Le gouverneur Tiff Macklem explique comment les forces géopolitiques, économiques et sociales sont en train de transformer le commerce international. Il parle également de la façon dont le Canada peut bénéficier de cette évolution du paysage commercial et se préparer aux futurs chocs d’offre.

Le gouverneur Macklem s’adresse à la Chambre de commerce Canada–Royaume-Uni, à Londres (Royaume-Uni). Lisez le discours complet.

Les avantages de l’ouverture des échanges commerciaux

Dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le commerce ouvert a prospéré un peu partout dans le monde. Il a favorisé l’innovation, les gains d’efficience et la productivité. Pour les consommateurs, cela s’est traduit par un plus grand choix, et de meilleurs prix. L’ouverture des échanges a également entraîné une augmentation des revenus et une hausse du niveau de vie dans le monde entier.

Le commerce international reste essentiel pour les petites économies ouvertes comme le Canada. Notre pays dépend des exportations pour environ un tiers de ses revenus. Les composants importés alimentent bon nombre de nos secteurs clés, comme le secteur manufacturier. Toutefois, au cours des 15 dernières années, la croissance du commerce international a ralenti. Les pays produisant des biens manufacturés sont en train de changer, les tensions géopolitiques ont causé des frictions et le soutien public s’est estompé.

Aujourd’hui, le commerce international est en train d’être restructuré, remanié et réorienté – et cela a d’importantes conséquences pour un pays comme le nôtre.

Les grandes tendances du commerce international

Trois grandes tendances ont émergé dans le commerce international :

  • Les économies avancées sont à l’origine du ralentissement du commerce.
  • Le commerce des biens ralentit, tandis que celui des services augmente. Cette croissance s’explique par le fait que des services comme la formation ou le soutien technologique peuvent maintenant être fournis de n’importe où.
  • Les relations commerciales internationales sont en train de changer. En particulier, les exportations de la Chine sont désormais en concurrence plus directe avec les biens produits dans les économies avancées. Cette situation a entraîné des tensions commerciales et des préoccupations en matière de sécurité nationale.

Ces tendances ont des conséquences pour le Canada. La croissance de nos exportations ralentit, même si les économies avancées avec lesquelles nous commerçons consomment davantage. Toutefois, nos exportations de services – surtout les services en ligne – sont en hausse. La distribution numérique stimule la demande mondiale de services canadiens dans les domaines de l’informatique, de la gestion et de la finance. Par ailleurs, les tensions et les perturbations commerciales augmentent les risques liés aux chaînes d’approvisionnement pour les entreprises canadiennes.

Si les incertitudes sont nombreuses, une chose semble claire : le commerce international sera différent dans les années à venir. Le Canada doit être prêt à gérer les perturbations et à saisir les possibilités qui s’offriront à lui. »

Préparer l’avenir

Des défis commerciaux nous attendent, mais aussi des occasions. À l’heure où le commerce international se restructure, les partenaires commerciaux du Canada recherchent de nouveaux fournisseurs pour remplacer les biens en provenance de la Chine et d’autres régions. Nous devons tirer parti de notre position de partenaire stable et fiable. Et nous devons vendre les produits que le monde veut.

Le Canada doit également solidifier ses relations commerciales existantes. Il doit s’assurer une place à la table internationale afin d’influencer la manière dont le commerce international est remanié et réorienté.

La restructuration du commerce international entraînera probablement davantage de chocs d’offre à l’avenir. Ces perturbations se répercuteront sur les entreprises et l’emploi, et pourraient faire grimper l’inflation. Elles pourraient aussi se traduire par une plus grande volatilité de l’inflation.

Le rôle de la Banque est de gérer les risques d’inflation et de veiller à ce que l’économie soit forte pour l’ensemble des Canadiennes et Canadiens.

La Banque du Canada ne définit pas la politique commerciale. Mais on doit comprendre les transformations du commerce international, car elles influent sur la vie des gens et sur leur gagne-pain, et ont un effet déterminant sur les coûts et l’inflation. »

Le gouverneur Macklem répond aux questions des médias après son discours.

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