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Le recours à l’endettement par carte de crédit au Canada comme prédicteur de tensions financières

Contexte et motivation

À l’ère des achats en ligne, avoir une carte de crédit est pratiquement indispensable. En fait, en 2019, 90 % des adultes au Canada en avaient au moins une1. Environ la moitié des utilisateurs de cartes de crédit au pays remboursent leurs achats chaque mois. Par contre, l’autre moitié ne règle qu’une partie du solde, paie des intérêts et reporte le reste de la dette au mois suivant2.

Les personnes qui reportent des dettes pourraient être le groupe le plus préoccupant pour la stabilité financière, car un solde de carte de crédit impayé est associé à une plus grande probabilité d’avoir des produits de crédit en souffrance. Les soldes impayés sont également un signe précurseur d’une aggravation des tensions financières chez les ménages.

Nous évaluons ces tensions en examinant les données sur les cartes de crédit de TransUnion, l’une des deux agences d’évaluation du crédit au Canada, afin d’isoler les ménages qui paient le solde de leur carte de crédit en entier de ceux qui reportent un solde d’un mois à l’autre. Nous analysons ensuite si ceux qui reportent un solde sont plus susceptibles de se retrouver en défaut de paiement dans les mois suivants.

Nous examinons aussi l’incidence de diverses caractéristiques associées au report d’un solde sur la probabilité d’éprouver des tensions financières plus tard. Ces caractéristiques comprennent l’occurrence de la situation, la durée et l’intensité de l’utilisation. Nous définissons ici les tensions financières comme le fait d’accuser au moins 60 jours de retard dans le remboursement du solde de tout produit de crédit.

Dans ce contexte, l’analyse montre ce qui suit :

  • Au cours d’un mois donné au Canada, près de la moitié des titulaires de carte de crédit reportent un solde pendant au moins deux mois consécutifs.
  • Les gens qui reportent un solde de carte de crédit sont plus susceptibles de vivre des tensions financières au cours des six mois suivants que ceux qui paient leur solde au complet chaque mois.
    • Toutes choses étant égales par ailleurs, les emprunteurs avec prêt hypothécaire qui ont un solde de carte de crédit impayé sont plus de deux fois plus susceptibles d’accumuler des arriérés au cours des six mois suivants que ceux qui remboursent leur dette en totalité.
    • Cependant, les emprunteurs sans prêt hypothécaire qui reportent un solde sont cinq fois plus susceptibles d’accumuler des arriérés durant la même période que ceux qui paient leur dette en totalité.
  • Les titulaires de cartes de crédit qui reportent un solde pendant plus de six mois consécutifs ou qui atteignent la limite de leurs cartes risquent de plus en plus de subir des tensions financières à court terme. Là encore, la probabilité d’accumuler des arriérés en manquant un remboursement est plus grande chez les emprunteurs sans prêt hypothécaire que chez les emprunteurs qui en ont un.

Les données

Pour analyser comment le recours à l’endettement par carte de crédit au Canada est lié à des tensions financières futures, nous utilisons les microdonnées de TransUnion. Ces données contiennent les antécédents de crédit anonymisés, y compris ceux des cartes de crédit, de plus de 30 millions de résidents du Canada3. L’échantillon s’étend de janvier 2016 à février 2024 et comprend près de 58 millions de comptes de cartes de crédit actifs.

Pour les gens qui ont un prêt hypothécaire auprès de l’un des prêteurs sous réglementation fédérale, nous examinons également l’influence d’un vaste ensemble de caractéristiques des ménages sur l’utilisation qu’ils font des cartes de crédit4. Par exemple, nous analysons si des facteurs comme le revenu ou le montant d’un prêt hypothécaire par rapport à la valeur marchande de la propriété – qui sont tous deux pris en compte lors de l’octroi du prêt – influent sur la probabilité que l’emprunteur subisse des tensions financières.

Dans cette analyse, nous considérons que les titulaires de cartes de crédit ont un solde impayé s’ils reportent le solde d’au moins une de leurs cartes pendant deux mois consécutifs, au minimum. Le tableau 1 présente diverses statistiques descriptives, tant pour les personnes qui paient le solde de leur carte de crédit en entier chaque mois que pour celles qui ne le font pas.

Tableau 1 : Statistiques descriptives (pour 2023)

Tableau 1 : Statistiques descriptives (pour 2023)
Paiement complet du solde des cartes de crédit Report du solde d’une ou de plusieurs cartes de crédit
Âge médian (années) 49 48
Nombre moyen de cartes de crédit 1,7 2,4
Limite médiane pour toutes les cartes de crédit 9 000 $ 16 000 $
Solde impayé médian des cartes de crédit s. o. 1 150 $
% détenant au moins un prêt hypothécaire 24 % 31 %
Pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire seulement :
  – Rapport prêt-valeur moyen au moment de l’octroi 73,6 % 76,1 %
  – Revenu médian 144 800 $ 140 400 $

Nota : Par souci de protection de la vie privée, TransUnion n’a fourni aucun renseignement personnel à la Banque. L’ensemble de données de TransUnion a été anonymisé, c’est-à-dire qu’il ne comprend aucun renseignement permettant d’identifier une personne en particulier (nom, numéro d’assurance sociale, adresse).
Sources : TransUnion, relevés réglementaires soumis par les banques canadiennes et calculs de la Banque du Canada

Au Canada, chaque mois depuis janvier 2016, environ 46 % des titulaires de cartes de crédit en moyenne ont reporté un solde au moins deux mois consécutifs (graphique 1)5. Cette part a fluctué entre 42 et 49 %. Après avoir chuté au début de la pandémie de COVID‑19, elle augmente depuis la mi-2022, mais reste inférieure aux niveaux prépandémiques. Parmi les personnes qui ont un solde impayé, la proportion de celles dont le solde représente une part importante de leur limite de crédit (80 % ou plus de la limite d’emprunt de leurs cartes) a généralement augmenté depuis le milieu de 2020 et se situe maintenant près de son sommet d’avant la pandémie.

Graphique 1 : Le recours à l’endettement par carte de crédit a continué d’augmenter au cours de la dernière année au Canada

Nous constatons également que la proportion d’emprunteurs avec prêt hypothécaire ayant un solde impayé (53 %) est plus élevée que la proportion de ceux qui n’ont pas de prêt hypothécaire (43 %). Cependant, comme indiqué à l’annexe 1 :

  • 14 % des emprunteurs avec prêt hypothécaire ayant un solde impayé atteignent 80 % de leur limite de crédit
  • 23 % des emprunteurs sans prêt hypothécaire ayant un solde impayé atteignent 80 % de leur limite de crédit

L’exercice empirique

Pour étudier la relation entre le recours aux dettes de carte de crédit et les tensions financières futures, nous estimons un ensemble d’équations à l’aide du vaste ensemble de microdonnées. Les équations exactes se trouvent à l’annexe 2, mais le raisonnement intuitif derrière l’exercice empirique est le suivant.

Nous voulons évaluer l’effet marginal du fait de reporter un solde de carte de crédit au moins deux mois consécutifs sur la probabilité de subir des tensions financières au cours des six mois suivants, toutes choses étant égales par ailleurs. Nous tenons compte de diverses caractéristiques des emprunteurs, dont le revenu et le rapport prêt-valeur, et estimons également des équations distinctes pour les emprunteurs avec et sans prêt hypothécaire. Pour toutes les estimations, le groupe témoin est constitué de personnes du Canada qui remboursent entièrement leur solde de carte de crédit chaque mois.

L’exercice empirique porte sur les trois dimensions suivantes du recours aux dettes de cartes de crédit au Canada :

  • Occurrence – Le titulaire d’une carte de crédit a-t-il un solde impayé? Le fait que certaines personnes ne paient pas leur solde en entier chaque mois peut être un signe qu’elles sont dans une situation financière précaire. Par conséquent, elles peuvent avoir moins de marge pour absorber une réduction de leur revenu, même temporaire, ou une dépense imprévue comme une facture de réparation automobile.
  • Durée – Si un titulaire de carte de crédit a reporté un solde, pendant combien de mois consécutifs l’a-t-il fait? Les emprunteurs qui reportent un solde mois après mois pourraient utiliser leur carte de crédit pour couvrir des dépenses supplémentaires dues à des problèmes de liquidité ou à une perte de revenus. Par conséquent, ils peuvent être plus susceptibles de manquer un remboursement de dette ultérieurement.
  • Intensité de l’utilisation – Si un titulaire de carte de crédit a un solde impayé, quel pourcentage de la limite de sa carte de crédit a-t-il utilisé? Bien qu’une dette de carte de crédit puisse aider les emprunteurs à traverser une période où leur budget est serré, un cas extrême dans lequel ils atteignent la limite de leur carte de crédit leur laisse peu de flexibilité pour affronter tout choc financier inattendu.

Les résultats

Au cours de tout mois donné au Canada, certaines personnes qui ont payé le solde de leur carte de crédit en entier pendant les six mois précédents se retrouvent avec des arriérés pour certains de leurs produits de crédit. Durant la période étudiée, cette proportion était de 1,3 % pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire et de 1,7 % pour ceux qui n’en ont pas.

Dans les résultats qui suivent, nous nous concentrons sur l’effet marginal estimé pour chacune des trois dimensions sur la probabilité de subir des tensions financières à un moment donné au cours des six mois suivants, par rapport à celle du groupe témoin. Cette hausse de la probabilité suppose que toutes les autres caractéristiques des titulaires de cartes de crédit restent les mêmes que dans le groupe témoin.

Nous examinons une dimension à la fois pour éviter les problèmes de colinéarité. Chacune est estimée individuellement à l’aide d’un modèle.

Occurrence du report d’un solde de carte de crédit

Les titulaires de cartes de crédit sans prêt hypothécaire qui reportent un solde voient augmenter de 5,3 points de pourcentage leur probabilité de tensions financières au cours des six mois suivants, par rapport à ceux qui paient leur solde en entier (graphique 2, barres jaunes à gauche). Par conséquent, toutes proportions gardées, les emprunteurs sans prêt hypothécaire qui ne paient pas leurs cartes de crédit au complet sont cinq fois plus susceptibles de prendre du retard dans le remboursement de leurs dettes que ceux qui paient leur solde au complet.

Graphique 2 : Le report d’un solde de carte de crédit augmente la probabilité de subir des tensions financières à l’avenir

Bien que les emprunteurs avec prêt hypothécaire ayant un solde impayé soient également plus susceptibles de manquer un remboursement de dette que ceux qui n’en ont pas, l’effet est plus faible, soit 2,7 points de pourcentage. Ils ne sont donc que 2,5 fois plus susceptibles de subir des tensions financières que ceux qui paient leur solde en totalité.

Durée du report d’un solde de carte de crédit

Nous constatons que le report d’un solde pendant plus de six mois consécutifs augmente considérablement la probabilité de manquer un remboursement de dette (graphique 3). L’effet est beaucoup plus prononcé pour les titulaires de cartes de crédit qui n’ont pas de prêt hypothécaire. Par exemple, un emprunteur sans prêt hypothécaire qui a reporté un solde d’au moins une de ses cartes de crédit pendant 7 à 12 mois consécutifs est sept fois plus susceptible de vivre des tensions financières qu’une personne qui paie son solde en totalité chaque mois. Ce facteur d’échelle est supérieur à deux pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire.

Après 12 mois, la probabilité d’avoir des arriérés a tendance à augmenter, mais à un rythme décroissant, et atteint un pic après deux à trois ans.

Graphiques 3 : Les titulaires de carte de crédit qui reportent un solde pendant plus de six mois consécutifs sont plus susceptibles de subir des tensions financières

Intensité de l’utilisation des cartes de crédit ayant un solde impayé

Nous constatons que plus les emprunteurs (avec et sans prêt hypothécaire) reportent un solde qui représente une part élevée de leur limite de crédit, plus la probabilité qu’ils se retrouvent en défaut de paiement a tendance à augmenter à un rythme croissant (graphique 4). Comme pour les dimensions de l’occurrence et de la durée, ce risque est plus prononcé chez les emprunteurs sans prêt hypothécaire.

En particulier, nous observons que la probabilité de tensions financières futures augmente lorsque les titulaires de cartes de crédit dépassent 80 % de leur limite d’emprunt. Comparativement aux titulaires qui paient leur solde chaque mois, ceux qui reportent un solde équivalent à 80 % de leur limite de crédit sont :

  • plus de sept fois plus susceptibles de manquer un remboursement de dette dans le cas des emprunteurs avec prêt hypothécaire
  • près de neuf fois plus susceptibles de manquer un remboursement de dette dans le cas des emprunteurs sans prêt hypothécaire

Ce risque est encore plus élevé chez ceux qui ont des soldes supérieurs à 90 % de leurs limites.

Graphique 4 : L’ampleur des soldes impayés de carte de crédit a une incidence sur la probabilité de subir des tensions financières à l’avenir

Conclusion

La Banque du Canada surveille régulièrement la santé financière des ménages. Les tensions financières auxquelles ils sont soumis, si elles sont aiguës ou généralisées, peuvent entraîner des pertes de crédit importantes pour les prêteurs et affecter la stabilité financière.

La part des emprunteurs ayant des soldes impayés de cartes de crédit augmente depuis 2022, bien qu’elle reste inférieure aux niveaux prépandémiques. Si cette tendance à la hausse devait se poursuivre, cela pourrait indiquer que la part des ménages vivant des tensions financières va augmenter. En effet, nous trouvons des preuves convaincantes qu’il y a une relation statistiquement significative entre les soldes de cartes de crédit impayés et le risque de manquer des remboursements de dettes. Nos résultats montrent également que la durée du report d’un solde et la part des limites de carte de crédit reportée sont des signes avant-coureurs importants de tensions financières.

La Banque continuera de surveiller de près ces dimensions dans le cadre de son évaluation de la santé financière des Canadiennes et des Canadiens.

Références

Boutros, M. et A. Mijakovic. 2024. « The Macroeconomic Implications of Coholding ». Note analytique du personnel 2024-16 de la Banque du Canada.

Grodzicki, D. et S. Kulaev. 2019. « Data Point: Credit Card Revolvers », Consumer Financial Protection Bureau’s Office of Research, juillet, p. 8-10.

Khan, M. et Y. Xu. 2022. « Demande de logements au Canada : une méthode novatrice de catégorisation des acheteurs détenant un prêt hypothécaire ». Note analytique du personnel 2022-1 de la Banque du Canada.

Timoneda, J. 2021. « Estimating Group Fixed Effects in Panel Data with a Binary Dependent Variable: How the LPM Outperforms Logistic Regression in Rare Events Data ». Social Science Research, vol. 93.

Tompkins, M. et V. Galociova. 2019. « Rapport canadien sur les modes de paiement et les tendances des paiements ». Document de travail de Paiements Canada.

Annexe 1 : Graphiques supplémentaires selon le statut hypothécaire

Graphique A-1A : Les emprunteurs avec prêt hypothécaire ont tendance à avoir un solde impayé plus souvent que les emprunteurs sans prêt hypothécaire

Graphique A-1B : Les emprunteurs sans prêt hypothécaire ont tendance à reporter un solde qui représente une plus grande part de leur limite d’emprunt que ceux qui ont un prêt hypothécaire

Annexe 2 : Paramètres de l’exercice empirique

Nous utilisons deux spécifications de régression sur données de panel distinctes pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire et ceux qui n’en ont pas. Cette façon de faire permet d’inclure des variables de contrôle supplémentaires pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire, tandis que pour les emprunteurs sans prêt hypothécaire, nous nous servons d’un modèle plus simple :

\(\displaystyle\, Y_{T+6,it} \) \(\displaystyle=\, \theta CreditBal_{it} \) \(\displaystyle+\, T_{t} \) \(\displaystyle+\, \epsilon_{it} \) \(\displaystyle,\)

où :

  • la variable dépendante \(\displaystyle\, Y_{T+6,it} \) est binaire et indique si l’emprunteur\(\displaystyle\, i \) est en retard d’au moins 60 jours pour le remboursement de tout autre produit de crédit qu’il détient, à un moment ou un autre au cours des six mois suivants
  • \(\displaystyle\, CreditBal_{it} \) indique le statut de l’emprunteur\(\displaystyle\, i \) au mois\(\displaystyle\, t \) en ce qui concerne le report d’un solde de carte de crédit
  • \(\displaystyle\, T_{t} \) représente les effets fixes pour le temps, ce qui permet de contrôler les tendances temporelles et saisonnières

Pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire, nous incluons trois variables de contrôle supplémentaires :

\(\displaystyle\, Y_{T+6,it} \) \(\displaystyle=\, \theta CreditBal_{it} \) \(\displaystyle+\, D_{vy} \) \(\displaystyle+\, C_{c} \) \(\displaystyle+\, T_{t} \) \(\displaystyle+\, \epsilon_{it} \) \(\displaystyle,\)

6 :

  • \(\displaystyle\, D_{vy} \) est une variable nominale regroupant les emprunteurs avec prêt hypothécaire en fonction de leur rapport prêt-valeur (RPV) et de leur revenu au moment de l’octroi du prêt7
  • \(\displaystyle\, C_{c} \) indique les effets fixes pour l’année de l’octroi du prêt

Nous utilisons la méthode des moindres carrés ordinaires pour estimer le modèle. Les études montrent que les modèles de probabilité linéaires simples à effets fixes peuvent être supérieurs aux modèles non linéaires (tels que les modèles logit ou probit) pour modéliser des événements rares dans un ensemble de données de panel, tels que les défauts de paiement8.

Pour chacune des deux spécifications, nous testons trois dimensions caractérisant le fait d’avoir un solde de carte de crédit impayé afin d’examiner la relation avec les défauts de paiement futurs :

  • une variable binaire qui indique si un titulaire de carte de crédit a actuellement un solde reporté pour au moins deux mois consécutifs
  • en supposant qu’un titulaire de carte de crédit ait un solde impayé, le nombre de mois consécutifs où cette situation est survenue9
  • en supposant qu’un titulaire de carte de crédit ait un solde impayé, la part de la limite d’emprunt totale sur les cartes de crédit qui est actuellement reportée10

Pour les emprunteurs avec prêt hypothécaire qui ont un solde de carte de crédit, nous appliquons des variables de contrôle supplémentaires liées au RPV et au revenu. Ces variables montrent que les emprunteurs ayant un revenu plus élevé et un RPV plus faible ont tendance à avoir une probabilité moindre de ne pas rembourser leurs dettes au cours des six prochains mois que les emprunteurs ayant un revenu brut inférieur et ceux ayant un RPV élevé (graphique A-2). Cette observation est particulièrement vraie pour ceux dont le RPV est inférieur à 65 %.

Graphique A-2 : Parmi les emprunteurs avec prêt hypothécaire qui ont un solde impayé de carte de crédit, ceux qui ont un RPV plus élevé et un revenu plus faible sont plus susceptibles de subir des difficultés financières à l’avenir

  1. 1. Voir Tompkins et Galociova (2019).[]
  2. 2. Certaines personnes semblent reporter volontairement un solde de carte de crédit même si elles ont suffisamment de liquidités pour le payer en entier. Ce sont des « emprunteurs-épargnants ». Les recherches en cours menées par le personnel de la Banque du Canada explorent cette pratique et ses répercussions potentielles sur la stabilité financière (voir Boutros et Mijakovic, 2024).[]
  3. 3. Par souci de protection de la vie privée, TransUnion n’a fourni aucun renseignement personnel à la Banque. L’ensemble de données de TransUnion a été anonymisé, c’est-à-dire qu’il ne comprend aucun renseignement permettant d’identifier une personne en particulier (nom, numéro d’assurance sociale, adresse).[]
  4. 4. Plus précisément, nous utilisons des ensembles de données de prêt anonymisées, de nature réglementaire, recueillies par le Bureau du surintendant des institutions financières. Nous fusionnons les ensembles de données de TransUnion et ceux sur les émissions de prêts hypothécaires en utilisant la méthodologie développée par Khan et Xu (2022).[]
  5. 5. Par convention, on s’intéresse aux titulaires de carte de crédit qui reportent un solde au moins deux mois consécutifs. Voir Grodzicki et Kulaev (2019).[]
  6. 6. Nous testons d’autres variables de contrôle, comme le paiement mensuel requis par carte de crédit, l’âge de l’emprunteur et le taux de chômage provincial, pour vérifier la robustesse.[]
  7. 7. L’indice \(\displaystyle\, v\, \epsilon \) {[0, 0.65), [0.65, 0.8], (0.8,+\(\displaystyle\,\infty \))} indique le groupe de RPV dont fait partie l’emprunteur\(\displaystyle\, i \) au moment de l’octroi. L’indice \(\displaystyle\, y\, \epsilon \) {(0, 50k), (50k, 70k], (70k, 90k], (90k, 110k], (110k, 130k], (150k, 170k], (170k, 403k)} indique le groupe de revenu dont fait partie l’emprunteur\(\displaystyle\, i \) au moment de l’octroi.[]
  8. 8. Un événement est rare s’il se produit moins de 25 % du temps dans l’échantillon. Voir Timoneda (2021).[]
  9. 9. Comme les consommateurs ont tendance à avoir plus d’une carte de crédit, nous prenons en compte la durée maximale parmi toutes les cartes de crédit pour lesquelles l’emprunteur a un solde impayé. Par exemple, si une personne a un solde de carte de crédit depuis deux mois pour la carte A et depuis trois mois pour la carte B, cette variable correspond à la valeur maximale, soit 3 mois.[]
  10. 10. Le taux d’utilisation est calculé en prenant d’abord la somme des soldes de toutes les cartes de crédit reportés par l’emprunteur, puis en la divisant par la somme des limites d’emprunt de toutes les cartes de crédit.[]

Avis d’exonération de responsabilité

Les notes analytiques du personnel de la Banque du Canada sont de brefs articles qui portent sur des sujets liés à la situation économique et financière du moment. Rédigées en toute indépendance du Conseil de direction, elles peuvent étayer ou remettre en question les orientations et idées établies. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des auteurs uniquement. Par conséquent, elles ne traduisent pas forcément le point de vue officiel de la Banque du Canada et n’engagent aucunement cette dernière.

DOI : https://doi.org/10.34989/san-2024-18

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