexte, 32 % des entreprises font maintenant leur planification en partant de l’hypothèse qu’il y aura une récession au Canada dans la prochaine année – une proportion en hausse par rapport aux 15 % des deux trimestres précédents. Dans l’ensemble, la confiance des entreprises a diminué ces derniers mois (graphique 2), et elle est particulièrement faible chez les exportateurs. Les entreprises se sont dites de plus en plus inquiètes concernant :

  • le conflit commercial qui se poursuit et l’incertitude qui en découle
  • le contexte politique tant aux États-Unis qu’au Canada
  • les risques qui entourent les dépenses de consommation

Graphique 2 : La confiance des entreprises s’est nettement détériorée

Graphique 2 : La confiance des entreprises s’est nettement détérioréeEn excluant les changements saisonniers normaux, comment évaluez-vous les conditions commerciales actuelles de votre entreprise? (moyenne mobile sur 3 mois, solde desopinions à pondération double*)
* Pourcentage des entreprises qui se disent optimistes à propos des conditions commerciales diminué du pourcentage de celles qui se disent pessimistes. Les réponses « très bonnes » et « très mauvaises » ont deux fois plus de poids que les réponses « bonnes » et « mauvaises ». Il s’agit d’un solde des opinions à pondération double où l’éventail des résultats possibles est de -200 % à 200 %.
Source : Le Pouls des leaders d’entreprise
Dernière observation : 31 mars 2025

Les perspectives de vente se sont modérées, en particulier chez les exportateurs

Le conflit commercial pèse sur les perspectives de vente des entreprises, mettant un terme aux récentes améliorations. Bien que les baisses de taux d’intérêt aient soutenu la croissance des ventes passées, les entreprises sont moins optimistes qu’au trimestre précédent du fait que la politique commerciale vient brouiller leurs perspectives.

Les indicateurs des ventes futures (carnets de commandes, réservations, demandes de renseignements, etc.) demeurent plus élevés qu’il y a un an, mais le solde des opinions a diminué par rapport au trimestre précédent (graphique 3, ligne rouge). Ce solde plus bas tient au fait que l’amélioration récente de la demande est contrebalancée en partie par les effets négatifs de l’incertitude commerciale. De même, les entreprises continuent à anticiper une croissance des ventes au cours de l’année à venir, mais elles sont moins nombreuses qu’au trimestre précédent à s’attendre à ce que cette croissance se raffermisse (graphique 3, barres bleues).

Environ 40 % des entreprises prévoient une progression plus faible de leurs ventes si des droits de douane sont appliqués (encadré 1). Lors de l’enquête, la plupart des entreprises n’avaient pas pris en compte les droits de douane dans leurs perspectives. Celles qui l’avaient fait ont communiqué des perspectives nettement plus faibles que les autres. Ces entreprises sont responsables de la quasi-totalité de la baisse du solde des opinions concernant la croissance des ventes futures. Certains répondants ont dit que, même en l’absence de droits de douane, une période d’incertitude prolongée viendrait réduire leurs anticipations de croissance des ventes.

Les entreprises craignent que les droits de douane nuisent à leurs ventes de diverses façons, notamment en :

  • rendant la concurrence plus difficile sur les marchés américains
  • réduisant les dépenses de consommation
  • faisant baisser la demande des clients commerciaux directement touchés par les droits de douane

Graphique 3 : Les perspectives de ventes des entreprises sont plus sobres maintenant que les tensions commerciales freinent la récente reprise

Les perspectives de croissance des exportations sont particulièrement sombres, les entreprises anticipant un ralentissement marqué en raison des droits de douane américains qui feraient monter les prix des produits canadiens sur les marchés des États-Unis (graphique 4). Les entreprises manufacturières exportatrices ont revu à la baisse leurs perspectives de vente pour 2025 à cause de la menace tarifaire américaine. Les entreprises ont souligné plusieurs facteurs nuisant à leur capacité de trouver des débouchés à l’extérieur des États-Unis, dont :

  • l’augmentation des frais de transport
  • les obstacles réglementaires
  • la demande internationale limitée de leurs produits

En revanche, certaines entreprises remarquent une forte solidarité quant à l’achat de biens et services canadiens, ce qui, à leur avis, pourrait atténuer en partie les effets négatifs des droits de douane américains. L’ampleur de la baisse anticipée de la croissance des exportations dépend aussi dans une large mesure de la disponibilité de substituts aux biens canadiens aux États-Unis. Fait à noter : la forte demande de produits de base comme le pétrole, le gaz naturel et le bois d’œuvre devrait soutenir la croissance des exportations dans le secteur des ressources naturelles, malgré les coûts supplémentaires rattachés aux droits de douane.

Graphique 4 : Les entreprises anticipent un ralentissement marqué de la croissance des exportations en raison de la menace de droits de douane américains

Les plans d’expansion sont en suspens

La demande étant faible, les entreprises estiment disposer de ressources suffisantes pour y répondre, y compris pour ce qui est de la main-d’œuvre. La proportion d’entreprises ayant fait état de contraintes limitant leur capacité à répondre à la demande a encore diminué ce trimestre, pour toucher son plus bas niveau depuis le début de la pandémie de COVID‑19 (graphique 5, ligne jaune). Les entreprises ont déclaré avoir plus de facilité à trouver des travailleurs maintenant qu’à la même période l’an dernier, et la proportion de celles disant être aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre demeure inférieure à la moyenne (graphique 5, ligne verte).

Graphique 5 : La plupart des entreprises disposent de capacités excédentaires

Les intentions d’investissement des entreprises se sont nettement affaiblies au premier trimestre après avoir connu une remontée en 2024 (graphique 6), l’incertitude tarifaire pesant lourd dans la balance. De nombreuses entreprises ont mis en suspens leurs projets d’investissement, certaines réduisant même leurs investissements existants. Cette approche attentiste face à l’investissement était également privilégiée par des personnes rencontrées lors des activités de rayonnement du Conseil de direction à Moncton et à Calgary1. La proportion d’entreprises ayant déclaré que l’incertitude freinait les investissements a considérablement augmenté (graphique 7, ligne verte). En même temps, la demande aide peu (graphique 7, ligne jaune), puisque dans l’ensemble, les entreprises ont indiqué avoir suffisamment de ressources pour répondre à la faible demande actuelle et anticipée. La diminution des intentions d’investissement était plus marquée chez les entreprises exportatrices, comme celles du secteur manufacturier.

Les plans d’investissement sont également freinés par le coût des biens d’équipement importés, qui a été poussé à la hausse par la récente dépréciation du dollar canadien. Pourtant, de nombreux projets d’investissement sont mis en branle, en particulier ceux qui sont axés sur le maintien de la capacité ou l’amélioration de la productivité. Du côté des entreprises du secteur pétrolier et gazier, les tensions commerciales ont des effets plus limités que pour de nombreux autres exportateurs. Selon les attentes, la production et l’investissement à court terme ne devraient pas être durement touchés. Mais les entreprises de ce secteur disent craindre que les droits de douane éventuels – même à un taux réduit de 10 % – nuisent à leur situation financière et rendent ainsi moins attrayantes les dépenses d’investissement à moyen terme dans le secteur.

Graphique 6 : De nombreuses entreprises suspendent leurs investissements

Graphique 7 : La forte incertitude et la faible demande pèsent sur les investissements

Les projets de recrutement sont également en suspens. Les intentions d’embauche sont passées sous les niveaux connus durant la pandémie, du fait qu’une part d’entreprises historiquement faible prévoit embaucher dans l’année à venir (graphique 8). Étant donné la faible demande, l’incertitude liée aux droits de douane et les minimes pressions sur la capacité, peu d’entreprises ont besoin d’augmenter leur personnel. En fait, davantage de répondants qu’à l’habitude ont l’intention de garder leur effectif relativement stable à l’horizon de 12 mois. Cela dit, la proportion d’entreprises qui prévoient des réductions de personnel proprement dites reste semblable à ce qu’elle était aux derniers trimestres.

Graphique 8 : Le nombre d’entreprises qui embauchent a diminué

Les attentes de croissance des salaires continuent de diminuer (graphique 9), ce que les entreprises attribuent à la période prolongée de basse inflation et de faible demande. Malgré tout, parmi les participants à l’enquête, ces attentes demeurent plus élevées que la moyenne à long terme. L’ajustement tardif des conventions collectives au coût de la vie a souvent été cité comme source persistante de pressions à la hausse par les entreprises qui offrent encore des augmentations salariales au-dessus de la normale. En ce qui concerne les pressions que les droits de douane pourraient exercer sur les salaires, les attentes sont contrastées : certaines entreprises prévoient une montée de l’inflation, et donc des pressions à la hausse, tandis que d’autres prévoient une baisse de la demande, et donc des pressions à la baisse.

Graphique 9 : Les attentes de croissance des salaires ont diminué

Les droits de douane poussent à la hausse les attentes relatives aux prix

Les entreprises ne s’attendent plus à ce que la progression des prix de leurs intrants ralentisse. Ce changement par rapport aux derniers temps est frappant : le solde des opinions sur la croissance des prix des intrants est au-dessus de zéro pour la première fois en plus de deux ans (graphique 10). Les deux tiers des répondants ont indiqué que les coûts de leurs intrants hors main-d’œuvre seraient touchés par les droits de douane. Bien que cette évolution des attentes soit principalement une réaction à la menace tarifaire, les coûts ont déjà augmenté en raison de divers facteurs :

  • la dépréciation du dollar canadien, qui a fait monter le coût des importations
  • le remplacement de fournisseurs américains par d’autres – souvent plus chers – ailleurs dans le monde
  • les répercussions des droits de douane imposés à d’autres pays (dont la Chine) sur les chaînes d’approvisionnement
  • les hausses de prix déjà effectuées par certains fournisseurs dans l’anticipation de droits de douane futurs

Graphique 10 : Les entreprises ne s’attendent plus à un ralentissement de la croissance du prix des intrants

De nombreuses entreprises estiment également que l’imposition de droits de douane généralisés ferait augmenter les prix de vente (graphique 11) du fait que l’affaiblissement de la demande ne limiterait qu’en partie la hausse des coûts des intrants. D’après les répondants, une part substantielle de cette augmentation serait attribuable aux droits de rétorsion imposés par le Canada. Les entreprises qui hausseraient leurs prix de vente ont souvent indiqué qu’elles le feraient rapidement, dans les six mois. En contraste, d’autres entreprises ne prévoient pas hausser leurs prix même si des droits de douane sont imposés, notamment parce qu’elles :

  • n’anticipent pas de hausse de coûts pour leur entreprise
  • font le choix de ne pas répercuter leurs hausses de coûts sur leur clientèle pour une question de demande
  • ne sont pas en mesure de répercuter leurs hausses de coûts sur leur clientèle, par exemple en raison des prix sur les marchés mondiaux ou de contrats qu’elles doivent honorer

Graphique 11 : La plupart des entreprises vont augmenter leurs prix de vente si leurs coûts augmentent en raison des droits de douane

Même si les droits de douane américains sur les biens canadiens sont imposés aux importateurs américains, les entreprises exportatrices avaient des avis partagés quant aux parties qui paieraient ces droits au bout du compte. La moitié d’entre elles n’ont pas l’intention d’aider leur clientèle américaine à les absorber.

  • Quelques-unes s’attendent à voir leur volume d’exportation baisser en raison des droits de douane. Dans bien des cas, celles-ci ont indiqué qu’elles tenteraient de percer d’autres marchés internationaux, mais que ce ne serait pas sans difficulté étant donné la concurrence féroce et les coûts supplémentaires associés à l’introduction de produits sur de nouveaux marchés.
  • Celles qui exportent des produits de base ont cité la forte demande américaine, l’absence de substituts pour leurs produits ou les faibles marges bénéficiaires comme raisons pour ne pas absorber elles-mêmes les droits de douane.

D’autres entreprises exportatrices prennent des mesures pour maintenir leur part du marché américain, certaines partageant une partie des droits de douane avec leur clientèle américaine.

Les attentes d’inflation à court terme des entreprises ont considérablement augmenté depuis le dernier trimestre (graphique 12). Les préoccupations entourant les effets inflationnistes des droits de douane pèsent plus lourd dans la balance que la réduction des pressions inflationnistes amenée par la faible demande. Tant les entreprises que les consommateurs s’attendent à ce que les tensions commerciales fassent monter les prix2. Cela dit, les attentes d’inflation à plus long terme demeurent essentiellement inchangées.

Graphique 12 : Les attentes d’inflation ont augmenté encore ce trimestre

Encadré 1 : Les entreprises estiment que l’imposition de droits de douane généralisés assombrirait encore plus leurs perspectives

Dans l’enquête sur les perspectives des entreprises et Le Pouls des leaders d’entreprise, ainsi que dans les consultations menées auprès d’entreprises et d’organisations sectorielles sensibles aux échanges commerciaux, les entreprises ont décrit le contexte économique du premier trimestre de 2025 comme étant hautement imprévisible. En conséquence, il était particulièrement difficile pour elles d’établir des perspectives fiables pour l’année à venir. Dans les entrevues de l’enquête et les consultations, le personnel de la Banque a tout d’abord interrogé les répondants sur les divers aspects de leurs activités, leur demandant de fonder leurs réponses sur leurs perspectives actuelles. Ces perspectives étaient fondées sur diverses hypothèses relatives aux droits de douane, y compris concernant la probabilité de leur imposition, leur portée et leur ampleur. L’analyse qui suit porte sur les attentes des entreprises quant à la mise en place de droits de douane ainsi que sur les conséquences d’une telle éventualité sur leurs perspectives.

Au moment des entrevues de l’enquête, la plupart des répondants ne signalaient pas encore de répercussions directes des tensions commerciales ou de la menace tarifaire. Moins de 10 % ont dit déjà subir des effets considérables sur leurs coûts, leurs prix, leurs ventes ou leurs effectifs (graphique 1-A). Le domaine dans lequel les réponses dérogeaient le plus était les projets d’investissement, 12 % des répondants revoyant déjà leurs projections à la baisse. Cependant, une bien plus grande part de répondants ont dit que leurs activités subiraient des effets négatifs considérables advenant l’imposition de droits de douane généralisés. Dans un tel scénario, plus de la moitié des entreprises ont indiqué qu’elles anticiperaient une hausse des coûts de leurs intrants, et la plupart ont ajouté qu’elles prévoiraient aussi augmenter leurs prix de vente. De plus, les entreprises ont dit entrevoir des effets négatifs à grande échelle, dont une diminution des ventes au pays et à l’étranger, une baisse des investissements et une réduction de l’emploi. Certaines ont toutefois avancé que ces effets pourraient être compensés par une augmentation des ventes d’exportation en dehors des États-Unis.

Graphique 1-A : Les droits de douane pousseraient les prix à la hausse tout en réduisant l’activité commerciale

Les opinions quant à la probabilité que des droits de douane soient imposés par l’administration américaine étaient vraiment partagées, la distribution des réponses allant de 0 à 100 %. Certaines des entreprises prévoyant que les États-Unis passent des paroles à l’acte étaient d’avis que, malgré la menace de droits de 25 % sur la plupart des biens, le taux effectivement imposé serait plus bas ou viserait une sélection plus restreinte de biens.

Les attentes quant à la durée d’application des droits de douane étaient également partagées. Une proportion considérable d’entreprises ont dit anticiper une imposition de courte durée (graphique 1-B). Par exemple, les entreprises du secteur automobile étaient d’avis que les droits de douane déstabiliseraient les chaînes d’approvisionnement nord-américaines au point où il serait nécessaire de les annuler rapidement. En même temps, une part raisonnable d’entreprises s’attendent à ce que les droits de douane restent en place longtemps, et d’autres sont incertaines. Cette absence de consensus souligne à la fois la diversité des attentes et le haut degré d’incertitude à l’échelle du secteur des entreprises. Les attentes individuelles des entreprises quant à la durée d’imposition des droits ont influencé les mesures qu’elles prendraient en conséquence.

Durant les entrevues de l’enquête, menées en février, 30 % des répondants avaient explicitement tenu compte des droits de douane dans leurs perspectives. Beaucoup d’autres ne les avaient traités qu’en tant que risques à surveiller et quelques-uns n’y voyaient pas d’intérêt pour leurs perspectives. Devant un scénario où des droits de douane généralisés seraient mis en place par les États-Unis et le Canada, 75 % des répondants à l’enquête ont dit qu’ils s’attendraient à ce que leur entreprise soit touchée d’une manière ou d’une autre.

Graphique 1-B : Les attentes concernant la durée d’imposition des éventuels droits de douane varient considérablement d’une entreprise à l’autre


  1. 1. Les membres du Conseil de direction de la Banque du Canada voyagent régulièrement aux quatre coins du pays pour échanger avec les Canadiennes et Canadiens sur des enjeux économiques. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la page Nouer le dialogue avec la population canadienne dans le site Web de la Banque.[]
  2. 2. Consultez l’Enquête sur les attentes des consommateurs au Canada du premier trimestre de 2025 pour en savoir plus sur les attentes des consommateurs à l’égard des prix.[]

Les résultats de l’enquête représentent des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.

L’Enquête sur les perspectives des entreprises est une publication qui contient les résultats d’une enquête menée par le personnel des bureaux régionaux de la Banque du Canada au moyen d’entrevues réalisées auprès des responsables d’une centaine d’entreprises, choisies en fonction de la composition du produit intérieur brut du secteur canadien des entreprises. Des précisions sur le questionnaire et les réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada.

Le Pouls des leaders d’entreprise est une enquête en ligne menée chaque mois par la Banque du Canada auprès de 700 à 1 000 leaders d’entreprises canadiennes, qui sont appelés à répondre à l’un des trois courts questionnaires de l’enquête. Pour en savoir plus sur Le Pouls des leaders d’entreprise, voir T. Chernis, C. D’Souza, K. MacLean, T. Reader, J. Slive et F. Suvankulov, The Business Leaders’ Pulse—An Online Business Survey, document d’analyse du personnel 2022-14, Banque du Canada (juin 2022).

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