Rapport sur la politique monétaire – Déclaration préliminaire à la conférence de presse
Bonjour. Je suis ravi d’être ici avec la première sous-gouverneure Carolyn Rogers pour parler du Rapport sur la politique monétaire d’octobre, ainsi que de l’annonce concernant la politique monétaire.
Aujourd’hui, nous avons abaissé nos taux d’intérêt de 50 points de base. Cette quatrième baisse consécutive depuis juin fait passer le taux directeur à 3,75 %.
Nous procédons à une plus grosse réduction aujourd’hui parce que l’inflation est maintenant de retour à 2 % et que nous voulons qu’elle reste près de la cible.
Ces derniers mois, l’inflation a beaucoup ralenti : elle est passée de 2,7 % en juin à 1,6 % en septembre. Des indicateurs récents donnent à penser qu’elle sera autour de 2 % en octobre. Les pressions sur les prix ne sont plus généralisées et nos deux mesures de l’inflation fondamentale sont maintenant sous la barre des 2½ %. De plus, nos enquêtes montrent que les attentes des entreprises et des consommateurs ont diminué et se rapprochent de la normale. Tout cela indique que nous sommes revenus à un climat de basse inflation. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde au pays.
Nous avons réussi à faire baisser l’inflation, et maintenant notre objectif est de la stabiliser.
Cela signifie que les forces à la hausse et à la baisse sur l’inflation doivent s’équilibrer. Les dépenses des ménages et les investissements des entreprises se sont redressés cette année, mais restent faibles. Cette faiblesse a aidé à freiner davantage l’inflation. Cependant, maintenant que celle-ci est revenue à 2 %, nous voulons voir la croissance se raffermir. La réduction de taux annoncée aujourd’hui devrait aider à stimuler la demande.
La Banque prévoit que l’inflation demeurera près de la cible sur l’horizon de projection. Les pressions à la hausse attribuables aux frais de logement et aux prix d’autres services devraient diminuer graduellement. La demande accrue devrait aussi amener les pressions à la baisse sur l’inflation à se dissiper, et les forces à la hausse et à la baisse devraient ainsi rester plus ou moins équilibrées.
Si l’économie évolue de manière généralement conforme à cette prévision, nous nous attendons à réduire encore le taux directeur pour soutenir la demande et garder l’inflation à la cible. Le moment et le rythme de toute autre réduction du taux directeur seront guidés par les nouvelles informations que nous recevrons et notre évaluation de leurs implications pour les perspectives d’inflation. Nous prendrons nos décisions de politique monétaire une à la fois.
Laissez-moi vous en dire plus sur les évolutions économiques que nous observons et leur place dans nos délibérations.
Après avoir stagné durant la deuxième moitié de 2023, l’économie a affiché une progression d’environ 2 % au premier semestre de cette année et nous nous attendons à une croissance de 1¾ % au second semestre. L’économie reste en situation d’offre excédentaire et les conditions du marché du travail sont encore détendues, le taux de chômage s’étant établi à 6,5 % en septembre. Il y a eu peu de mises à pied, mais les embauches ont été faibles. Cela touche particulièrement les jeunes et les personnes nouvellement arrivées au Canada. Autrement dit, la population active a augmenté à un rythme plus rapide que le nombre d’emplois.
La croissance du produit intérieur brut devrait se renforcer graduellement pour s’établir autour de 2 % en 2025 et de 2¼ % en 2026, soutenue par les taux d’intérêt plus bas. Cette prévision reflète en grande partie l’effet net du redressement progressif des dépenses de consommation par habitant et du ralentissement de l’expansion démographique. La croissance des investissements résidentiels devrait augmenter, la forte demande de logements stimulant les ventes et les dépenses de rénovation. La Banque s’attend à ce que les investissements des entreprises se raffermissent sous l’effet du redressement de la demande. Les exportations devraient rester vigoureuses, appuyées par la robuste demande américaine.
La diminution de l’inflation ces derniers mois témoigne des effets combinés du recul des cours mondiaux du pétrole, du léger ralentissement de l’augmentation des frais de logement au Canada et des baisses de prix de nombreux biens de consommation, comme les automobiles et les vêtements. Nous pouvons nous attendre à continuer de voir des fluctuations mensuelles de l’inflation. Cependant, dans l’ensemble, les pressions à la hausse attribuables aux frais de logement et aux prix d’autres services devraient diminuer graduellement et l’offre excédentaire dans l’économie devrait se résorber. La Banque s’attend donc à ce que l’inflation demeure près de la cible sur l’horizon de projection.
Des risques pèsent sur nos prévisions d’inflation. Le plus grand risque à la baisse est que le redressement attendu des dépenses des ménages et des investissements des entreprises prenne plus de temps que prévu. Nos enquêtes récentes indiquent que les entreprises s’attendent à des ventes modérées et que leurs intentions d’investissement sont modestes. Pour ce qui est des risques à la hausse, les taux d’intérêt plus bas pourraient entraîner un rebond plus vigoureux de l’activité sur le marché du logement. Ou encore, la croissance des salaires pourrait rester forte par rapport à celle de la productivité. Notons également que l’incertitude géopolitique est élevée et que de nouveaux chocs pourraient survenir.
Dans l’ensemble, nous considérons les risques entourant notre prévision d’inflation comme étant plutôt équilibrés. Maintenant que l’inflation est revenue à 2 %, nous voulons qu’elle ne devienne ni supérieure ni inférieure à la cible. L’économie fonctionne bien quand l’inflation est autour de 2 %.
En conclusion, l’inflation et les taux d’intérêt élevés ont fait peser un lourd fardeau sur les Canadiennes et les Canadiens. Le retour de l’inflation à la cible et la diminution continue des taux d’intérêt devraient permettre aux familles, aux entreprises et aux collectivités de respirer un peu mieux.
La Banque s’engage à maintenir la stabilité des prix pour la population canadienne en gardant l’inflation près de la cible de 2 %.
Sur ce, la première sous-gouverneure et moi répondrons avec plaisir à vos questions.