Le gouverneur Tiff Macklem parle de la façon dont le marché du travail s’est ajusté aux taux d’intérêt plus élevés et au ralentissement de la croissance économique. Il fait aussi le point sur l’importance d’un marché du travail solide et inclusif pour la croissance à long terme.

Le gouverneur Macklem s’adresse à la Chambre de commerce de Winnipeg. Lisez le discours complet.

Dans l’ensemble, l’ajustement du marché du travail s’est bien passé

Un marché du travail sain permet aux gens d’obtenir l’emploi qu’ils souhaitent, aux employeurs d’avoir la main-d’œuvre dont ils ont besoin et aux salaires de croître sans causer d’inflation élevée.

Toutefois, quand l’économie a rouvert après la levée des restrictions imposées durant la pandémie, les entreprises n’arrivaient pas à trouver assez de personnel pour répondre à la demande des consommateurs. Le marché du travail s’est mis à surchauffer – ce qui a fait monter les salaires, les prix et l’inflation.

Nous avons relevé les taux d’intérêt de manière énergique pour freiner la demande et atténuer les pressions sur les prix. Cela a modéré les dépenses, et les entreprises ont réduit l’embauche. Ces changements, conjugués à la forte immigration, ont aidé l’offre de main-d’œuvre à rattraper la demande. Et le marché du travail est donc maintenant plus proche de l’équilibre.

Dans l’ensemble, l’ajustement s’est déroulé sans trop de heurts. La plupart des entreprises ont réduit les offres d’emploi plutôt que de procéder à des mises à pied. Le nombre de postes vacants a ainsi diminué sans que cela entraîne une forte augmentation du chômage.

L’inflation a aussi baissé. Elle n’est pas encore à la cible de 2 %, mais elle s’en est beaucoup rapprochée.

Puisque l’inflation sous-jacente a encore ralenti de manière soutenue ces derniers mois, notre confiance que l’inflation va continuer de retourner vers la cible s’est renforcée. »

Certaines personnes ont actuellement du mal à trouver un emploi

Quand le marché du travail s’ajuste à un ralentissement de la croissance, il y a toujours des personnes qui sont plus touchées que les autres.

Lorsque les embauches diminuent, il est plus difficile d’entrer sur le marché du travail. C’est vrai en particulier pour les jeunes et les personnes nouvellement arrivées au Canada :

  • le taux de chômage des jeunes est presque 2 points de pourcentage plus élevé qu’en 2019, l’année précédant la pandémie
  • le taux de chômage des personnes nouvellement arrivées augmente beaucoup plus rapidement que le taux de chômage global

Même si la politique monétaire ne peut pas cibler des parties précises de l’économie, nous devons déterminer quels sont les effets du marché du travail sur différents groupes pour mieux comprendre la situation dans son ensemble. Bien que le taux de chômage global se situe près de ses niveaux prépandémiques et qu’il soit encore assez bas, le ralentissement de l’embauche signifie que certains groupes ont plus de difficultés à se trouver un emploi. Ça nous permet de penser que l’économie peut croître et qu’il est possible d’y créer de nouveaux emplois sans alimenter l’inflation.

Un marché du travail solide et inclusif est essentiel à la croissance

Un marché du travail en santé permet à l’économie de croître sans trop d’inflation.

Depuis de nombreuses années, trois forces font de notre maind’œuvre notre plus grand avantage économique au pays :

  • un taux de participation élevé – notre taux de participation au marché du travail, en particulier chez les femmes, est le plus élevé des pays du G7, notamment grâce aux services de grade d’enfants abordables et aux modalités de travail flexibles
  • une immigration forte – nous attirons certains des meilleurs talents qui viennent travailler et étudier au Canada, et nous les intégrons relativement vite à notre économie
  • un bon système d’éducation – nous formons les travailleurs et travailleuses dont l’économie a besoin et que les entreprises veulent embaucher

Mais, nous devons miser sur ces forces pour que tout le monde puisse participer à l’économie. Nous devons aussi surmonter notre principale faiblesse : la productivité, soit la production par personne. La croissance de la productivité améliore notre niveau de vie parce qu’elle permet aux entreprises de payer des salaires plus élevés sans augmenter leurs prix et causer de l’inflation.

Nous devrons continuer à investir dans nos plus grandes forces : un marché du travail inclusif, une immigration judicieuse et un système d’éducation robuste et accessible. Nous devons régler notre problème de productivité, tout en continuant de miser sur ces forces. »

Le gouverneur Tiff Macklem répond aux questions des médias après son discours.

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