La Banque du Canada abaisse le taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 3 % et annonce la fin du resserrement quantitatif
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle abaisse le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 3 %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 3,25 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 2,95 %1. La Banque annonce aussi son plan pour achever la normalisation de son bilan, et ainsi mettre fin au resserrement quantitatif. Elle recommencera à acheter des actifs au début de mars, de manière graduelle au départ afin que son bilan se stabilise et se mette ensuite à croître modestement, au rythme de la croissance de l’économie2.
Une incertitude plus élevée que d’habitude entoure les projections présentées dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier, publié aujourd’hui, étant donné l’évolution rapide des politiques publiques et en particulier la menace des droits de douane par la nouvelle administration américaine. Puisqu’il est impossible de prédire la portée et la durée d’un conflit commercial potentiel, la prévision de référence fournie dans le Rapport a été établie en supposant l’absence de nouveaux droits de douane.
Selon la projection du Rapport, la croissance de l’économie mondiale devrait rester autour de 3 % au cours des deux prochaines années. L’expansion prévue de l’économie américaine a été revue à la hausse, surtout en raison de la plus forte consommation. Dans la zone euro, la croissance sera probablement modérée, la région subissant des pressions concurrentielles. En Chine, les récentes mesures de politique publique mises en place stimulent la demande et soutiennent la croissance à court terme, même si des défis structurels demeurent. Depuis octobre, les conditions financières ont connu une évolution divergente d’un pays à l’autre. Le rendement des obligations américaines a augmenté, sous l’effet de la forte croissance et de l’inflation plus persistante. Par contre, au Canada, les rendements ont légèrement baissé. Le dollar canadien s’est considérablement déprécié par rapport au dollar américain, ce qui reflète en grande partie l’incertitude entourant les échanges commerciaux et la vigueur généralisée de la monnaie américaine. Les prix du pétrole ont été volatils et se sont établis, ces dernières semaines, environ 5 dollars au-dessus des niveaux postulés dans le Rapport d’octobre.
Au Canada, les baisses passées de taux d’intérêt ont commencé à stimuler l’économie. Le récent renforcement de la consommation et de l’activité sur le marché du logement devrait se poursuivre. Toutefois, les investissements des entreprises demeurent faibles. Les perspectives en ce qui a trait aux exportations sont soutenues par les nouvelles capacités d’exportation de pétrole et de gaz.
Les conditions du marché canadien du travail restent détendues, le taux de chômage s’étant établi à 6,7 % en décembre. La croissance de l’emploi s’est raffermie ces derniers mois, après avoir été inférieure à celle de la population active pendant plus d’un an. Les pressions sur les salaires, qui se sont avérées tenaces, montrent certains signes d’atténuation.
La Banque prévoit un renforcement de la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Cependant, étant donné la plus lente expansion démographique attribuable à la réduction des cibles d’immigration, la croissance du PIB et la croissance potentielle seront plus modérées qu’escompté dans le Rapport d’octobre. La Banque prévoit maintenant qu’après avoir affiché une progression de 1,3 % en 2024, le PIB croîtra de 1,8 % en 2025 et en 2026, ce qui est un peu supérieur à la croissance potentielle. Ainsi, l’offre excédentaire dans l’économie devrait se résorber graduellement sur l’horizon de projection.
L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) reste près de 2 %, et affiche de la volatilité en raison de la suspension temporaire de la TPS et de la TVH sur certains produits de consommation. La hausse des frais de logement est encore élevée, mais se modère graduellement, comme prévu. Une vaste gamme d’indicateurs, y compris les résultats des enquêtes sur les attentes d’inflation et la distribution des variations de prix parmi les composantes de l’IPC, donnent à penser que l’inflation sous-jacente est près de 2 %. La Banque prévoit que l’inflation mesurée par l’IPC sera autour de la cible de 2 % au cours des deux prochaines années.
Si l’on exclut l’imposition de droits de douane américains, les risques à la hausse et à la baisse entourant les perspectives sont raisonnablement équilibrés. Toutefois, comme il est indiqué dans le Rapport, un conflit commercial prolongé entraînerait fort probablement une baisse du PIB et une hausse des prix au Canada.
L’inflation se situe autour de 2 % et l’économie est en situation d’offre excédentaire. Dans ce contexte, le Conseil de direction a décidé d’abaisser de nouveau le taux directeur de 25 points de base pour le faire passer à 3 %. La réduction cumulative du taux depuis juin est substantielle. Les taux d’intérêt plus bas stimulent les dépenses des ménages et, selon les perspectives publiées aujourd’hui, l’économie devrait se renforcer graduellement et l’inflation, demeurer près de la cible. Cependant, si des droits de douane élevés et généralisés devaient être imposés, la résilience de l’économie canadienne serait mise à l’épreuve. Nous suivrons de près l’évolution de la situation et évaluerons les implications pour l’activité économique, l’inflation et la politique monétaire au Canada. La Banque s’engage à maintenir la stabilité des prix pour la population canadienne.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 12 mars 2025. La Banque publiera sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le Rapport sur la politique monétaire qui paraîtra le 16 avril 2025.
- 1. À compter du 30 janvier, le taux de rémunération des dépôts s’établira 5 points de base sous le taux directeur de la Banque, afin d’améliorer l’efficacité de la conduite de la politique monétaire. Pour en savoir plus, voir l’avis aux marchés publié au même moment que le présent communiqué.[←]
- 2. Un avis aux marchés publié en même temps que le présent communiqué fournit les modalités opérationnelles de cette reprise des achats.[←]
La Banque du Canada annonce un ajustement du taux de rémunération des dépôts et des modifications aux modalités d’application des opérations de cession en pension à un jour
29 janvier 2025
La Banque du Canada a annoncé un ajustement du taux de rémunération des dépôts. À compter du 30 janvier, le taux de rémunération des dépôts s’établira à 5 points de base sous le taux directeur de la Banque. Cette modification du cadre de conduite de la politique monétaire vise à en accroître l’efficacité. Elle a pour but de faciliter la circulation des soldes de règlement à mesure qu’ils diminueront pour se rapprocher de leur fourchette d’équilibre au cours des prochains mois et d’améliorer le fonctionnement des marchés de financement à court terme. L’ajustement du taux de rémunération des dépôts devrait également contribuer à atténuer une partie des pressions à la hausse observées, ces derniers mois, sur le taux du financement à un jour par rapport au taux cible de la Banque, et à renforcer l’effet des opérations de prise en pension à un jour réalisées par la Banque.
Des ajustements occasionnels de l’écart entre le taux de rémunération des dépôts et le taux directeur peuvent être nécessaires dans le cours normal des activités. De tels ajustements seraient envisagés après une période de pressions haussières, ou baissières, soutenues et persistantes sur le taux CORRA, notamment, et seraient communiqués au moyen d’un avis aux marchés. Nous évaluerons quelle incidence aura ce changement au fil de l’évolution du bilan et déterminerons s’il faudra apporter d’autres ajustements à notre cadre de mise en œuvre.
En outre, la Banque est en train d’adapter le cadre établi pour ses opérations de cession en pension à un jour à celui de ses opérations de prise en pension à un jour. À compter du 30 janvier, lorsqu’elles seront nécessaires, les opérations de cession en pension à un jour se feront à partir d’une adjudication à prix uniforme. Pour chaque opération, la valeur marchande globale minimale proposée sera de 8 milliards de dollars et il y aura une limite de 3 milliards de dollars par courtier. Les modalités d’application des opérations de cession en pension à un jour ont été mises à jour pour refléter ce changement et fournir des précisions sur le déroulement de ces opérations.
Scott Kinnear
Directeur
Département des Marchés financiers
Mark de Guzman
Directeur
Département des Marchés financiers
La Banque du Canada annonce les modalités opérationnelles de la reprise des achats d’actifs pour mettre fin au resserrement quantitatif
29 janvier 2025
Aujourd’hui, la Banque du Canada annonce son plan pour achever la normalisation de son bilan, et ainsi mettre fin au resserrement quantitatif. Au début de mars, la Banque commencera à acheter des actifs pour assurer la gestion normale de son bilan. Les achats viseront à remplacer des actifs arrivant à échéance, à contrebalancer la croissance de la quantité de billets de banque en circulation et à stabiliser les soldes de règlement à l’intérieur d’une certaine fourchette au cours de l’année.
La Banque commencera par redémarrer le programme régulier d’opérations de prise en pension à plus d’un jour, puis reprendra les achats de bons du Trésor émis par le gouvernement du Canada, afin de revenir à une combinaison plus équilibrée d’actifs à son bilan.
La Banque relancera donc son programme d’opérations de prise en pension à plus d’un jour le 5 mars 2025 et mènera de telles opérations toutes les deux semaines. Des opérations avec une échéance d’un mois, ou encore d’un mois et de trois mois, seront effectuées en alternance, selon la semaine. Au départ, la taille des opérations ira de 2 à 5 milliards de dollars, puis elle s’accroîtra au fil du temps en fonction de l’augmentation des besoins de la Banque en matière d’actifs. Les modalités définitives, y compris la taille et l’échéance exacte, seront publiées une semaine avant la date de chaque opération. Voir les modalités d’application mises à jour pour de plus amples renseignements.
Les achats de bons du Trésor reprendront plus tard cette année et seront effectués lors d’adjudications de titres du gouvernement du Canada. Les montants des achats seront annoncés dans le cadre du processus habituel d’appel de soumissions. Le moment de la reprise des achats de bons du Trésor dépendra en fin de compte de l’évolution du bilan de la Banque, y compris de la participation aux opérations de prise en pension à plus d’un jour.
Selon les projections actuelles concernant les futurs besoins de la Banque en matière d’actifs, celle-ci n’aura vraisemblablement pas à commencer à acheter des obligations du gouvernement du Canada avant la fin de 2026, au plus tôt. Lorsque ces achats débuteront, ils seront effectués sur le marché secondaire. Un autre avis aux marchés contenant les modalités de ces opérations sera publié bien à l’avance.
Scott Kinnear
Directeur
Département des Marchés financiers
Mark de Guzman
Directeur
Département des Marchés financiers