Déclaration préliminaire à la conférence de presse suivant la décision de politique monétaire
Bonjour. Je suis ravi d’être ici avec la première sous-gouverneure Carolyn Rogers pour parler de l’annonce d’aujourd’hui concernant la politique monétaire.
Le Conseil de direction a convenu que la politique monétaire n’avait plus besoin d’être aussi restrictive et a abaissé le taux directeur de 25 points de base, pour l’établir à 4,75 %.
Nous avons fait beaucoup de progrès dans notre lutte contre l’inflation. Et notre confiance que l’inflation va continuer à se rapprocher de la cible de 2 % s’est renforcée ces derniers mois. Nous avons réalisé des progrès considérables pour rétablir la stabilité des prix, ce qui est une bonne nouvelle pour la population canadienne.
Depuis la parution du Rapport sur la politique monétaire d’avril, l’inflation sous-jacente a continué à diminuer, et la croissance économique a repris. Compte tenu de l’offre excédentaire, l’économie peut encore prendre de l’expansion, même pendant que l’inflation continue à baisser.
Laissez-moi vous en dire un peu plus sur cette dynamique.
Après avoir stagné durant la deuxième moitié de 2023, la croissance économique a repris au premier trimestre de cette année. Se chiffrant à 1,7 %, elle a été plus faible que prévu dans le Rapport d’avril. La croissance de la consommation a quant à elle affiché un rythme solide d’environ 3 %, et les investissements des entreprises et l’activité sur le marché du logement ont également augmenté.
Sur le marché du travail, les entreprises continuent à embaucher et l’emploi progresse, mais à un rythme inférieur à celui de la population active. Cela a permis de réduire l’écart entre l’offre de travailleurs et les postes vacants. De plus, les fortes pressions salariales semblent se modérer graduellement.
L’inflation demeure au-dessus de la cible de 2 % et le taux d’augmentation des frais de logement est élevé. Mais l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) global est en baisse constante depuis le début de l’année, et les indicateurs de l’inflation sous-jacente laissent de plus en plus entrevoir une diminution soutenue. J’aimerais insister sur quatre indicateurs en particulier :
- L’inflation mesurée par l’IPC est passée de 3,4 % en décembre à 2,7 % en avril.
- Nos mesures privilégiées de l’inflation fondamentale, qui avoisinaient 3½ % en décembre, sont descendues à environ 2¾ % en avril.
- Les taux d’inflation fondamentale sur trois mois sont passés d’à peu près 3½ % en décembre à moins de 2 % en mars et en avril.
- La proportion de composantes de l’IPC affichant un taux d’augmentation supérieur à 3 % est maintenant près de sa moyenne historique, ce qui semble indiquer que les hausses de prix ne sont plus anormalement généralisées.
Tout cela signifie que la politique monétaire restrictive parvient à alléger les pressions sur les prix. Et puisque les données indiquant un ralentissement de l’inflation sous-jacente sont de plus en plus nombreuses et constantes, il n’est plus nécessaire qu’elle le soit autant. Autrement dit, le moment est propice pour baisser le taux directeur.
Si l’inflation continue à ralentir et que les données continuent à renforcer notre confiance qu’elle se dirige bien vers la cible de 2 %, il est raisonnable de s’attendre à d’autres baisses du taux directeur. Mais nous prenons nos décisions de taux une à la fois.
Nous ne voulons pas resserrer la politique monétaire plus qu’il le faut pour ramener l’inflation à la cible. Mais si nous abaissons le taux directeur trop vite, nous pourrions compromettre les progrès réalisés jusqu’ici dans notre lutte contre l’inflation. Les progrès à venir seront probablement inégaux, et des risques demeurent. L’inflation pourrait être plus élevée si les tensions augmentent à l’échelle mondiale, si les prix des logements montent plus vite que prévu au Canada ou si la croissance des salaires reste élevée par rapport à celle de la productivité.
Pour évaluer la trajectoire de l’inflation, nous continuerons à surveiller de près l’évolution de l’inflation fondamentale. Nous restons attentifs à l’équilibre entre l’offre et la demande, aux attentes d’inflation, à la croissance des salaires et aux pratiques d’établissement des prix des entreprises.
Sur ce, la première sous-gouverneure et moi répondrons avec plaisir à vos questions.