Déclaration préliminaire à la conférence de presse suivant la décision de politique monétaire
Bonjour. Je suis ravi d’être ici avec la première sous-gouverneure Carolyn Rogers pour parler de notre annonce concernant la politique monétaire.
Aujourd’hui, nous avons abaissé le taux directeur de 25 points de base, pour l’établir à 4,25 %. Il s’agit d’une troisième baisse consécutive depuis juin.
Notre décision repose sur deux grandes considérations.
Premièrement, l’inflation globale et l’inflation fondamentale ont toutes deux continué de baisser comme prévu.
Deuxièmement, avec l’inflation qui continue de se rapprocher de la cible, il faut que la croissance économique s’accélère pour absorber l’offre excédentaire dans l’économie. C’est important pour que l’inflation puisse retourner à la cible de 2 % et y rester.
L’inflation subit encore les effets de forces opposées. D’une part, elle continue d’être poussée à la baisse par la faiblesse générale de l’économie. D’autre part, les pressions qui s’exercent sur les frais de logement et les prix d’autres services nuisent à sa diminution. Ces pressions se sont toutefois légèrement modérées depuis la parution du Rapport sur la politique monétaire de juillet. En même temps, l’offre excédentaire demeure une source de pressions à la baisse.
Si l’inflation continue de ralentir de manière généralement conforme à notre prévision de juillet, il est raisonnable de s’attendre à d’autres réductions du taux directeur. Nous allons continuer d’évaluer les forces opposées qui agissent sur l’inflation et de prendre nos décisions de politique monétaire une à la fois.
Laissez-moi vous en dire plus sur les évolutions économiques que nous observons et leur place dans nos délibérations.
Au deuxième trimestre, l’économie a affiché une croissance de 2,1 % – une progression tirée par les dépenses publiques et les investissements des entreprises, et légèrement supérieure à la prévision de juillet. Avec le taux de 1,8 % enregistré au premier trimestre, on peut déduire que l’économie aurait progressé d’environ 2 % dans la première moitié de 2024. C’est là un rebond appréciable, la croissance ayant été près de zéro dans la seconde moitié de 2023. D’après notre projection de juillet, l’expansion économique devrait se poursuivre dans la deuxième moitié de l’année. De récents indicateurs portent à croire que des risques à la baisse pèseraient toutefois sur cette prévision. Plus particulièrement, des indicateurs préliminaires donnent à penser que l’activité économique aurait peu progressé en juin et juillet, et la croissance de l’emploi stagne depuis quelques mois.
Le taux de chômage a augmenté dans la dernière année pour se chiffrer à 6,4 % en juin et juillet. Les plus touchés sont les jeunes et les nouveaux arrivants au pays, pour qui il est plus difficile de trouver un emploi. Les mises à pied demeurent modérées, mais l’embauche a été faible. Les capacités excédentaires sur le marché du travail devraient ralentir la croissance des salaires, laquelle est encore élevée par rapport à celle de la productivité.
En ce qui concerne les pressions sur les prix, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de nouveau, s’établissant à 2,5 % en juillet, et nos mesures privilégiées de l’inflation fondamentale ont aussi ralenti. Comme la proportion de composantes de l’IPC qui affichent une croissance des prix supérieure à 3 % avoisine la norme historique, il y a peu de signes de pressions généralisées sur les prix. Mais la progression des frais de logement est encore trop forte : elle demeure le facteur qui contribue le plus à l’inflation globale, malgré de premiers signes de ralentissement. Les prix d’autres services continuent également d’afficher un taux d’augmentation élevé.
Comme indiqué dans notre prévision de juillet, l’inflation devrait poursuivre sa baisse dans les prochains mois. Elle pourrait cependant remonter brièvement vers la fin de l’année quand les effets de glissement annuel se dissiperont. Il y a aussi un risque que les pressions à la hausse qui s’exercent sur l’inflation soient plus fortes qu’anticipé. En même temps, comme l’inflation se rapproche de la cible, il faut de plus en plus se protéger contre le risque que l’économie et l’inflation ralentissent trop.
Nous sommes déterminés à ramener l’inflation à la cible de 2 % et nous voulons qu’elle y reste. Nous ne voulons pas qu’elle soit supérieure ou inférieure à cette cible, car l’économie fonctionne bien quand l’inflation est autour de 2 %.
En conclusion, dans un contexte où les pressions inflationnistes généralisées continuent de s’atténuer, le Conseil de direction a décidé d’abaisser de nouveau le taux directeur de 25 points de base. L’offre excédentaire dans l’économie maintient des pressions à la baisse sur l’inflation. En même temps, les hausses des frais de logement et des prix d’autres services nuisent à la baisse de l’inflation. Le Conseil de direction évalue avec soin ces forces opposées qui s’exercent sur l’inflation. Les décisions de politique monétaire seront guidées par les nouvelles informations que nous recevrons et notre évaluation de leurs implications pour les perspectives d’inflation. La Banque reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne.
Sur ce, la première sous-gouverneure et moi répondrons avec plaisir à vos questions.